[Jours de 'Hanouka 5703(?)](1)
Au Rav ...(2)
... Vous m'interrogez sur la parution de 'Hechvan 5703 du périodique Hakrya Vehakedoucha, dans laquelle il semble qu'ait été oublié le nom de la troisième force du mal totalement impure, "le feu qui prend sa source en lui-même". En effet, ces trois forces du mal y sont dénommées vent, tempête et grand nuage(3).
En fait, il est effectivement possible d'imaginer que "vent" et "tempête" désignent deux forces du mal différentes. Pour autant, on considère généralement qu'il est bien une seule et même force du mal s'appelant "vent de tempête" et il s'agit donc, en l'occurrence, d'une erreur d'imprimerie, dans Hakrya Vehakedoucha.
Il est un très grand nombre de sources démontrant qu'il y a bien une force du mal qui s'appelle "le feu qui prend sa source en lui-même". Néanmoins, ce nom n'est pas mentionné dans le Tanya, qui y fait seulement allusion, par le mot "etc." et l'on sait que cet ouvrage fut rédigé avec une précision toute particulière. J'ai pu moi-même vérifier qu'il en était bien ainsi, y compris dans les éditions parues du vivant de l'Admour Hazaken(...).
Le Tanya établit, dans ce passage, quelle est la source de ces forces du mal, dépourvues de tout bien. Du reste, je n'ai pas vu, dans les écrits de la 'Hassidout, une explication sur les différences qui existent entre ces trois forces. Sans doute, correspondent-elles aux trois lignes entre lesquelles se répartissent les forces de l'âme, celle de droite, correspondant à l'eau, celle de gauche, au feu et celle du milieu, au vent(...).
Nous conclurons par ce qui est positif et d'actualité.
Les lumières de 'Hanouka éclairent l'endroit de la pénombre. C'est le sens du verset "D.ieu éclairera mon obscurité", en particulier en nos générations du talon du Machia'h.
Or, 'Hoche'h, l'obscurité, est constitué des initiales de 'Hamor, Chor, Kélev, l'âne, le boeuf et le chien, animaux qui symbolisent les trois forces du mal, celle de droite, celle de gauche et celle du milieu, laquelle correspond à Amalek. Seule la Torah peut illuminer une telle obscurité, alors que la prière ne le peut pas.
Bien plus, il s'agit ici de la partie révélée de la Torah, qui se place à l'endroit précis où la matière doit recevoir l'élévation. Si je pouvais me permettre d'introduire une idée nouvelle, je dirais que la partie du service de D.ieu consistant à étudier la 'Hassidout possède à la fois la qualité d'appartenir à l'enseignement profond de la Torah et celle de se trouver à l'endroit où la matière doit être élevée.
Avec ma bénédiction de Techouva immédiate, délivrance immédiate,
Rav Mena'hem Schneerson
Directeur du comité exécutif
Notes
(1) Il est question, dans cette lettre, du numéro de 'Hechvan 5703 du périodique Hakrya Vehakedoucha. Puis, elle se conclut en parlant de 'Hanouka et l'on peut en déduire qu'elle a été rédigée pendant les jours de 'Hanouka 5703. Toutefois, cette déduction n'est pas une certitude, car elle a pu être rédigée une année plus tard. En effet, le début de cette lettre et sa date ne nous sont pas parvenus.
(2) La lettre est adressée au Rav Mena'hem Zéev Gringlass, de Montréal.
(3) Alors qu'elles sont d'ordinaire désignées comme "le vent de tempête", "le feu qui prend sa source en lui-même" et "le vent de tempête".