Lettre n° 87

Par la grâce de D.ieu,
Lundi 1er Mena'hem Av A notre ami, aux multiples réalisations,
Le 'Hassid, Rav Y. L. Halevy(1),

Je vous salue et vous bénis,

Nous avons bien reçu vos lettres, avec ce qu'elles contenaient et nous vous en remercions. Entre temps, vous avez sans doute vous-même reçu la lettre de notre secrétaire.

Nous avons demandé que des exemplaires des conversations avec les jeunes soient envoyés à toutes les personnes dont vous nous avez communiqué le nom. De même des cartes de membres des groupes de Michna par coeur ont été adressées à ceux que vous avez pu contacter et celui qui en multipliera le nombre recevra des bénédictions accrues.

Le prix de 'Hano'h Lenaar est 30 cents.

Je vous remercie de vous être engagé à recommander le Sifrénou à la direction du Talmud Torah. Si une large quantité en est commandée, nous pourrons consentir une remise de 20 ou 30%.

Nous vous joignons une circulaire du Merkaz Leïnyaneï 'Hinou'h concernant le Sifrénou. Pouvez-vous nous transmettre l'adresse de tous les Talmuds Torah et de toutes les institutions scolaires de votre ville? Ainsi, nous pourrons leur adresser également cette circulaire

Conformément à notre discussion sur la nécessité de trouver des souscripteurs permanents aux parutions des éditions Kehot, nous vous envoyons des formulaires d'abonnement. Avec l'aide de D.ieu, vous voudrez bien tenir votre engagement, dans ce domaine.

Si vous acceptez de faire cadeau à la bibliothèque de Kehot du livre que vous avez un double(2), je vous en serai très reconnaissant.

Je vous remercie également pour votre interprétation de la fin de la lettre du Rabbi(3) concernant la fermeture de la porte, dans laquelle vous lisez "on peut ensuite la fermer"(4). Si j'obtiens une précision, en la matière, je vous le ferai savoir.

Je conclurai cette lettre avec un point qui est lié à ce Chabbat.

La tribu de Lévi(5) a-t-elle participé à la guerre de Midyan? Il existe deux versions du Sifri, à ce propos. Selon la première, ils ne combattirent pas, selon la seconde, ils le firent et c'est ce deuxième avis que Rachi retient.

Le Rambam souligne que la tribu de Lévi ne combat pas, comme le reste du peuple juif. Pourquoi cette guerre fut-elle une exception et qu'en tirer pour le service de D.ieu?

La 'Hassidout explique que les sept peuples contre lesquels était dirigé ce combat symbolisent les sept émotions négatives, qui sont à l'origine de l'orgueil. Le but de la guerre était de s'approprier leurs terres, d'y labourer et d'y planter. Or, les Léviim sont éloignés des préoccupations terrestres. Leur mission consiste à enseigner la Loi au peuple d'Israël, ce que ne peut faire celui qui laboure et plante. Ils étaient donc étrangers aux objets du monde et à l'abri de l'orgueil.

A l'opposé, la guerre contre Midyan n'avait pas pour but d'annexer son territoire, mais plutôt d'y porter la vengeance de D.ieu, comme le précise le Ramban. Il s'agit là d'un mal qui s'exprime sous sa forme la plus fine et c'est la raison pour laquelle la tribu de Lévi doit alors lutter également.

Cette idée nous permettra de comprendre une autre différence entre la guerre de Midyan et toutes les autres. A celle-ci, participèrent mille hommes de chaque tribu, de la plus nombreuse comme de la plus petite.

Ce qui vient d'être expliqué permettra d'en établir simplement la raison. En effet, quand il s'agissait de conquérir un peuple pour annexer son territoire, lequel serait ensuite réparti entre les tribus en fonction de leur importance numérique, les tribus les plus nombreuses devaient fournir un plus grand nombre de soldats.

Il en est de même pour la dimension morale. Le mal évident est directement en relation avec les préoccupations du monde, avec les trente neuf travaux qui permettent de le transformer(6). Le mal le plus fin, en revanche, existe également chez ceux qui craignent D.ieu, comme le souligne, en particulier, le Rabbi(3).

Se débarrasser du mal le plus fin n'est pas aisé et c'est précisément pour cela que ce dernier exil est si long, dépassant largement celui de Babel. C'est pour la même raison que la guerre doit être dirigée par Moché, notre maître, dont quelqu'un remplit les fonctions dans chaque génération, surtout en la fin de ce dernier exil, à l'époque du talon du Machia'h.

Il faut donc se rendre au combat en faisant preuve de la plus grande abnégation. Alors, on peut être certain que nul ne tombera durant la bataille, que tous entreront en Erets Israël, avec notre juste Machia'h, très bientôt et de nos jours.

Avec ma bénédiction de Techouva immédiate, délivrance immédiate,

Rav Mena'hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif(7)

Notes

(1) Rav Yehouda Leïb Halévy Horowits.
(2) Il s'agit d'une biographie du Rav Avraham 'Hen, père du célèbre 'Hassid, le Rav David Tsvi 'Hen, parue à Tel Aviv en 5691 (1931).
(3) Rachab.
(4) Le Rabbi fit, par la suite, imprimer cette lettre avec la correction proposée par le Rav Horowits.
(5) A laquelle appartient le destinataire de cette lettre.
(6) Et sont donc interdits pendant le Chabbat.
(7) De Ma'hané Israël.