Samedi, 21 juillet 2018

  • Devarim
Editorial

 La vie qui grandit !

Depuis le 17 Tamouz et la brèche dans la muraille de Jérusalem, deux semaines se sont déjà écoulées et voici que nous vivons la troisième de cette tragique période de « l’entre les limites – Bein Hamétsarim ». Elle va se terminer avec le 9 Av dont l’ombre s’étend sur le monde à ce moment, le jour de la destruction du premier puis, des siècles plus tard, du second Temple de Jérusalem. C’est une semaine qui évoque tant de drames que nombreuses sont les règles qui en restreignent encore toutes les manifestations de joie. Est-ce à dire que nous vivons, à présent, un moment où le désespoir forme l’horizon de la conscience, incontournable, indépassable ? Ce ne serait certes pas là une attitude juive. Notre peuple a su surmonter les pires épreuves et continuer sa route quoi qu’il en coûte et sous toutes les latitudes. Sans doute est-ce là aussi un des secrets de sa survie.

Cette année, le calendrier nous en donne un signe chargé de sens. De fait, le 9 Av tombe ce Chabbat. La conséquence rituelle en est que le jeûne qui aurait dû le marquer est reporté au lendemain puisque, par nature, le Chabbat chasse toute trace de tristesse. Cela entraîne que, pendant la journée du 9 Av, parce qu’elle est un Chabbat, nous mangerons, boirons et ressentirons ce plaisir particulier du jour saint de la semaine. Pourtant, il est le 9 Av !? C’est précisément ce qu’il faut relever. Un jour de jeûne est, selon Maïmonide, un « jour propice ». Un tel fait est porté par la date, c’est dire que, cette année aussi, la date du 9 Av aura ce caractère. En d’autres termes, les aspects négatifs auront disparu, chassés par le Chabbat, tandis que la grandeur essentielle du jour restera la même.

Le Talmud enseigne que le 9 Av doit être également vu comme lié à la venue du Messie. Lorsque le Chabbat entre, c’est ce message-là qu’il nous apporte. Plus qu’un espoir incertain, bien plus qu’une vision plus ou moins lointaine, en ce Chabbat 9 Av, nous voyons cela prendre d’autant plus de présence concrète qu’il s’agit du Chabbat appelé « ‘Hazon – de la vision », celui où D.ieu donne à chacun de voir le troisième Temple dans sa splendeur. Il faut donc vivre pleinement ce jour et ainsi donner vie à nos attentes. Nous percevons déjà la fin de l’exil millénaire, le nôtre et celui de la Présence Divine. Il ne reste qu’à laisser entrer la lumière, c’est le rôle de chacun.

Etincelles de Machiah

 Les dernières étapes

Nous sommes à présent dans les dernières étapes du processus de raffinement spirituel du monde : c’est le temps des « talons de Machia’h ».

Dans une telle période, nous pourrions penser à tort que certains aspects de ce monde sont bien éloignés de toute possibilité de raffinement/spiritualisation. Mais aidons-nous d’une métaphore : c’est dans les derniers stades de la cuisson qu’une marmite bout plus fort et c’est alors que ce qui se trouvait tout au fond est propulsé à la surface. C’est le processus auquel nous assistons aujourd’hui. Tous ces éléments qui, jusqu’ici, semblaient au-delà de la portée de tout raffinement, en sont à présent très proches car le processus a pris une ampleur et une puissance inconnues jusqu’alors.

(d’après les Iguerot Kodech du Rabbi Rachab, vol. I, p. 266)

Vivre avec la Paracha

 Devarim

Devant l’assemblée des Enfants d’Israël, Moché répète la Torah ainsi que les événements qui se sont produits au cours du voyage de quarante années. Il leur adresse des reproches pour leurs iniquités et les enjoint de rester fidèles à leur héritage éternel. Moché rappelle qu’il a nommé des juges et des magistrats pour le seconder, le voyage depuis le Sinaï dans le désert, l’épisode des explorateurs, le décret de D.ieu Qui attendra quarante ans avant de permettre au peuple d’entrer en Israël.

Moché évoque également quelques événements plus récents : les querelles avec Moav et Amon, les guerres contre les rois Emorites, l’installation des tribus de Réouven, Gad et une partie de Ménaché, le message qu’il a adressé à son successeur Yehochoua, pour ses futures batailles dans la reconquête d’Israël : « Ne les crains pas car l’Eternel ton D.ieu combattra pour toi ».

L’un des aspects fondamentaux de notre foi consiste en la croyance en l’imminence de la venue de Machia’h. Nous devons « toujours attendre son arrivée », ce qui ne signifie pas seulement que nous devons patienter jusqu’à sa venue ultime mais que, chaque jour, nous devons nous attendre à ce qu’il arrive en ce jour-même.

Tout cela est encore plus adéquat au temps présent où tous les signes mentionnés par nos Sages, en relation avec la Rédemption, se manifestent. Les jours présents sont particulièrement appropriés pour la venue de Machia’h. Car nos Sages ont déclaré :

« Un lion (Nabuchodonosor) viendra au cours du mois dont le signe est un lion (Av) pour détruire Ariel (« le lion de D.ieu », le Beth Hamikdach (le Temple de Jérusalem)) de sorte qu’un lion (D.ieu) viendra au cours du mois dont le signe est le lion et construira Ariel ».

Cela va encore plus loin : le nom du mois Mena’hem Av, met l’accent sur le fait qu’il y aura Mena’hem, un acte de réconfort, pour tous les facteurs négatifs associés au jour présent. Cela s’applique plus précisément au Chabbat présent qui tombe le jour de Ticha beAv lui-même.

Nos Sages expliquent que Machia’h est né à Ticha beAv. Cela ne peut se référer à sa naissance réelle car Machia’h ne sera pas un enfant quand il sauvera notre peuple. Cela signifie plutôt qu’en ce jour, son influence se renforce. Car nos Sages se réfèrent à l’anniversaire comme au jour où Mazalo Govèr, « la source spirituelle de son âme irradie avec force ». Le jour où la source spirituelle de Machia’h est puissamment révélée existe un fort potentiel pour qu’arrive la Rédemption.

Le Ari Zal explique que c’est dans l’après-midi de Ticha beAv qu’est « né » Machia’h et que c’est pour cette raison que nous récitons alors la prière de Na’hem. Bien que cette année, cette prière ne soit pas récitée lors de Ticha beAv, puisqu’il tombe Chabbat, il est sûr que les influences positives de ce jour ne s’en exercent pas moins. Et d’ailleurs, non seulement le Chabbat fait-il reculer les facteurs négatifs associés à Ticha beAv mais embellit-il et amplifie-t-il la force des influences positives de la date.

Cela apparaît dans le nom qui a été donné à ce Chabbat : Chabbat ‘Hazone, « le Chabbat de la vision ». Le Rabbi de Berditchev explique que lors de ce Chabbat, chaque Juif mérite une vision du troisième Beth Hamikdach. Et par le même biais, la Haftara que l’on récite en ce Chabbat se conclut avec un verset qui souligne la Rédemption : « Tsion sera sauvé par le jugement et ses captifs, par la Tsedaka ».

En outre, le fait-même que Ticha beAv tombe Chabbat et que donc, au lieu de jeûner, nous soyons obligés de prendre du plaisir dans les aliments et les boissons, fait allusion à la Rédemption. Car chaque Chabbat est un microcosme de « l’Ere où tout sera Chabbat et repos pour l’éternité » et le repas de Chabbat est un reflet du repas qui sera servi en ce jour.

C’est pour cette raison que lorsqu’un jeûne tombe Chabbat, il faut ajouter dans la joie. Cela se manifeste surtout lors du troisième repas de Chabbat. Bien qu’il s’agisse de Seoudat Mafsékèt, le repas qui précède immédiatement le jeûne de Ticha beAv, associé d’ordinaire à certains rites de deuil, cette année, l’on peut servir « un repas comparable aux festins de roi Chlomo ».

En fait, en ce qui concerne Ticha beAv qui tombe Chabbat, nos Sages utilisent le dicton : « Puisqu’il a été repoussé, qu’il soit annulé ». A un niveau simple, cela signifie que puisque le jeûne n’est pas observé à la date appropriée, il y a matière à supposer que cette année, nous n’ayons pas du tout besoin de jeûner.

Cependant, à un niveau plus profond, cela évoque le potentiel que le jeûne soit définitivement et complètement annulé, avec la venue de la Rédemption.

L’un des aspects particuliers de l’observance de Ticha beAv, cette année, est une ressemblance avec Yom Kippour. En ce qui concerne Yom Kippour, il est dit : « celui qui mange et boit le 9 est considéré comme s’il jeûnait le 9 et le 10 » (le 9 Tichri est la veille de Yom Kippour, le 10, c’est Yom Kippour). Manger « de la viande succulente et du vin vieux » le 9 du mois fait en sorte que D.ieu considère ces gestes comme un mérite particulier. Ce concept peut également s’appliquer aux 9 et 10 Av de cette année, puisque nous mangeons le 9 en préparation du jeûne du 10.

Un lien intrinsèque lie les deux. Les Mitsvot que nous ont enjointes les Rabbanim, y compris les jeûnes communautaires, ne sont pas des conceptions tout à fait nouvelles mais plutôt une extension des Mitsvot de la Torah. La Mitsva de jeûner est-elle donc associée au seul jeûne ordonné par la Torah, Yom Kippour ? Ce lien est unique en ce que les interdictions de Ticha beAv sont parallèles à celles de Yom Kippour.

Un autre rapprochement peut s’établir entre les deux dates. Les dimensions positives de Ticha beAv se révèlent le 15 Av, jour où « la lune brille entière », c’est-à-dire qu’en ce jour toutes les influences associées au mois sont révélées dans leur entièreté. Le 15 Av, « la révélation de l’Ere de la Rédemption » brille incessamment. Et c’est pour cette raison, nous enseignent nos Sages, que « le Peuple juif ne se réjouit jamais autant qu’aux fêtes du 15 Av et de Yom Kippour ».

L’imminence de la Rédemption mentionnée précédemment permet la possibilité de tirer un autre parallèle encore entre Ticha beAv et Yom Kippour. Lors de l’inauguration du premier Beth Hamikdach, le 10 Tichri, Yom Kippour, les Juifs burent et mangèrent pour marquer la célébration. Et cela leur fut considéré comme un mérite unique.

Puisqu’aujourd’hui nous attendons la venue de Machia’h, il est possible que demain, le 10 Av, soit consacré à l’inauguration du troisième Beth Hamikdach. Car il est d’ores et déjà construit, dans les mondes spirituels et ne doit que descendre sur terre. Si cela se produit, le parallèle entre Ticha beAv et Yom Kippour se révélera de la façon la plus entière et la plus positive.

Le Coin de la Halacha

 Qu’est-ce que le 9 Av ?

Le 9 Av commémore de tristes dates de l’histoire juive, comme l’épisode des explorateurs, l’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492, de nombreux pogromes mais surtout la destruction des deux Temples de Jérusalem.

Les garçons à partir de treize ans et les filles à partir de douze ans doivent jeûner depuis la veille (cette année samedi 21 juillet 2018 à partir de 21h 43, horaire de Paris) jusqu’au soir (dimanche soir 22 juillet 2018 à 22h 31). En cas de maladie ou de faiblesse, on consultera un Rabbin compétent à propos du jeûne.

Vendredi 20 juillet, on apporte les chaussures en toile à la synagogue avant l’entrée du Chabbat pour pouvoir les enfiler dès samedi soir.

Samedi 21 juillet, on avance la prière de Min’ha. On ne lit pas les Pirké Avot. On prend un repas normal (avec de la viande éventuellement) et on veille à le terminer avant 21h 43. Samedi soir, on récite la bénédiction Boré Meoré Haèch sur la bougie tressée et on lit les Lamentations de Jérémie (Meguilat E’ha).

Dimanche matin, on ne se lave pas, sauf les mains le matin, ou pour des raisons d’hygiène. On ne récite pas la bénédiction : « Chéassa Li Kol Tsorki » (« Qui veille pour moi à tous mes besoins ») car on ne porte pas de vraies chaussures en cuir.

On fait la prière sans Talit ni Téfilines, on ne dit pas le Ta’hanoun et on lit les « Kinot ». On n’étudie pas la Torah, (sauf certains passages de Jérémie par exemple), et on assiste à un « Siyoum », à la conclusion du traité Talmudique Moèd Katane (qu’on peut aussi écouter sur Radio J dimanche à 14h 30).

Jusqu’au milieu de la journée de dimanche (environ 13h 30, 14h) on ne s’assoit pas sur une chaise mais seulement sur un petit tabouret, en signe de deuil. On évite de dire bonjour.

Dimanche après-midi, on met Talit et Téfilines pour la prière de Min’ha et on rajoute les passages « Na’hem » (« Console les endeuillés de Sion ») et « Anénou » (« Répond-nous »).

Dimanche soir, après la prière d'Arvit, on récite Kiddouch Levana (prière pour la lune). On fait ensuite la Havdala en récitant uniquement la bénédiction "Boré Péri Haguefen" sur une coupe de vin. On ne récite ni la bénédiction des "Bessamim" (aromates) ni celle de "Boré Meoré Haèch" (sur les flammes de la bougie tressée).

On se lave les mains rituellement (sans bénédiction) et on se rince la bouche. On enlève les chaussures en toile et on remet les chaussures en cuir. On peut s’occuper du linge (lessive…) dès dimanche soir. On ne mange la viande qu’à partir du lundi 23 juillet.  

Le Recit de la Semaine

 Le précieux dollar du philanthrope

En 1989, mon ami Marvin Ashendorf - qui, à l’époque, s’occupait du Centre Communautaire Hillcrest de Queens (New York) – me demanda si j’avais entendu parler d’une organisation appelée American Friends of Shamir. Non, je ne la connaissais absolument pas. Il m’apprit donc que Shamir était une maison d’édition qui imprimait des livres sur le judaïsme et les diffusait clandestinement en Union Soviétique afin que les Juifs russes puissent connaître un peu leur identité alors qu’ils n’avaient eu droit à aucune éducation juive depuis des décennies.

Shamir allait tenir son cinquième Gala pour collecter des fonds et Marvin me demanda si j’acceptais de tenir le rôle d’ « Homme de l’Année », ce qui leur permettrait de solliciter mes amis et connaissances pour financer leurs projets. Je répondis que je ne pouvais pas donner une réponse ainsi de but en blanc car je ne connaissais absolument pas cette organisation mais je lui promis de me renseigner. Justement à cette période, Michal Meshchaninov un immigrant fraîchement arrivé de Russie travaillait dans ma société d’appareils à air conditionné et je lui demandai innocemment : 

- Avez-vous jamais entendu parler de Shamir ?

- Bien sûr ! répondit-il avec un large sourire. C’est grâce à eux que je suis là !

Il m’expliqua qu’en Russie il avait réussi à se procurer des livres sur le judaïsme grâce à Shamir et que cette maison d’édition avait été fondée et était dirigée par le Rabbi de Loubavitch.

J’ignorais tout du Rabbi parce que je n’avais reçu pratiquement aucune éducation juive. J’étais ce que Ronald Lauder – le président du Congrès juif mondial – appelait « un Juif de trois jours dans l’année », c’est-à-dire que je ne fréquentais une synagogue que les deux jours de Roch Hachana et Yom Kippour. Mais après avoir noté la réaction de Michal, je décidai d’accepter de devenir l’ « Homme de l’Année » de Shamir.

Auparavant je fus présenté à Rav Israël Duchman, un ‘Hassid modèle qui me suggéra de rencontrer le Rabbi ; il m’arrangea même un rendez-vous. J’arrivai le jour prévu, un dimanche matin quand le Rabbi distribuait des dollars à remettre à la Tsedaka (charité). J’étais accompagné de mon épouse et de ma plus jeune fille, alors enceinte de son premier enfant.

Quand j’arrivai, Rav Duchman me demanda aussitôt :

- Dennis, avez-vous mis les Téfilines ce matin ?

- Euh… Très honnêtement : non !

- Quand les avez-vous mis pour la dernière fois ?

- Lors de ma Bar Mitsva !

- Nous ne pouvons pas aller voir le Rabbi comme cela ; suivez-moi, nous mettrons d’abord les Téfilines dans la synagogue !

C’est ce que nous avons fait. Le Rabbi nous accorda de nombreuses bénédictions, surtout à ma fille pour que la naissance se passe bien et soit la première d’une longue série… Ce fut une expérience incroyable pour nous trois. Regarder cet homme saint dans les yeux était quelque chose que je ne peux décrire dans des mots. C’était un sentiment absolument unique : son regard me transperçait et je me sentis comme dans un monde totalement différent.

Avant que nous quittions le Rabbi avec les dollars qu’il avait remis à chacun d’entre nous, Rav Duchman mentionna que j’avais justement remis les Téfilines pour la première fois depuis ma Bar Mitsva.

- Très bien, réagit le Rabbi. Puissiez-vous continuer à les mettre chaque jour, chaque jour de semaine.

Puis il se tourna vers Rav Duchman :

- Possède-t-il une paire de Téfilines ? Non ? Alors offrez-lui une paire comme cadeau de ma part mais donnez-moi la facture – et non à lui – et ne la payez pas vous non plus !

Depuis ce jour, j’ai mis les Téfilines chaque jour de semaine. De plus, je fréquente la synagogue chaque Chabbat, j’essaie de ne rater aucun office. Grâce au Rabbi, je ne suis plus un « Juif de trois jours » : il m’a ramené.

Je dois avouer qu’à une période dans ma vie, je ne croyais même plus en D.ieu. J’étais étudiant en ingénierie mécanique et, pour moi, tout devait répondre aux critères d’une science exacte. Comme la religion n’est pas vraiment une science exacte, je ne croyais pas. Je n’étais pas athée mais plutôt agnostique, pas du tout préoccupé par ces questions. Mais grâce au Rabbi, je suis revenu, j’aime mon judaïsme, j’aime ma vie juive, j’ai été béni et j’en suis reconnaissant.

Après cette entrevue, Rav Duchman me confia qu’il était vraiment étonné parce qu’il n’avait jamais entendu que le Rabbi ait offert un tel cadeau à qui que ce soit. Il avait proposé au Rabbi : « Je voudrais m’associer à cette Mitsva de Téfilines » mais le Rabbi avait refusé : « Non ! Vous pourrez encore aider dans d’autres partenariats… ».

Nous sommes donc allés au magasin d’objets de Judaïca, nous avons choisi des Téfilines et, comme convenu, Rav Duchman présenta la facture au Rabbi qui la paya intégralement.

Malheureusement, ce fut la dernière fois que je vis Rav Duchman car, peu de temps après, il subit une attaque cérébrale et décéda. Quand je me rendis chez lui pour une visite de condoléances, tout le monde parlait des Téfilines que le Rabbi m’avait offerts et certaines personnes proposèrent même de me les racheter. Je protestai évidemment : « Pas question ! Jamais je ne les mettrai en vente, ils m’appartiennent pour toujours ! ». Certains ont demandé la permission de venir chez moi pour les mettre et cela, je l’ai accepté.

Depuis ce jour, j’ai mis les Téfilines tous les jours de semaine et je les emporte où que j’aille – et D.ieu sait que je voyage beaucoup dans le monde entier. Chaque fois que je les mets, je ressens que je bénéficie d’un lien très particulier avec D.ieu.

Lors de cette rencontre, le Rabbi m’avait donné un dollar à remettre à la charité. Comme on me l’avait recommandé, j’ai gardé ce billet pour moi et j’ai donné l’équivalent à la Tsedaka (charité). Rassurez-vous, j’ai donné beaucoup d’autres paquets de dollars à la charité, je suis même devenu ce qu’on appelle un grand donateur : j’aime donner à ceux qui sont dans le besoin parce que je sais que c’est ce que D.ieu attend de moi en tant que Juif.

Mais le dollar du Rabbi, je le garde pour moi !