Kislev : le mois de lumière
Certains mois semblent être marqués par un caractère particulier qui les distingue du cycle général du calendrier. Le mois de Kislev fait partie de ceux-là. S’il est un qualificatif apte à le définir, c’est sans doute celui de “mois ‘hassidique”, et d’abord par l’accumulation des dates dont le lien avec l’histoire de la Hassidout n’est plus à souligner.
Ainsi, ce mois commence par un Roch Hodech qui, dans les mémoires, les livres et les cœurs, est resté un jour particulièrement faste: celui où le Rabbi, après un malaise cardiaque survenu pendant les fêtes de Tichri, se montra, pour la première fois, en public. On sait que la période fut celle, non d’une absence, mais d’un redoublement de force et qu’elle introduisit, pour tous les Hassidim, à une ère d’initiatives renouvelées, d’enthousiasme et de dynamisme neufs. Dans le cours du mois, d’autres dates évoquent des événements plus anciens mais tous porteurs de messages précieux: le 9 Kislev, naissance du deuxième Rabbi de Loubavitch, l’Admour Haemtsaï, le 10 Kislev, anniversaire de sa libération des prisons tsaristes, le 14 Kislev, date du mariage du Rabbi, le 19 Kislev, date de la libération de prison du premier Rabbi de Loubavitch, l’Admour Hazaken, anniversaire désigné comme le Roch Hachana de la ‘Hassidout. Toutes ces dates sont comme mises tant en lumière qu’en perspective par la fête de Hanoucca, le 25 du mois.
On pourrait légitimement s’interroger sur la nécessité d’égrener ainsi le souvenir, de marquer des jours anciens. Ce serait pourtant commettre une erreur grave. Certes, le peuple juif est celui de la mémoire et ce trait est, chez lui, si caractéristique qu’il explique nombre de ses attitudes, de ses rites et de ses choix de vie. Cependant, loin de s’arrêter à cette idée, si juste et importante soit-elle, conserver ces jours comme autant de rendez-vous indispensables, c’est leur donner un sens qui la dépasse. De telles dates sont importantes d’abord parce qu’elles nous éclairent, scandant pour nous les jours d’une série d’accents toniques, au sens strict du terme. Il s’agit de savoir en tirer l’élan et la force nécessaires à toutes les réalisations à venir.
Ce n’est pas là qu’un vœu abstrait. Nous savons que notre temps réclame un effort supplémentaire, que parvenir au parachèvement le rend, plus que jamais, urgent. Ces jours nous sont, dans ce cadre, une inspiration. Jours de joie, jours propices, jours de lumière, ils nous tracent, du cœur de l’obscurité, le chemin vers la Délivrance finale, celle que le Machia’h nous apportera.
Lever les yeux
A propos du verset des Psaumes (121:1) « Je lève mes yeux vers les montagnes », le Midrach (Tan’houma, fin de Parchat Toledot) enseigne : « C’est Machia’h fils de David ». Quelles sont les implications d’une telle affirmation ?
Le but ultime de l’exil est qu’intervienne enfin l’élévation apportée par la Délivrance future. C’est cette élévation qu’exprime la première partie du verset cité : « Je lève mes yeux ». Aussi, même dans la situation où s’applique la suite du verset – « D’où viendra mon aide ? » - du fait de l’obscurité redoublée régnant en fin d’exil, non seulement on n’en est pas impressionné mais on exprime constamment la plus grande joie. Les mots introductifs du verset : « Chir Hamaalot – Cantique » soulignent la réalité et la présence de cette allégresse permanente.
(d’après Likoutei Si’hot, vol. XX, p.127) H.N.
Vayichla’h
Après avoir établi les fondations du travail préparatoire de ses Pères, Yaakov s’embarque désormais dans la seconde phase de sa carrière spirituelle. Celle-ci se concentre sur sa relation avec son frère Essav : la Paracha s’ouvre sur leurs retrouvailles après vingt ans de séparation et se conclut avec la chronique des descendants d’Essav, clôturant ainsi l’intérêt de la Torah pour Essav, jusqu’aux temps messianiques. Les sujets dont il est question entre ces deux moments : l’enlèvement de la fille de Yaakov, Dinah, la naissance de son dernier fils, la mort de sa femme et de son père achèvent la chronique de la première période de sa vie en évoquant la façon dont il établit sa famille et se prépare à prendre la place de son père comme nouveau dirigeant du Peuple Elu.
Les approches de Yaakov à l’égard d’Essav peuvent être perçues comme de simples tentatives pacifiques auxquelles il se prête pour pouvoir continuer sa route vers chez lui, continuer à élever ses enfants et les préparer à leur mission dans la vie. Cependant, une observation plus précise du contexte et des détails de cet événement révèle une perspective plus profonde.
Comme nous l’avons lu dans la Paracha Toldot, Its’hak préférait Essav à Yaakov, voyant en lui le maillon parfait dans la chaîne de la transmission. Cette préférence était née de la clairvoyance d’Its’hak quant aux potentiels immenses d’Essav : «si seulement son énergie, sa jeune ténacité et sa débrouillardise artistique étaient dirigées vers la sainteté, avait raisonné Its’hak, Essav pourrait être un extraordinaire défenseur de la vision d’Avraham». C’est pourquoi Its’hak avait voulu bénir Essav avec la largesse matérielle requise pour qu’il accomplisse cette mission, espérant que cette expression de la confiance paternelle le pousserait à s’amender. Mais c’est seulement quand il apparut clairement qu’Essav n’avait absolument aucune intention de dévouer sa vie aux idéaux de son père, qu’Its’hak s’était réconcilié avec le fait de nommer Yaakov comme son successeur et de lui donner les bénédictions prévues pour Essav.
Yaakov reconnaissait que les qualités de son frère étaient supérieures aux siennes et comprenait que, pour que le monde puisse atteindre sa destinée ultime, il serait nécessaire de combiner leurs forces mutuelles.
Mais il saisissait en même temps ce que sa mère avait compris (contrairement à son père) : que c’était lui, et non son frère, qui devrait orchestrer et superviser cette synthèse pour qu’elle aboutisse. Grâce à sa fidèle dévotion à l’étude de la Torah, Yaakov était celui qui possédait le souffle de la vision et la connaissance complexe de la volonté de D.ieu, indispensables pour dompter la puissance brutale et sauvage d’Essav.
Ainsi nous pouvons dès lors comprendre que Yaakov, dans cette rencontre avec Essav, ne cherchait pas seulement à neutraliser son frère, mais plutôt à le convaincre de joindre ses forces aux siennes. Si Essav n’y avait pas été prêt du vivant de leur père, peut-être que maintenant, une fois que Yaakov avait prouvé qu’il était capable d’élever une famille de justes, de déjouer les manœuvres de Lavan le Fourbe et d’amasser une fortune considérable, il serait suffisamment impressionné pour se soumettre à l’autorité de Yaakov.
Quand il fut évident qu’Essav ne voulait toujours pas coopérer, Yaakov n’eut d’autre choix que d’accepter le fait que dompter les forces d’Essav serait un processus long, ardu et graduel. Ce devrait être implanté à un niveau spirituel avant de pouvoir l’être à un niveau social et politique. C’est pourquoi, quand ses fils se vengèrent des habitants de Che’hem, dont le chef avait maltraité leur sœur Dinah, Yaakov leur en fit le reproche. Sa rencontre avec Essav lui avait appris que le temps n’était pas encore venu pour confronter si directement le mal.
Le reste de la Paracha est alors consacré au processus consistant à faire du monde la Résidence de D.ieu. La chronique d’Its’hak est achevée maintenant que la Torah met l’accent sur la prise de pouvoir de Yaakov.
Le nom de la Paracha, Vayichla’h, («et il envoya») se réfère à la façon dont Yaakov envoya des émissaires à Essav avec la mission d’unir leurs forces. Loin d’être un détail insignifiant de l’histoire, cette action renferme l’attitude idéale qui s’avérera nécessaire pour assurer le succès de cette rencontre. Un affrontement militaire avec Essav aurait été assez dangereux. Combattre le mal d’Essav sur le plan spirituel est déjà très périlleux car y étaient en jeu non seulement son corps mais également son âme.
Les tentations du monde matériel sont si nombreuses qu’elles requièrent presque la force d’un surhomme pour y résister. C’est pour cette raison qu’en dehors du Judaïsme, la religiosité et la sainteté sont pratiquement universellement associées à l’ascétisme. La seule option reste donc pour les assoiffés de spiritualité de se désengager de tout contact avec le monde matériel. A l’opposé, le Judaïsme nous demande que nous nous impliquions dans le monde physique et que nous le contrôlions, afin d’utiliser la vitalité de la matérialité à des fins spirituelles.
Yaakov avait compris que pour surmonter ce défi, il était impératif que nous nous considérions tout le temps comme des émissaires. En tant qu’émissaires de D.ieu dans le monde, nous restons conscients que nous n’agissons pas seulement grâce à nos propres forces. Nous sommes soutenus par la Puissance Divine et ainsi nous pouvons tirer des ressources infinies de la vision, de la force et de l’inspiration de D.ieu.
Pour pouvoir assumer le rôle d’émissaires, nous devons démontrer à la fois un dévouement illimité à notre mission et de la créativité pour l’accomplir. Un dévouement désintéressé à notre mission divine nous empêche de perdre de vue notre but ou de mal utiliser nos moyens.
En tant qu’émissaires fidèles et dévoués aux enseignements de la Torah, nous pouvons nous approprier la force brutale et l’impétuosité ardente d’Essav et les canaliser vers la sainteté, les imprégnant de la sagesse de Yaakov. Comme Its’hak l’avait prévu, cette union de l’exubérance de la jeunesse et de la sagesse de l’âge constitue la clé pour rapprocher la période messianique. En fait, la dévotion du Peuple Juif à la Torah et aux Mitsvot depuis l’époque de Yaakov a déjà raffiné largement le Essav spirituel et nous sommes désormais au seuil de la Rédemption finale.
Comment sépare-t-on le lait et la viande dans la cuisine juive ?
«Tu ne cuiras pas l’agneau dans le lait de sa mère». Cette interdiction est répétée trois fois dans le texte biblique ; nos Sages en ont déduit qu’il est interdit de :
- cuire ensemble le lait et la viande.
- de consommer le lait avec la viande.
- de profiter d’un tel mélange, par exemple en le vendant à un non-Juif.
C’est pourquoi on sépare de façon très stricte le lait et la viande : on dispose donc de deux plans de travail, deux vaisselles différentes, de deux séries d’éponges, de serviettes, de casseroles et marmites et, si possible, de deux feux de cuisson, de deux fours, deux éviers, deux lave-vaisselles…
Est considéré comme «viande» tout aliment cuit avec de la viande d’un animal cachère (bœuf, agneau, mouton…) ou de la volaille (poule, poulet, canard, dinde…). Bien entendu, la charcuterie est «viande». Rappelons que la viande ne peut être achetée que dans une boucherie cachère. On s’assurera qu’elle a bien été «cachérisée» auparavant (c’est-à-dire qu’on l’a débarrassée de son sang en la trempant une demi-heure dans l’eau froide, en la recouvrant de gros sel pendant une heure sur un plan incliné ou troué et en la rinçant abondamment dans trois eaux différentes).
Est considéré comme « lait » tout produit laitier : le beurre, le fromage, la crème fraîche, les yaourts etc… et les friandises contenant du lait comme le chocolat. Nos Sages ont institué que le lait doit être «chamour», surveillé par un Juif depuis le début de la traite afin d’éviter qu’on n’y introduise du lait ou autres liquides non-cachères.
Les aliments qui ne sont ni «viande» ni «lait» sont considérés comme «Parvé», neutres. Il convient de s’assurer qu’ils ne contiennent effectivement ni lait ni viande. Les fruits et légumes, les jus de fruits, les œufs par exemple sont «Parvé». Ils peuvent être cuisinés et consommés avec du lait ou de la viande. Le poisson est Parvé mais on évite de le cuire avec le lait ou avec la viande.
Il est d’usage d’attendre une heure entre le lait et la viande et six heures entre la viande et le lait.
Manger cachère affecte le bien être matériel et spirituel d’un Juif.
F. L. (d’après le Kitsour Choul’hane Arou’h)
Seul contre tous… comme Avraham
Il y a quelques mois, la Grèce était en proie à toutes sortes de grèves et d’émeutes. Excédés, les chômeurs envahissaient les rues, détruisaient voitures et équipements urbains, allumaient des incendies et affrontaient les forces de l’ordre. Les touristes potentiels avaient annulé leurs réservations et Rav Yoel Kaplan, l’émissaire du Rabbi à Salonique, n’accueillait aucun visiteur puisque chacun évitait de sortir si ce n’était pas absolument nécessaire.
Même après la fin des émeutes, la tension demeurait palpable. Mais Rav Kaplan ne pouvait rester inactif plus longtemps: il devait s’occuper des Juifs locaux et des affaires courantes comme par exemple se rendre au bureau de poste. Celui-ci était située dans un quartier qui abritait des jeunes gens désœuvrés au mieux, délinquants au pire. D’ordinaire, pour s’y rendre, Rav Kaplan utilisait des chemins détournés et une entrée par l’arrière du bâtiment.
Or ce jour-là, il n’avait pas de temps à perdre et oublia ses précautions habituelles. Il se dirigea directement vers le bureau de poste mais, immédiatement, il se mit à le regretter. Un groupe d’une dizaine de jeunes, certains d’entre eux tatoués, l’observaient en ricanant, les yeux remplis de haine. Sa barbe fournie, son long manteau noir et son chapeau agissaient comme un drapeau rouge devant un taureau agressif pour ces jeunes gens imbibés d’alcool et de préjugés.
Rav Kaplan aurait pu précipitamment rebrousser chemin mais quelque chose lui disait qu’il devait continuer à marcher fièrement. Déjà il entendait des injures, formulées d’abord en grec puis en anglais puisqu’ils savaient qu’il était américain d’origine. Quelle que soit la langue, le contenu était violemment antisémite.
Il avait déjà expérimenté l’antisémitisme : d’habitude il l’ignorait mais cette fois-ci, allez savoir pourquoi, il leva une main en signe d’amitié et tout en avançant, il s’écria aussi cordialement que possible : «Bonjour !»
- A qui parles-tu ? demanda le plus grand d’entre eux.
Soudain Rav Kaplan réalisa que, comme Avraham, 4000 ans avant lui, il se trouvait seul face à un monde hostile auquel il était chargé de donner un sens. Comme Avraham, il était certain que D.ieu l’accompagnait et l’aidait.
En souriant, il répondit : «Vous ne me parlez peut-être pas à moi mais vous parliez certainement de mon peuple !»
- Exact, Juif ! ricana le gaillard avec une bordée d’injures. Oui, nous parlions de votre peuple de voleurs, menteurs et brigands. Et nous continuerons à en parler tant que vous ne serez pas tous exterminés etc…
Rav Kaplan ne se départit pas de son sourire et répliqua calmement : «Vous avez l’air intelligents ! Vous n’avez aucune raison de me détester ou d’ailleurs de haïr aucun autre Juif. D’ailleurs si vous étiez mieux informés, je suis sûr que vous ne parleriez pas ainsi !»
C’en était trop pour le chef de la bande. Très en colère, il brandit un poing devant le visage de Rav Kaplan et susurra : «Je suis diplômé de boxe! Si tu ne veux pas de démonstration, tu ferais mieux de déguerpir au plus vite et de ne pas revenir !»
Rav Kaplan réalisait que la situation lui échappait ; il se tourna calmement vers les autres, leur souhaita chaleureusement une bonne journée et continua son chemin vers le bureau de poste. Une fois qu’il eut réglé ses transactions, il décida de ne pas se laisser intimider et de reprendre le même chemin. Après tout, il se trouvait à Salonique pour répandre le bien et le même D.ieu d’Abraham qui l’avait déjà protégé viendrait à son aide cette fois encore.
Il se passa alors quelque chose d’inhabituel: «Ils» étaient calmes. Encore une fois, il leur souhaita une bonne journée et ils répondirent – tous sans exception – «Pour vous aussi !»
Il continua et le «boxeur» qui l’avait menacé auparavant lui tendit la main : «Je tiens à m’excuser pour ce que nous avons prétendu tout à l’heure. Nous en avons discuté et décidé que vous aviez raison. C’est vrai, nous ignorons tout du judaïsme, nous sommes sans doute influencés par ce que racontent les média ou ce que prétendent les gens…»
Rav Kaplan lui serra la main, sourit et déclara : «J’accepte vos excuses ! Le fait est qu’il ne faut jamais juger quelqu’un avant de le connaître et il est évident qu’on ne doit pas haïr quelqu’un juste à cause de ses opinions. Tenez, voici ma carte de visite, appelez-moi si vous avez le temps, on en discutera en prenant un café…»
S’il avait eu des doutes au début, il était maintenant convaincu d’avoir bien agi, d’avoir pu dissiper un peu de la haine dans les rues, d’avoir peut-être convaincu ces jeunes de mieux gérer leurs vies…
Quelques jours plus tard, il reçut un coup de téléphone :
- Hé, Monsieur le rabbin, je suis Alexandros ! Vous vous souvenez de moi ? Vous m’aviez donné votre carte l’autre jour ! Je peux passer?
Rav Kaplan était agréablement surpris et fut ravi de présenter Alexandros à son épouse et ses enfants.
Puis ils s’assirent pour discuter, Alexandros avait de bonnes questions mais quand, après la troisième ou quatrième tasse de café, le sujet «Qui est Juif» fut abordé, et que Rav Kaplan expliqua qu’est Juif celui qui est né d’une mère juive ou qui se convertit sérieusement, Alexandros devint très sérieux et se livra à des calculs.
Il annonça que sa grand-mère maternelle lui avait raconté qu’elle avait un jour été… juive !
De fait, elle avait elle-même été une juive pratiquante mais son mari et ses enfants avaient été tués pendant la Shoah. Elle s’était cachée dans les montagnes et, à la fin de la guerre, avait abandonné le judaïsme et s’était mariée avec un non-Juif. Alexandros estimait que si elle avait quitté le judaïsme, elle n’était plus juive.
Mais Rav Kaplan le remit sur les rails.
Donc la grand-mère avait donné naissance à une fille qui s’était mariée avec un Grec orthodoxe et avait elle-même donné naissance à un garçon, Alexandros. C’est ainsi qu’il découvrit qu’il était lui-même juif.
Il emmena même Rav Kaplan rendre visite à sa vieille grand-mère qui accepta de faire poser une Mezouza à sa porte. Et Alexandros s’engagea à mettre les Téfilines chaque jour.
Ceci s’est passé il y a quelques mois et l’histoire n’est sans doute pas terminée…
Rav Tuvia Bolton Yechiva Ohr Tmimim
traduit par Feiga Lubecki