Par la grâce de D.ieu,
17 Sivan 5711,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav M. I. I.(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre, dans laquelle vous formulez une remarque sur ce que dit le fascicule édité à l’occasion de Chavouot 5711(2), à la page 278 : "Le Rabbi constitue le Grand Prêtre". Dans ma note(3), je soulignais que le sens de cette affirmation n’est pas totalement clair. Vous proposez de l’interpréter d’après ce que dit le Avodat Israël, ouvrage du Maguid de Koznits, à propos de Yom Kippour. Celui-ci explique, en effet, que les Justes, par leur sainteté, apportent l’élévation au Grand Prêtre et à l’officiant de la communauté.
Je ne pense pas que cette explication soit la bonne, car nous n’avons plus de Grand Prêtre. Et, comment pourrait-il s’agir de l’officiant, dont il n’est même pas question ici. A mon avis, voilà comment il faut comprendre ce texte. Le Rabbi Rachab a expliqué l’application au service de D.ieu de chacun de ces actes(4), ce que tout Juif doit accomplir en son âme.
Puis, évoquant le Grand Prêtre, il précisa que la possibilité de l’égaler, dans la dimension morale, est apportée par le Rabbi. C’est après avoir reçu la force qu’il accorde que l’on peut, spirituellement, servir D.ieu comme un Grand Prêtre.
Si telle est bien la signification de ce texte, il y a là deux idées nouvelles et opposées l’une à l’autre :
A) Chacun est tenu d’égaler le Grand Prêtre, bien évidemment de manière spirituelle. Ainsi, le chapitre 29 d’Igueret Hakodech dit que les Mitsvot dépendant du roi ne sont pas confiées à tous. Il ne dit rien de tel pour le Grand Prêtre. Vous consulterez aussi le Chaar Haguilgoulim, onzième et seizième introductions, le Chneï Lou’hot Haberit, au début de la partie sur la Loi Ecrite et l’introduction du Toledot Yaakov Yossef.
B) Il est impossible de chercher à atteindre un tel niveau si l’on n’est pas aidé pour y parvenir.
Mais l’on peut encore s’interroger sur tout cela.
Avec ma bénédiction de prompte guérison,
Notes
(1) Le Rav Meïr Israël Isser Friedman.
(2) 1951, contenant un discours ‘hassidique du précédent Rabbi.
(3) Rédigée par le Rabbi sur le texte du précédent Rabbi.
(4) Effectués dans le Temple.