Lettre n° 1079

Par la grâce de D.ieu,
4 Tamouz 5711,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Aryé Dov(1), le Cho’het,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu vos deux demandes de bénédiction. J’en ferai lecture, lorsque je me trouverai près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi. Il invoquera sûrement la miséricorde divine pour que les souhaits de votre cœur soient exaucés. Vous donnerez sans doute de bonnes nouvelles de tous ceux que vous mentionnez dans votre demande de bénédiction.

Concernant votre voyage en Irlande(2), il serait bon que celui-ci puisse avoir un apport également dans le domaine spirituel. Certes, la subsistance matérielle est particulièrement importante, comme l’établissent la partie révélée de la Torah et, en particulier, la ‘Hassidout. Néanmoins, lorsqu’une dizaine de ‘Hassidim, anciens élèves de la Yechiva, voyagent une fois, puis une seconde, puis une troisième, abattent des centaines d’animaux et reçoivent des livres ou des francs(3), puis s’en retournent chez eux, on peut d’emblée imaginer que leur mission dans ce monde n’a pas été menée à bien, qu’un tel comportement n’est pas délicat.

On raconte qu’à l’époque de l’Admour Haémtsahi, il était demandé aux ‘Hassidim qui, venus à Loubavitch(4), s’en retournaient chez eux, le plus souvent à pied, de commenter la ‘Hassidout dans tous les endroits par lesquels ils passaient, y compris dans les tous petits villages, dès lors qu’ils les traversaient. Or, le but de leur voyage était de se rendre à Loubavitch, puis de rentrer chez eux. Néanmoins, les lieux par lesquels ils passaient n’étaient pas des points de séparation, mais bien des traits d’union.

Les écrits de mon beau-père, le Rabbi, expliquent ce qu’est la réflexion. Je suis convaincu qu’une profonde réflexion vous permettra de conclure que, même si vous vous rendez en Irlande pour subvenir à vos besoins et à ceux de votre famille et que vous rentriez ensuite chez vous, vous pouvez agir dans tous les endroits où vous passerez, afin qu’il soit évident que vous êtes des ‘Hassidim, anciens élèves de la Yechiva et attachés à mon beau-père, le Rabbi.

Puisse D.ieu faire que vous puissiez trouver le travail qui vous convient et la meilleure manière de faire de ce voyage un moyen d’illuminer l’obscurité du monde.

Avec ma bénédiction pour un bon voyage, pour un travail fructueux et en saluant toute votre communauté,

Notes

(1) Le Rav A. D. Edelman, de Paris.
(2) Afin d’y faire la Che’hita pour fournir de la viande aux réfugiés.
(3) D’Irlande ou de France.
(4) Voir le Rabbi.