Par la grâce de D.ieu,
11 Mena’hem Av 5711,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Chlomo(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre datée de la veille du Chabbat 23 Tamouz. Entre temps, mes courriers adressés à messieurs Elmaleh, Gross et Da Silva sont sûrement parvenus à leur destinataire. Je l’ai avait écrits en relation avec la fête de la libération(2) et ils rendent peut-être nécessaire une explication complémentaire(3). Je m’en remets à votre jugement, en la matière.
Vous m’écrivez que vous ne pouvez parler du 12 Tamouz avec personne, dans votre ville(4). Cela n’est pas exact. Des personnes auxquelles vous pouvez vous adresser s’y trouvent nécessairement. Si ce n’était pas le cas, vous ne vous seriez pas installé dans cette ville. Mais, il vous faut encore trouver ces personnes.
L’attribut du bien est plus puissant que celui du malheur. Or, au début du traité Pessa’him, nos Sages ont montré de quelle manière il fallait chercher le ‘Hamets(5), jusque dans les orifices et les fentes. Combien plus doit-il en être ainsi, lorsqu’il s’agit d’une recherche positive et de l’effort que chaque Juif doit fournir, en la matière. En pareil cas, on peut, à n’en pas douter, obtenir beaucoup plus que le résultat escompté et, en tout état de cause, largement au-delà de ce que l’on peut s’imaginer avant même d’avoir fourni un tel effort.
Très souvent, nous avons besoin de connaître ici, de façon précise, le nombre des institutions(6) et des élèves qui fréquentent chacune d’entre elles. Grâce à votre action, ce nombre augmente, de temps à autre. Vous voudrez donc bien me prévenir immédiatement de la création d’une nouvelle institution ou d’un nouvel aménagement, en la matière. Je vous en remercie d’avance.
Le financement par le Joint(7) me cause beaucoup de soucis, mais j’ai bon espoir que mon beau-père, le Rabbi, qui continue à diriger l’action, plus que de son vivant, obtiendra la réussite dans ce domaine. Comme l’explique le fascicule du 12 Tamouz, édité pour la fête de la libération, cette année, le succès sera naturel et surnaturel à la fois.
A la veille de Roch ‘Hodech Mena’hem Av, je me suis rendu auprès du tombeau de mon beau-père, le Rabbi et j’ai mentionné votre nom, ainsi que celui de votre épouse, pour la satisfaction de vos besoins et pour que vous ayez bientôt des enfants.
Je suis un peu surpris que vous n’évoquiez pas, dans votre lettre, l’état de santé de votre épouse. Conformément à l’usage des ‘Hassidim de l’ancienne génération, cela veut vraisemblablement dire que tout va bien. Dans votre prochaine lettre, vous détaillerez sûrement ce point et vous pouvez être certain, tout comme votre épouse, que mon beau-père, le Rabbi, suscite la bénédiction et la réussite pour ceux qui se consacrent à la mission qu’il leur a confiée. Vous me donnerez tous les deux de bonnes nouvelles, dans ce domaine.
Je vous joins le compte rendu de ce que j’ai dit aux élèves qui se rendent dans différentes villes, avec la mission d’y renforcer la pratique juive(8). Peut-être pourrez-vous en faire usage, de la manière qui convient, dans votre ville.
Il serait bon de rechercher, dans votre ville, un journal dans lequel on pourrait faire paraître des articles sur notre action, en particulier, ou bien sur la Torah et la ‘Hassidout, plus généralement. Bien évidemment, peu importe s’il est rédigé dans la langue du pays. Bien au contraire, ceci peut être un avantage et permettre de multiplier le nombre des lecteurs.
Avec ma bénédiction et dans l’attente de vos bonnes nouvelles,
M. Schneerson,
Je viens de recevoir votre lettre de Roch ‘Hodech Mena’hem Av. Je vous remercie de m’avoir adressé les livres de Kabbala. Je vous prie instamment de continuer à le faire, qu’il s’agisse de Kabbala ou de la partie révélée de la Torah. Plus vous en enverrez et mieux cela sera. Il ne doit pas nécessairement s’agir d’ouvrages anciens. Ce peut être tout ce qui est édité en Afrique ou en Asie.
Notes
(1) Le Rav C. Matusof, du Maroc. Voir, à son propos, la lettre n°818.
(2) Du 12-13 Tamouz.
(3) Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec le récit de la libération du précédent Rabbi.
(4) A Casablanca.
(5) Ce qui est une recherche "négative", puisque le ‘Hamets est interdit, à Pessa’h et qu’il s’agit, en l’occurrence, de le faire disparaître.
(6) Crées au Maroc.
(7) Qui a diminué.
(8) Voir la lettre n°1120.
(9) Appartenant à d’anciennes collections marocaines.