Par la grâce de D.ieu,
1er Elloul 5711,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
Rav Avraham(1), le Cho’het,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai appris avec plaisir que vous maintenez une coutume positive instaurée par mon beau-père, le Rabbi, celle de constituer, chaque année, une classe de formation à la Che’hita, que vous dirigez et dont vous assurez l’enseignement. Cette année encore, vous assumez cette fonction avec bienveillance et de bonne grâce. Puisse D.ieu faire que, pendant de nombreuses années encore, vous guidiez la jeune génération dans cette étude qui, d’après la Hala’ha, requiert une crainte de D.ieu irréprochable. En effet, la qualité d’un Cho’het doit être encore plus clairement affirmée que celle d’un Rav.
Nos Sages affirment que la plus humble responsabilité est systématiquement confiée par la Providence divine. Combien plus est-ce le cas pour l’étude de la Torah et tout ce qui l’accompagne. Il est clair que D.ieu vous a assigné ce rôle. Vous possédez donc la crainte de D.ieu nécessaire, au delà même de celle qui vous était acquise jusqu'à maintenant.
Vous trouverez ci-joint un extrait(2) de la réunion ‘hassidique qui a eu lieu pendant le Chabbat Mevar’him(3) Elloul, mois dont le nom est formé des initiales d’un verset traitant des villes de refuge (Chemot 21, 13) : "Il a conduit sa main et Je te fixerai un endroit où il se réfugiera".
Concernant les villes de refuge, nos Sages expliquent, au traité Makot 10a, que l’on doit enseigner la Torah à des élèves vertueux. En effet, si l’un d’entre eux devait se rendre dans une ville de refuge, son maître serait tenu de l’y accompagner, comme cela est expliqué, au paragraphe 6 de cette causerie.
Mais, en l’occurrence, vous pouvez placer votre confiance en D.ieu, car vos élèves sont les disciples de mon beau-père, le Rabbi, étudiants de sa Yechiva. Il en assume donc pleinement la responsabilité.
Puisse D.ieu faire que vous soyez satisfaits de vos élèves, de leur étude de la Che’hita et de leur crainte de D.ieu. Très prochainement, nous aurons le mérite d’assister à la révélation du Grand Cho’het, le Saint béni soit-Il, qui abattra le représentant du mal(4), comme le dit le traité Soukka 52a. Mon beau-père, le Rabbi, donne l’assurance que cela se passera avec bonté et miséricorde. En effet, la bonté est l’attribut de notre père Avraham et la miséricorde, celui de Yaakov.
Il est dit que Yaakov racheta Avraham et vous consulterez, à ce propos, le Tanya, à la fin du chapitre 45. Se trouvant entre eux, il y a Its’hak, dont l’attribut est la rigueur et il n’y a donc aucune crainte à avoir. C’est également ce que le Zohar explique à propos des sonneries(5) auxquelles ce jour fait allusion, puisque l’on commence à sonner du Choffar pendant le Roch ‘Hodech Elloul. Dès lors, D.ieu quitte le trône de la rigueur et prend place sur celui-ci de la miséricorde.
Avec ma bénédiction de réussite, en vous souhaitant d’être inscrit et scellé pour une bonne année, en bonne santé, de même que votre épouse,
Notes
(1) Le Rav A. Gordon.
(2) Reproduit dans le Likouteï Si’hot, tome 2, page 623.
(3) Qui bénit le mois.
(4) Le mauvais penchant.
(5) Du Choffar, à Roch Hachana.