Lettre n° 1178

Par la grâce de D.ieu,
5 Elloul 5711,
Brooklyn, New York,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre, dans laquelle vous me dites que, D.ieu merci, vous n’avez pas connu la peine jusqu'à maintenant. J’espère, comme je le disais dans ma lettre du 13 Nissan, que vous continuerez à ne pas savoir ce qu’elle est, ce qu’à D.ieu ne plaise et à m’annoncer de bonnes nouvelles, dans ce domaine.

J’ai également été heureux de lire que vous vous efforcez de consacrer une certaine partie des fonds restants à nos Yechivot, au Maroc. Les mots manquent pour décrire le grand mérite que constitue la participation à notre action éducative, dans ce pays, d’autant qu’en fonction de ses conditions de vie, un budget modeste permet d’immenses réalisations.

La responsabilité qui est la nôtre pour nos frères du Maroc est d’autant plus importante, si l’on considère que toutes les conditions morales sont réunies, qu’il n’est nul besoin de lutter pour imposer l’idéal d’une bonne éducation, mais que, bien au contraire, celui-ci est demandé, de manière sincère, pour sauver les enfants. Et l’on réclame, à juste titre, que toutes les chances leur soient accordées.

On comprend, en effet, la grande importance de la Tsédaka matérielle, y compris de celle que l’on donne à un pauvre. Mais, la responsabilité est considérablement accrue lorsque le pauvre vient lui-même faire part de sa propre situation et demande, selon sa manière à lui de s’exprimer, pourquoi on ne lui vient pas en aide.

Combien plus tout cela s’applique-t-il à la Tsédaka spirituelle, permettant de ramener un enfant juif à la vie, en lui apportant la Torah et les Mitsvot. Non seulement on lui ouvre ainsi l’accès au monde futur, mais on lui permet, en outre, d’être heureux dans ce monde.

J’ai également pris connaissance avec intérêt, dans votre lettre, des possibilités et des besoins, en matière d’éducation, en Hollande. Pour cela, vous voudrez bien vous adresser directement à notre bureau, à Paris et à notre représentant, le grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre aux besoins communautaires, Rav Binyamin Gorodetski. Néanmoins, on ne peut échanger une cause de Tsédaka contre une autre, pas plus que l’on ne peut mêler deux motifs de joie. En conséquence, le montant fixé pour l’action menée au Maroc doit lui rester acquis. Et, j’espère que vous trouverez, sur place(1), des personnes intéressées, qui rendront possible une action éducative sans se heurter à des problèmes financiers. Une partie du budget pourra également être constituée par les frais de scolarité. De plus, comme vous l’écrivez, à l’issue de la première année, il sera possible d’intégrer cette action à l’appel juif unifié de Hollande.

A l’occasion du 18 Elloul et à la veille de Roch Hachana, je me rendrai, sans en faire le voeu, auprès du tombeau de mon beau-père, le Rabbi. Si vous m’envoyez votre nom et celui de votre mère, de même que ceux des membres de votre famille, je les mentionnerai, lorsque je me trouverai là-bas, pour la satisfaction de tous vos besoins.

Je conclus en exprimant le voeu que votre épouse aille bien, que la naissance se passe en un bon moment et aisément. Avec elle, vous conduirez tous vos enfants à la Torah, au dais nuptial et aux bonnes actions.

Avec ma bénédiction pour que vous soyez inscrit et scellé pour une bonne et douce année,

Je vous joins un extrait de la causerie(2) du Chabbat Mevar’him(3) Elloul, dont vous ferez sûrement usage de la manière qui convient.

Notes

(1) En Hollande.
(2) Voir les lettres n°1158 à 1161, 1164, 1171, 1172 et 1175.
(3) Qui bénit le mois.