Par la grâce de D.ieu,
22 Kislev 5712,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre écrite à l’issue du Chabbat Toledot, dans laquelle vous me demandez comment entreprendre l’étude de la ‘Hassidout et s’il existe un ouvrage méthodique, présentant l’enchaînement des mondes.
A) Il m’est difficile de vous dire comment entreprendre cette étude sans connaître vos goûts et ce qui vous attire, ce que vous savez d’ores et déjà de la ‘Hassidout. Je vous ferai donc une réponse générale, qui se révèle adaptée dans la plupart des cas.
En plus du Tanya, vous étudierez le Dére’h Mitsvoté’ha, également appelé Séfer Hamitsvot, du Tséma’h Tsédek. Comme pour toutes les autres parties de la Torah, vous ne chercherez pas, la première fois, à en saisir chaque mot. Vous vous contenterez du sens général. Après avoir répété une ou deux fois cette étude, superficielle mais globale, portant sur différents sujets, vous pourrez analyser également chaque idée et chaque mot.
B) Vous me demandez s’il y a un livre de ‘Hassidout qui présente l’enchaînement des mondes. C’est effectivement l’objet du Chaar Hay’houd de l’Admour Haémtsahi qui, à son début, définit, en outre, la méditation.
C) Vous connaissez le verset : "D.ieu fit l’homme droit, mais ils introduisirent de multiples supputations". En effet, de nombreuses générations apprirent la Torah sans se demander comment organiser leur étude pour qu’elle soit fructueuse, conforme aux règles de la pédagogie. Or, dernièrement, certains mènent une profonde analyse pour définir des programmes et des subtilités. Les conséquences de telles conceptions sont le contraire de ce que l’on aurait pu en attendre.
En effet, les premières générations avaient une soif véritable d’étudier la Torah, sur laquelle ils ne s’interrogeaient même pas. Leurs connaissances se multipliaient, quantitativement et qualitativement. Puis, ces règles ont été établies et ceux qui se consacrent à l’étude ont diminué, de même que leur ardeur à l’étude.
Or, il en est strictement de même pour la ‘Hassidout. Le meilleur moyen d’accéder à sa connaissance est de ne pas adopter toutes ces conceptions, d’apprendre et d’apprendre encore, sans regarder la montre, puis de faire le compte des idées que l’on a comprises, pendant ce temps. Plus l’on s’approfondira dans l’étude de la ‘Hassidout et plus on affinera son esprit et son cœur, plus l’on sera un réceptacle adapté pour intégrer la lumière de la ‘Hassidout et surtout le luminaire qu’elle porte en elle.
D) Le Rambam, dans son Michné Torah, à la fin des lois du Mikwé, précise que l’immersion rituelle fait également allusion à la nécessité de s’immerger dans de saines idées. Or, cette immersion est valable uniquement lorsque l’eau recouvre entièrement la tête. Et, il en est donc de même pour les idées saines, qui doivent transcender l’intellect et les connaissances. Il faut leur abandonner sa rationalité et son savoir.
D.ieu vous donnera la réussite, de même qu’une crainte de D.ieu intègre. Vous donnerez de la Tsédaka, avec une ardeur accrue. De la sorte, comme l’assure l’Admour Hazaken au début du Torah Or, "son cerveau et son cœur sont mille fois plus fins". Et, le Likouteï Torah sur trois Parachyot, commentant cette affirmation, précise qu’il faut l’interpréter au sens le plus littéral, c’est-à-dire réellement mille fois, sans aucune exagération, sans qu’il ne s’agisse d’une image.
Ainsi, en peu de temps, mais avec beaucoup d’efforts, vous progresserez dans vos connaissances et vous mettrez en pratique, de la meilleure façon, la Mitsva d’étudier la Torah.
Vous avez sûrement participé à la réunion ‘hassidique de la "fête de toutes les fêtes", le 19 Kislev. J’aimerais savoir quelles sont les bonnes résolutions que vous avez prises, en ce moment propice, pour ce qui concerne l’amour du prochain, l’amour de la Torah et l’amour de D.ieu.
Pour ce qui est du temps qu’il faut consacrer à l’étude de la partie révélée de la Torah et la ‘Hassidout, vous consulterez le Kountrass Ets ‘Haïm, aux chapitres 22 à 25.
Avec ma bénédiction,