Lettre n° 1337

Par la grâce de D.ieu,
8 Tévet 5712,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je voudrais vous demander de m’excuser pour ce qui pourrait vous apparaître comme une immixtion dans ce qui vous concerne personnellement, sans que vous m’ayez permis de le faire. Mais, me basant sur ce que j’ai entendu de mon beau-père, le Rabbi, à propos de l’amour du prochain, sur l’importance, pour chacun, de se préoccuper de tous les Juifs à la fois, y compris de ceux que l’on n’a jamais rencontré, je me permets d’aborder la question suivante.

Il y a quelques temps, votre frère est venu me voir et, entre autres choses, je me suis enquis auprès de lui de votre situation familiale. Il m’a dit que, pour l’heure, vous viviez seul avec votre fille. J’en suis particulièrement surpris. Pourquoi ne recherchez vous pas un parti qui vous convienne ?

Vous savez sans doute ce que nos Sages disent, à ce propos, se basant sur le verset : "plantes tes graines le matin, de sorte que, le soir...(1)". Bien plus, vous êtes encore loin du soir(2). Avec l’aide de D.ieu, vous pouvez encore bâtir un foyer juif et avoir des enfants.

Néanmoins, comme le soulignent nos Sages, "l’homme a l’habitude de rechercher(3)" et "l’Eternel ton D.ieu te bénira en tout ce que tu feras"(4). Un effort, de la part de l’homme, est donc nécessaire, dans ce domaine.

S’il en a toujours été ainsi, combien plus est-ce le cas, à l’heure actuelle, après les terribles pertes subies par le peuple d’Israël. De plus, les Juifs qui craignent D.ieu sont une minorité. Il est donc certain que quiconque a la possibilité de bâtir un foyer respectant la Volonté de D.ieu, empli de "la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière", du luminaire de la Torah, doit s’efforcer de le faire, dans toute la mesure du possible. Tous les Juifs sont des frères et cela n’est donc pas uniquement une affaire qui vous concerne personnellement.

Je vous demande encore une fois de me pardonner de vous écrire tout cela, bien que je ne vous connaisse pas. Je suis certain que vous ne m’en voudrez nullement et, surtout, que vous méditerez à ce qui vient d’être dit, puis que vous vous efforcerez de trouver un parti qui vous convienne. D.ieu vous conférera la réussite.

Avec ma bénédiction pour que vous m’annonciez de bonnes nouvelles, dans ce domaine,

Notes

(1) Tu aie de quoi te nourrir.
(2) Le destinataire de cette lettre était encore jeune.
(3) Son épouse et non d’être recherché par elle.
(4) Il est donc nécessaire d’agir.