Par la grâce de D.ieu,
1er Chevat 5712,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ’Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Yehouda Aryé(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu, avec satisfaction, votre lettre, par laquelle vous me donnez des nouvelles du ‘Hassid, Rav ... A vous lire, il semble que son état de santé se soit un peu amélioré. J’espère que, dans votre prochain courrier, vous m’annoncerez que sa vue s’est renforcée, qu’il pourra, par la suite, m’écrire lui-même. D.ieu, Qui "guérit toute chair et fait des merveilles" lui enverra un prompt rétablissement.
Nos Sages disent: "Qui est le sage? Celui qui sait anticiper l’événement". La ‘Hassidout donne, à ce propos, l’explication suivante. Le sage est celui qui perçoit, à tout instant, de quelle manière la création fut réalisée à partir du néant.
L’Admour Hazaken explique, dans Chaar Hay’houd Vehaémouna(2), que la création n’a pas été réalisée une fois pour toute, pendant les six jours. En fait, la Parole de D.ieu la conduit en permanence à l’existence, à partir du néant.
Il en est de même pour chaque Juif, dont la vie physique dépend de l’existence morale. Celui qui sent qu’un membre de son corps est affaibli se rend chez un médecin. Il est nécessaire, en effet, d’emprunter les voies de la nature et la Torah autorise ce médecin à guérir, ce qui veut dire qu’elle lui donne également la force de le faire.
Néanmoins, il faut aussi se préoccuper de l’affaiblissement du membre spirituel, qui est, en l’occurrence, celui de la vision. Il faut donc percevoir, à tout moment, que le monde est créé à partir du néant.
Mon but n’est pas de faire un discours, mais d’inviter ce Rav à renforcer son étude de la ‘Hassidout(3), en commençant par celle de Chaar Hay’houd Vehaémouna, que je citais auparavant. Je vous remercie de bien vouloir lui transmettre tout cela, tout comme vous vous êtes engagé à me rendre compte de son état et vous l’avez effectivement fait. Sans doute accepterez vous donc également la mission que je vous confie, par la présente. Et, vous l’aiderez à mettre tout cela en pratique, de la meilleure façon.
Je vous joins une copie de ma lettre(4), adressée à tous, à propos de la "fête de toutes les fêtes", le 19 Kislev, de même que le compte rendu de mes propos, devant les élèves qui sont venus me voir, lors de l’allumage de la cinquième lumière de ‘Hanouka, ainsi que la brochure sur le 19 Kislev(5). J’espère que tout cela vous intéressera.
Avec ma bénédiction pour que D.ieu vous donne le mérite d’annoncer qu’un malade va mieux et de me faire part des réalisations positives que vous accomplissez dans votre ville dans le but de rapprocher les coeurs juifs de leur Père Qui se trouve dans les cieux,
N. B. : En 5688(6), lorsque j’étais à Berlin, j’ai rendu visite à votre père(7), un vendredi soir. Il enseignait alors le Rambam à quelques personnes. Parmi les présents, il y avait aussi un élève du Rabbi de Kelm, mais je ne me souviens pas de son nom.
Notes
(1) Le Rav Y. A. Walghemut, d’Utrecht, Hollande.
(2) La seconde partie du Tanya.
(3) Voir, à ce propos, la lettre n°1360.
(4) Il s’agit de la lettre n°1262.
(5) Faisant le récit de l’arrestation et de la libération de l’Admour Hazaken.
(6) 1928.
(7) Le Rav Yossef Walghmut.