Lettre n° 1423

Par la grâce de D.ieu,
15 Chevat 5712,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre de la veille de la seconde Hilloula de mon beau-père, le Rabbi(1). Je commence par vous présenter mes excuses, car il semble que vous n’ayez pas interprété mon initiative de vous envoyer un chèque au sens où je l’entendais(2).

En effet, j’ai bien conscience que cette somme est modeste(3). Mais, vous devez également tenir compte des possibilités de notre caisse. En fait, ma démarche était basée sur un récit que rapportait mon beau-père, le Rabbi, au nom du Tséma’h Tsédek et dont il fit une règle de conduite, qu’il adoptait lui-même. Lorsque l’un de ceux qui lui étaient attachés était gêné, il lui adressait une très petite somme.

On peut donner, à ce propos, l’explication suivante. Le Tséma’h Tsédek comparait sa caisse à celle dont parlent nos Sages, au traité Baba Batra 9b : "Celui qui reçoit une pièce de Job est béni". Et, il s’agit bien là d’une très petite pièce. Néanmoins, elle provient de la caisse d’un homme intègre et droit. Elle apporte donc une réussite considérable.

La caisse qui est en ma possession contient ce qu’a laissé mon beau-père, le Rabbi et je suis son ‘Hassid. Je suis donc convaincu qu’une simple pièce de cette caisse peut conférer la réussite à l’affaire dans laquelle elle est investie.

Néanmoins, je sais que vous étiez profondément soumis à mon beau-père, le Rabbi. Vous étiez son ami, plus que son ‘Hassid. J’ai, en conséquence, établi ce chèque pour un montant qui est pratiquement le maximum de ce qu’il m’est possible de vous adresser actuellement, compte tenu des moyens de la caisse.

Il résulte de ce qui vient d’être dit que :
A) j’espère que vous ne m’en voudrez pas,
B) il est dommage que vous n’ayez pas utilisé le chèque. Je vous répète encore que ce montant vous aurait apporté la réussite et la bénédiction. En tout état de cause, ma proposition reste valable. Peut-être suis-je puni pour avoir transgressé le dicton de l’Admour Hazaken que je vous citais dans ma précédente lettre(4).

Je suis un peu surpris que vous ne parliez pas du tout de l’état de santé de votre épouse et du vôtre. Je conclus en vous adressant mes voeux les plus chaleureux, à vous et à votre épouse, afin de combler tous les manques, de la meilleure façon et le plus rapidement, non seulement en satisfaisant vos besoins, mais même au delà de cela. La Torah fait une distinction(5), en effet, entre la stricte satisfaction des besoins, qu’il faut distinguer de la richesse et la richesse proprement dite.

Avec ma bénédiction,

N. B. : Je vous joins les propos tenus à l’occasion de la cinquième lumière de ‘Hanouka. Il y est également question de "celui qui reçoit une pièce(6)".

Notes

(1) Le 10 Chevat.
(2) Voir, à ce propos, la lettre n°1407. Il s’agit d’une aide envoyée par le Rabbi au destinataire de cette lettre.
(3) Textuellement "qu’il s’agit d’une "grande" somme", les guillemets du mot "grande" étant ajoutées par le Rabbi.
(4) Le Rabbi disait : "L’Admour Hazaken enseigne qu’il est trois choses que l’on ne peut imposer, un conseil, un bon parti et un acte de bienfaisance. Vous m’excuserez de passer outre à ce dicton".
(5) A propos de cette Mitsva de bienfaisance.
(6) De Job.