Par la grâce de D.ieu,
25 Chevat 5712,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav A. ‘Haïm(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je viens de recevoir votre lettre dans laquelle vous m’énoncez, entre autres choses, le mariage de votre fils, le Rav Moché Tsvi.
Je voudrais vous exprimer mes voeux, ma bénédiction de Mazal Tov, Mazal Tov, pour que l’événement intervienne en un moment bon et fructueux, pour qu’ils fondent un foyer juif, basé sur la Torah et les Mitsvot, comme l’explique la ‘Hassidout. Vous concevrez d’eux beaucoup de satisfaction, une satisfaction juive et ‘hassidique.
Vous avez sûrement reçu mon télégramme.
Avec ma bénédiction de Mazal Tov, Mazal Tov,
N. B. : Une explication peut être très brièvement donnée, à propos du mariage. Il est, en effet, deux manières de considérer les témoins(2):
A) Le témoignage peut être défini comme la révélation d’un fait déjà établi. On peut, par exemple, témoigner que telle personne a été condamnée à telle sentence, devant telle juridiction.
B) Le témoignage peut aussi être une condition, une partie de ce qu’il a pour but d’établir. C’est le cas pour le mariage, qui ne peut être célébré qu’en présence de témoins.
Il en est de même pour l’affirmation du Saint béni soit-Il, selon laquelle "vous êtes Mes témoins"(3). On peut, là encore, envisager deux définitions:
A) Il s’agit uniquement de porter témoignage sur ce qui existe déjà.
B) Il faut être partie intégrante de ce qui existe, en particulier lorsqu’il s’agit d’être "l’associé du Saint béni soit-Il dans la création"(4).
Ce qui vient d’être dit a une incidence sur le service de D.ieu. En faisant abstraction de sa propre rationalité, en perdant la conscience de son ego, on peut devenir l’associé de D.ieu dans la création, car on parvient alors à la transcender.
Ce sujet ne sera pas développé ici.
Vous me demandez aussi à quoi correspond, selon notre coutume, la phrase "tout cela te sera permis"(5). Elle est, en fait, expliquée par la suite de ce paragraphe: "Il n’y a là ...(6)".
Notes
(1) Le Rav Avraham ‘Haïm Naé, de Jérusalem. Voir, à son propos, la lettre n°1318. Une même lettre fut envoyée à plusieurs autres personnes.
(2) Dont la présence est nécessaire pour la validité du mariage. Voir, à ce propos, Likouteï Si’hot, tome 19, à partir de la page 188.
(3) Le Rabbi note, en bas de page: "Voir, à ce propos, le Or Hatorah du Tséma’h Tsédek, Chemot, à partir de la page 39".
(4) Le Rabbi note, en bas de page: "Traité Chabbat 10a, 119b, Midrach Béréchit Rabba, 43, 7, Es. Z. Pin’has".
(5) Prononcé lors de la cérémonie d’annulation des voeux, à la veille de Roch Hachana. Voir la lettre n°1318.
(6) Ni promesse, ni voeu.