Lettre n° 1435

Par la grâce de D.ieu,
25 Chevat 5712,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Vous m’écrivez que votre situation morale n’est malheureusement plus ce qu’elle était auparavant. Vous connaissez le dicton que mon beau-père, le Rabbi, rapporte au nom de son père, le Rabbi Rachab(1): "Une action concrète est préférable à mille soupirs". Sans chercher à déterminer si votre sentiment est justifié ou s’il s’agit uniquement d’une illusion, inspirée par le "petit malin"(2) pour affaiblir votre service de D.ieu, je ne comprends pas la raison d’être de vos plaintes.

A la place de tout cela, redoublez donc d’ardeur dans votre activité pédagogique! Ceci concerne votre action envers les autres et, pour ce qui est de votre propre personne, intensifiez votre étude de la ‘Hassidout. Au sens le plus littéral, consacrez lui plus de temps, envisagez-là avec plus de chaleur et d’enthousiasme. S’il vous est difficile d’y parvenir en l’étudiant seul, vous trouverez sûrement, dans votre ville, quelqu’un qui l’apprendra avec vous. Et, il est dit que "celui qui affirme avoir fait des efforts et avoir obtenu la réussite, crois-le".

Bien plus, chacun d’entre nous reçoit l’aide de mon beau-père, le Rabbi, qui a fait don de lui-même pour répandre l’étude de la ‘Hassidout dans tous les pays, dans tous les endroits et auprès de toutes les catégories de personnes.

Vous m’écrivez que vous devez vous comporter comme l’un des ‘Hassidim âgés, alors que vous savez ne pas mériter ce titre. Malgré cela, vous devez agir en tant que tel, car l’endroit où vous vous trouvez, et les hommes qui l’habitent, attendent cela de vous. Mais, nos Sages disent, au traité Baba Kama 92b, que "si ton ami t’appelle, prend le bât d’un âne et place-le sur toi(3)". Combien plus cela est-il vrai lorsque les hommes vous prêtent l’élévation. Vous devez alors faire tout ce qui est en votre pouvoir pour correspondre à la manière dont vous êtes perçu. A ce sujet, l’assurance est également donnée que "celui qui affirme avoir fait des efforts et avoir obtenu la réussite, crois-le".

Vous me parlez également des pensées qui vous troublent. Notre chef(4) donne, à ce sujet, un bon conseil. Vous devez connaître par coeur des passages de la Torah, de sa partie révélée ou de la ‘Hassidout. Vous connaissez sans doute quelques chapitres de Michna et de Tanya, par coeur. Tout cela repoussera les pensées qui n’ont pas lieu d’être.

J’ai lu avec plaisir, dans votre lettre, qu’à l’occasion de la Hilloula du 10 Chevat(5), vous avez commenté l’événement devant vos élèves. Le but de vos propos était sûrement de les conduire à l’action concrète, dans l’accomplissement des Mitsvot.

Que D.ieu vous donne la réussite, matérielle et spirituelle et que vous conceviez, en particulier, une satisfaction ‘hassidique de vos enfants,

Avec ma bénédiction de réussite,

Notes

(1) Voir les lettres du précédent Rabbi, tome 2, lettre n°382 et tome 7, lettre n°1962.
(2) Le mauvais penchant.
(3) Rachi explique : "Accepte ses propos et ne lui répond pas".
(4) Le précédent Rabbi.
(5) Du précédent Rabbi.