Lettre n° 1509

Par la grâce de D.ieu,
12 Nissan 5712,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ’Hassid qui craint D.ieu,
issu d’une illustre lignée, le Rav Efraïm Eliézer Hacohen(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre de bénédiction à l’occasion du onzième jour du mois de la délivrance(2). Vous connaissez la promesse divine, formulée en particulier aux Cohanim, Son peuple sacré(3), "et Moi, Je les bénirai". Elle indique que celui qui accorde une bénédiction en reçoit une lui-même, celle du Saint béni soit-Il, qui est obtenue avec son intérêt, lequel dépasse le capital.

Ceci peut être comparé à une explication qui apparaît dans différents textes de ‘Hassidout, à propos de l’affirmation de nos Sages selon laquelle "la force du fils dépasse celle du père", ce qui est, en réalité obtenu grâce au père(4).

Il en est de même pour ce qui fait l’objet de notre propos. Il s’agit bien d’un intérêt, qui dépasse le capital, mais découle également de lui. De même, la révélation divine surpasse l’effort de l’homme. Pour autant, cet effort est nécessaire pour la provoquer et une relation existe donc entre l’une et l’autre. En ce sens, l’effort de l’homme a une supériorité puisqu’il déclenche la révélation divine, l’entraîne, si l’on peut dire.

C’est dans cette mesure que l’on peut parler d’intérêt et de capital. Et, en cela réside toute notre force. Certes, "que sommes-nous et qu’est notre vie?". Nos efforts ne peuvent guère réaliser plus qu’une pointe d’aiguille. Or, celle-ci permet d’obtenir une ouverture aussi large que le portail du Sanctuaire.

Avec ma bénédiction pour une fête de Pessa’h cachère et joyeuse, dans toutes les acceptations de ces termes,

N. B. : J’ai demandé que l’on vous transmette, par téléphone, la réponse à vos questions:

A) Je ne suis pas présent lorsque l’on fait cuire les Matsot Chemourot, à la veille de Pessa’h.

B) Si vous décidez d’assister à cette cuisson, vous pourrez y participer, en puisant de l’eau ou de toute autre manière.

C) La cuisson de nos Matsot Chemourot s’achève vers midi.

Notes

(1) Le Rav E. E. Yalles, de Philadelphie. Voir, à son propos, la lettre n°1317.
(2) Le 11 Nissan, date de l’anniversaire du Rabbi. Une même lettre, à l’exception du N. B., fut adressée à plusieurs autres personnes.
(3) Le destinataire de cette lettre est un Cohen.
(4) Cette phrase peut également se traduire: "la force du fils est grande grâce à celle du père".