Lettre n° 1617

Par la grâce de D.ieu,
3 Sivan 5712,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Mi’haël(1), émissaire des Sages,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du mardi de la Parchat Bamidbar :

A) Votre lettre fait la preuve que votre crainte n’est pas fondée. Vous pensez que quelqu’un veut faire disparaître ou au moins affaiblir la Yechiva, à Meknès. Cette inquiétude est sans fondement.

Pour différentes raisons, y compris celle que vous mentionnez dans votre lettre, il faut qu’il y ait une institution Loubavitch à Casablanca. Car, cette ville est visitée par des touristes et par des représentants de différentes organisations d’Amérique, de Terre Sainte et d’Europe.

Néanmoins, il n’est pas nécessaire que l’institution la plus élevée, la partie essentielle de la Yechiva, se trouve précisément à Casablanca, du fait des conditions de cet endroit. Celle-ci peut donc rester à Meknès.

Puisse D.ieu faire que vous renforciez votre crainte de D.ieu, car le bien n’a pas de limite et la crainte des hommes disparaît au fur et à mesure que s’accroît celle que l’on éprouve pour D.ieu.

B) Vous me dites qu’en certains endroits, l’arrangement et les efforts pour dispenser les élèves d’aller à l’école pendant le Chabbat ont été supprimés.

Il est dommage que vous ne donniez pas plus de détails. Sans doute obtiendrai-je des informations par le Rav C.(2), comme vous le dites dans votre lettre.

C) Vous me demandez si, après la fondation du Beth Rivka, vous devrez y prévoir un enseignement séculier pendant les vacances. Or, vous avez la possibilité, en l’occurrence, d’avancer que c’est la période des vacances et qu’il s’agit une institution nouvelle, qu’il ne convient donc pas de multiplier les dépenses et que l’école commencera son fonctionnement, dans un premier temps, uniquement par les études sacrées. Par la suite...(3).

Pendant les mois de l’été, vous aurez le temps d’envisager cette question comme il convient. Vous déterminerez si les études profanes sont indispensables ou non. En tout état de cause, vous ne les introduirez pas d’emblée, car il sera difficile de les supprimer par la suite, si tel était votre souhait.

D) J’aimerais avoir plus de détails sur les Mikwés des Sefardim. Adoptent-ils, pour les construire et les agencer, des positions, en certains points plus larges que les nôtres ?

E) Vous me demandez si vous devez donner la somme de quatorze mille pour la réparation du Mikwé dans le village. De façon générale, il ne faut pas que nous assurions seuls le financement d’une action, à la ville ou dans un village. Les habitants de l’endroit doivent systématiquement y être associés.

En chaque endroit, selon sa nature, on établira la part de notre engagement et celle que doivent apporter ceux qui résident sur place.

F) J’espère que vous avez eu, ces jours-ci, la visite de mon émissaire, le jeune homme et grand Rav, ‘Hassid qui craint D.ieu, Rav Chalom ‘Haskind. Comme je le disais dans ma précédente lettre(4), vous profiterez de son passage au Maroc de la manière la plus active pour encourager les élèves de Ohaleï Yossef Its’hak, pour renforcer leur attachement à la ‘Hassidout, aux voies et aux coutumes ‘hassidiques.

G) Vous continuerez sûrement à me rendre compte, de manière détaillée, de tout ce qui se passe. Nos Sages précisent, en effet, que l’on ne doit pas être bref chaque fois qu’il est nécessaire de préciser son propos.

Avec ma bénédiction pour recevoir la Torah avec joie et profondeur et pour connaître la réussite dans votre mission sacrée,

Notes

(1) Le Rav M. Lipsker, de Meknès. Voir, à son propos, la lettre n°1547.
(2) Le Rav Chlomo Matusof, de Casablanca.
(3) On verra de quelle manière introduire les études profanes.
(4) Il s’agit de la lettre n°1546.