Par la grâce de D.ieu,
3 Sivan 5712,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 22 Iyar. J’y ai appris, avec plaisir, que vous vous efforcez d’influencer votre entourage, à l’armée, dans le sens de la crainte de D.ieu. Sans doute redoublerez-vous d’efforts en ce sens, durant les jours qui viennent.
En effet, l’Attribut du bien est plus fort que celui du malheur. Or, disent nos Sages à propos de cette période du talon du Machia’h, chaque jour apporte une malédiction plus forte que celle de la veille. Combien plus la bénédiction doit-elle être de plus en plus intense, d’un jour à l’autre, non seulement pour annuler la malédiction, ce qu’à D.ieu ne plaise, mais aussi pour multiplier la lumière et l’enthousiasme, afin que chacun, selon ses possibilités, rapproche la fin de l’exil.
Vous me dites qu’il vous semble que vos paroles n’émanent pas de votre cœur(1). Or :
1. Vous connaissez le proverbe(2) de mon beau-père, le Rabbi, soulignant que l’on n’a pas le droit de médire d’un Juif, même s’il s’agit de soi-même.
2. Même si vous aviez raison, votre entourage et ceux qui reçoivent votre influence ne doivent pas souffrir, de ce fait. Le tort que vous vous faites à vous-même, de cette façon, est suffisant. Il ne faut pas, en outre, lui ajouter un tort envers les autres.
Que D.ieu vous garde donc d’arrêter vos efforts, de cesser vos paroles d’encouragement. Bien au contraire, celles-ci doivent être encore plus précises. Néanmoins, vous devez aussi faire les efforts nécessaires en fonction de votre âme divine, de votre âme animale et de votre corps. En effet, chacun a conscience de ce qu’il est, au moins partiellement. Vous trouverez donc les moyens nécessaires pour obtenir le résultat escompté.
Nos Sages disent que "si quelqu’un te dit qu’il a fait des efforts et que ceux-ci ont été couronnés de succès, crois-le". Vous connaîtrez donc sûrement la réussite, d’autant que vous bénéficiez du mérite des nombreuses personnes que vous guidez vers la Torah et les Mitsvot. Vous vous consolerez ainsi de votre situation en vous rappelant de l’explication du Rambam, citée par différents textes de ‘Hassidout, selon laquelle chaque Juif désire, par nature, mettre en pratique la Volonté de D.ieu. Néanmoins, il est combattu par son mauvais penchant. Parfois, celui-ci parvient à le vaincre et lui impose un comportement négatif.
Vous consulterez également le chapitre 41 du Tanya, à la page 58a, qui dit : "L’union et l’intégration de l’âme en la Lumière de D.ieu, au point de ne former qu’une seule et même entité, sont recherchées par chaque Juif d’une manière profondément sincère, de tout son cœur et de toute son âme, grâce à l’amour naturel qui est caché dans le cœur de chaque Juif et lui permet de s’attacher à D.ieu". Fin de citation pour ce qui concerne notre propos.
J’attends de vos bonnes nouvelles. Vous me direz que vous poursuivez votre action et rapprochez les cœurs juifs de leur Père Qui se trouve dans les cieux. Peu à peu, vous sentirez que votre propre situation s’améliore.
Vous pouvez déduire de ce qui vient d’être dit la réponse à votre question. Vous me demandez si vous devez conserver vos fonctions rabbiniques(3). Il est clair que vous le ferez et vous multiplierez les bonnes actions. Avec l’effort qui convient, il est sûr que vous connaîtrez la réussite.
Avec ma bénédiction pour recevoir la Torah avec joie et profondeur,
Notes
(1) Ne sont pas totalement sincères.
(2) Voir, à ce propos, la lettre n°1593.
(3) D’aumônier militaire.