Lettre n° 1676

Par la grâce de D.ieu,
2 Tamouz 5712,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai appris avec plaisir que votre fille est parvenue au cinquième mois de sa grossesse. Que D.ieu fasse que celle-ci se passe bien et aisément. Sans doute se conforme-t-elle aux prescriptions du médecin qu’elle consulte de temps à autre, comme le veut la pratique du pays. La naissance interviendra en son temps et vous concevrez  beaucoup de satisfaction d’elle et de vos autres enfants, une satisfaction juive et ‘hassidique.

Il est sans doute inutile de vous souligner l’importance de continuer à correspondre avec votre gendre, mari de votre fille, le Rav. Vous devez lui expliquer par le détail le mérite et la responsabilité qui lui incombent, puisqu’il est chargé de rapprocher les cœurs juifs de leur Père Qui se trouve dans les cieux. Car, qui sait? C’est parfois en conduisant une seule personne à la pratique juive que l’on peut former des générations de fils et de filles, craignant D.ieu et se conformant à Sa Parole. Chaque action, chaque intervention, chaque effort, moral ou physique, est donc justifié, même s’il s’exerce uniquement envers une seule personne. En effet, non seulement celle-ci est, à elle seule, un monde entier, mais, bien plus, il faut, en outre, prendre en compte sa descendance et la descendance de sa descendance, jusqu'à la fin du monde.

Vous savez aussi comment la ‘Hassidout interprète cette expression, "jusqu'à la fin du monde". Elle indique que l’on fixe un terme(1) au voile(2) et à l’obscurité. Que D.ieu fasse que nous puissions en être les témoins, de nos yeux de chair.

Pour cela, nous devons placer notre confiance en D.ieu, au delà de toute logique. Tel est, en effet, le sens des mots Tsits, désignant la coiffe du Grand Prêtre et Tsitsit. Le terme Tsits peut être rapproché du verset "Il se tient derrière notre mur, observe (Metsits) par les fentes", qui fait allusion à la période de l’exil, comme l’explique le Likouteï Torah, à la Parchat Devarim, page 91c. Or, le Tsits était placé sur le front, symbolisant ainsi la confiance et l’attachement qui transcendent la raison, comme le dit le Likouteï Torah Chir Hachirim, page 23c, se basant sur le Zohar, à propos du front.

Selon une seconde interprétation, Tsits signifie également éclat, reflet, ainsi qu’il est dit "les grenades apparaissent-elles(3)", "son diadème est éclatant(3)". Vous consulterez le Torah Or et le Torat ‘Haïm, Parchat Tetsavé, au discours intitulé "tu feras un Tsits", qui cite ces trois versets et explique leur rapport avec la période messianique.

Avec ma bénédiction de réussite dans vos activités communautaires et dans vos préoccupations personnelles,

Note ultérieure : Ce sujet est également évoqué dans le Séfer 5627(4).

Notes

(1) C’est-à-dire une fin.
(2) En Hébreu Elem, le voile, de la même étymologie que Olam, le monde.
(3) Terme qui est de la même étymologie que Tsits.
(4) 1867, discours ‘hassidiques du Rabbi Maharach.