Par la grâce de D.ieu,
7 Tamouz 5712,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
A) Je fais réponse à votre lettre du 29 Sivan, dans laquelle vous émettez le souhait que votre mariage soit célébré, en un moment bon et fructueux, en Mena’hem Av ou même avant cela. Néanmoins, dans l’acte de fiançailles, il a été fixé qu’il se passerait en Elloul.
Néanmoins, si le mariage n’est pas célébré le 13 Tamouz ou avant cela, il est bon d’attendre Elloul, mois de la miséricorde, d’autant que, comme vous le dites, c’est ce qui a été décidé, lors des fiançailles.
B) Vous me faites part de vos craintes car, semble-t-il, vous êtes considéré comme un érudit de la Torah(1). Or, vous savez que ce n’est pas le cas. Néanmoins, nos Sages affirment que "celui qui te dit qu’il a fait des efforts et que ceux-ci ont été couronnés de succès, crois-le"(2). Ce que vous pouvez accomplir, en la matière, est donc considérable.
Bien plus, vous vous consacrez à l’éducation et vous offrez donc de la Tsédaka, spirituelle et matérielle à la fois, aux fils et aux filles d’Israël. Vous connaissez l’affirmation de l’Admour Hazaken, au début du Torah Or, selon laquelle on reçoit ainsi "un cerveau et un cœur mille fois plus affinés".
Il en résulte deux points :
1. Celui qui donne de la Tsédaka doit, malgré cela, étudier la Torah. En effet, cette Tsédaka a uniquement pour effet d’acquérir "un cerveau et un cœur mille fois plus affinés"(3).
2. Lorsque l’on étudie la Torah, on peut connaître une réussite considérable. Au sens le plus simple, on peut accomplir, en une heure, ce que l’on aurait réalisé en mille heures, si l’on n’avait pas donné cette Tsédaka, comme l’explique le Likouteï Torah sur trois Parachyot, dans les commentaires du discours précédemment cité, soulignant que l’expression "mille fois" doit être interprétée au sens littéral.
C) Vous me demandez s’il est justifié de marcher une longue distance(4) pour prier à la Yechiva. Il est difficile d’émettre un principe général, en la matière, car tout dépend de la distance et des conséquences que cela peut avoir sur votre santé.
Néanmoins, il est positif de maintenir, à l’avenir également, votre lien avec la Yechiva et avec ses élèves, d’autant que vous épousez une jeune fille qui, selon ce que vous dites, n’appartient pas à une famille ‘hassidique. Il est donc bon de vous rendre à la Yechiva, même si cela vous prend plus de temps et vous serez récompensé pour cette marche.
D) Il en est de même pour votre seconde question. Vous me demandez si vous devez accepter l’inscription de ceux qui viennent étudier la ‘Hassidout, à la Yechiva(5).
Vous prendrez conseil auprès de ceux qui se trouvent sur place et qui sont à même de juger la valeur de cette fonction.
E) Vous me demandez si l’on remet, lors du premier Yom Kippour(6), le vêtement long(7) que l’on porte sous le dais nuptial. Ceci concerne uniquement le Kittel(8) et peu importe si c’est précisément celui que l’on avait, lors du mariage.
Dès lors que l’on a déjà porté le Kittel sous le dais nuptial, on ne le remet pas, même si ce n’est pas le même, lors du Yom Kippour de la même année.
F) Vous me demandez s’il est permis de manger quelque peu ou de boire, juste avant d’aller dormir. Je n’ai jamais entendu une interdiction, à ce sujet(9). Peut-être manque-t-il une précision dans votre lettre.
G) Vous évoquez les livres publiés par les éditions Kehot. J’ai demandé, il y a quelque temps, que l’on crée une bibliothèque à la Yechiva Torat Emet(10) et au Collel. On m’a promis, il y a quelques mois, que cela serait fait. En lisant votre lettre, je constate avec surprise, que ce n’est pas le cas. Vous voudrez bien me donner des précisions, à ce sujet, car il est sûrement possible de faire quelque chose.
Avec ma bénédiction de réussite dans vos activités communautaires et dans vos préoccupations personnelles,
Notes
(1) Par la fiancée.
(2) Il reste encore possible de devenir un érudit de la Torah.
(3) Dont il faut encore faire usage en étudiant concrètement la Torah.
(4) Le Chabbat.
(5) Il s’agit d’inscrire les élèves, lors de leur arrivée à la Yechiva, le matin, pour vérifier qu’ils sont à l’heure.
(6) Qui suit le mariage.
(7) Et blanc, le Kittel.
(8) Que l’on ne remet pas à Yom Kippour, ce qui n’est pas le cas des autres vêtements que l’on porte sous le dais nuptial.
(9) Voir, à ce propos, la lettre n°1776.
(10) De Jérusalem.