Par la grâce de D.ieu,
12 Elloul 5712,
Brooklyn, New York,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu avec satisfaction votre lettre du 16 Mena’hem Av, par laquelle vous m’annoncez que vous vous préparez à éditer un livre. Vous y joignez les éloges funèbres que vous avez prononcées pour mon beau-père, le Rabbi, lors du décès et trente jours après celui-ci. Vous sollicitez mon accord, à cette publication.
Donner une approbation sur un livre, surtout lorsqu’il s’agit d’un recueil d’exégèse, n’est pas mon rôle. De plus, une telle pratique n’est pas dans mon habitude.
J’ai expliqué, il y a quelques temps, que l’on ne peut contester une exégèse. En effet, lorsqu’il s’agit de Hala’ha, tous doivent adopter la position qui est conforme à la vérité absolue. Rien de tel ne peut être dit pour l’exégèse. Néanmoins, dans la Hala’ha seule la conclusion concrète importe et moins le fait que la crainte de D.ieu ait précédé la sagesse.
De fait, différents textes expliquent que, pendant l’exil, surtout en cette période du talon du Machia’h, il est possible d’étudier la Torah de manière intéressée et, malgré cela, de parvenir à une conclusion exacte.
Il n’en était pas de même à l’époque du Temple ou à proximité de celle-ci. Alors, la preuve de l’exactitude d’une Hala’ha était obtenue lorsque l’on pouvait dire de son auteur : "D.ieu est avec lui". Et, le Nom de D.ieu employé dans cette expression est Avaya, Qui "était, est et sera de manière identique", car Il transcende la nature et non Elokim, dont la valeur numérique est la même que celle de Hatéva, la nature. De ce fait, on peut dire que "l’un et l’autre expriment l’avis du D.ieu (Elokim) de vie".
Il n’en va pas de même pour l’exégèse. En effet, celle-ci doit susciter la crainte de l’Eternel notre D.ieu. La conclusion de chaque étude doit donc satisfaire à ce principe.
Vous consulterez le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Ora’h ‘Haïm, chapitre 429, fin du paragraphe 4, qui dit : "On commente actuellement le Midrach selon l’actualité du moment". Vous consulterez également le chapitre 529 du Kountrass A’haron. Et, vous savez ce que dit le Sifri : "Si tu veux apprendre à connaître Celui Qui, par Sa Parole, créa le monde, apprends le Midrach".
Quant au contenu de ce que vous écrivez à propos de mon beau-père, le Rabbi, je vous remercie pour votre précision et pour les recherches que vous avez faites parmi les éloges funèbres. Car, les Justes sont à l’image de leur Créateur et c’est, en particulier vrai pour un chef de peuple juif. Il y a, en chaque génération, quelqu’un qui occupe les fonctions de Moché, lequel expliqua lui-même : "Je me tiens entre D.ieu et vous".
Il est dit, à propos de D.ieu, que "le sommet de la connaissance est la prise de conscience que l’on ne peut Le connaître". Pour autant, chacun mentionne sans cesse le Nom de D.ieu, comme l’explique le Torah Or, à la Parchat Vayéra, page 14b, qui précise : "C’est la raison pour laquelle les enfants ont également connaissance de l’existence de D.ieu". Vous consulterez ce texte, qui fait référence au luminaire.
Or, il en est de même pour les Justes et les chefs de chaque génération. Il est, d’une part, impossible de percevoir ce qu’ils sont réellement. Pour autant, les enfants eux-mêmes les connaissent.
Lorsque je me suis rendu près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi, j’ai mentionné votre nom et celui des membres de votre famille, comme vous me l’avez demandé, pour la satisfaction de vos besoins, conformément à ce que vous dites dans votre lettre. Que D.ieu fasse que chacun d’entre nous n’annonce que de bonnes nouvelles, toujours et tous les jours.
Avec ma bénédiction, afin que vous soyez inscrit et scellé pour une bonne année,
Ci-joint vos textes, en retour.
Je vous joins également le compte rendu des propos qui ont été tenus, lors du Chabbat au cours duquel a été béni le mois.