Lettre n° 2100

Par la grâce de D.ieu,
8 Iyar 5713,
Brooklyn,

A mon parent, le grand Rav et distingué ‘Hassid qui craint
D.ieu et se consacre aux besoins communautaires,
Le Rav Guerchon(1) et son épouse, la Rabbanit Guessya,

Je vous salue et vous bénis,

A) J’ai reçu avec plaisir votre lettre de la semaine dernière et j’ai été satisfait d’apprendre que vous observez vous-mêmes, de vos yeux de chair, l’amélioration de votre propre situation. D.ieu fasse que nous puissions nous annoncer de bonnes nouvelles, les uns aux autres, toujours et tous les jours.

B) Depuis quelques temps déjà, j’ai attiré l’attention de ceux qui enseignent publiquement(2), ou même en privé, sur la nécessité d’inclure, dans leur enseignement, les lois fréquentes et usuelles de la vie courante qui figurent, pour la plupart, dans le Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haïm.

Si le manque de temps empêche de développer cette étude, on les enseignera au moins à partir du résumé du Choul’han Arou’h et des explications que l’on trouve dans les différents Sidourim(3), par exemple le Dére’h Ha ‘Haïm, de l’auteur du ‘Havot Daat. Il est indispensable, en effet, que l’on sache le comportement qu’il convient d’adopter, les bénédictions que l’on doit réciter, les passages de la prière pendant lesquels il est permis de s’interrompre.

Il est un mérite particulier de guider un homme vers ce qui doit être sa finalité, c’est-à-dire la crainte de D.ieu et le respect de Ses Mitsvot. Tout cela est clairement expliqué par ailleurs et ne demande aucune explication supplémentaire, surtout lorsque l’enseignement est dispensé par un Rav, qui reçoit des forces particulières afin de pouvoir exercer une influence positive sur son entourage.

C) Je fais réponse à la description que vous me faites de votre activité communautaire, en particulier dans le domaine pédagogique. L’immense importance de tout cela est difficile à imaginer. En conséquence, vous ne devez pas, à mon sens, penser à vous retirer.

Le moment est venu de prendre pleinement conscience de la nécessité d’abandonner résolument les compromis. On pouvait, auparavant, se demander s’il était justifié de délaisser une partie de ce qui est essentiel pour préserver l’autre partie. Et, je dis bien que l’on pouvait se demander s’il en est ainsi, car, déjà alors, faire un compromis sur une partie de l’essentiel conduisait, à terme, à le dénigrer complètement. Néanmoins, à l’heure actuelle, après plusieurs dizaines d’années d’expérience, il est bien clair qu’il en est ainsi.

On peut, en effet, constater que les compromis divers et variés ont eu les conséquences les plus catastrophiques. Il faut donc s’en tenir fermement au principe de l’éducation basée sur la Torah, rejetant tout arrangement. C’est uniquement de cette manière que l’on peut espérer sauver la jeune génération et également ceux qui sont d’âge moyen ou même d’âge mur.

Par ailleurs, l’expérience, en cette dernière génération, a établi que les jeunes se moquent de ceux qui font des compromis. Ils se disent, en effet, que si ces hommes adhéraient sincèrement aux principes qu’ils enseignent, ils n’agiraient pas ainsi, en particulier pour tout ce qui concerne la Torah de D.ieu.

Il est bien clair qu’un homme de chair et d’os ne peut pas introduire des compromis en ce qui est uniquement l’affaire de D.ieu.

Avec ma bénédiction pour une bonne santé et pour donner de bonnes nouvelles, toujours et tous les jours,

N. B. : Je vous joins le fascicule édité à l’occasion de Lag Baomer, qui approche(4). Sans doute le mettrez-vous à la disposition du plus grand nombre.

Notes

(1) Le Rav G. Chen. Voir, à son propos, la lettre n°774.
(2) Voir, à ce propos, la lettre n°2031.
(3) Dans les textes qui présentent ces lois de manière concise.
(4) Il s’agit du fascicule n°108, qui se trouve dans le Séfer Hamaamarim 5701, du précédent Rabbi, à la page 115.