Lettre n° 2107

Par la grâce de D.ieu,
13 Iyar 5713,
Brooklyn,

Au Rav, grand érudit, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
aux multiples connaissances, se consacrant aux besoins
communautaires, le Rav C. Y.(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais référence à ce qui a été dit à propos de l’éducation :

A) Il est clair que mon intention n’était pas d’affirmer que l’éducation, dans son ensemble, doit être confiée aux personnes religieuses. Je faisais uniquement allusion aux écoles qui appartiennent aux courants religieux.

B) De même, je ne voulais pas dire que l’on doit confier l’éducation à des personnes que l’on ne connaît pas. Bien au contraire, cette activité doit être confiée à ceux qui sont experts en la matière. Bien plus, ceux-ci doivent avoir déjà reçu une responsabilité pédagogique auparavant.

Néanmoins, une différence doit être faite entre ces personnes et les partis politiques. Car, aucune relation ne doit exister entre l’éducation et la politique.

Ceci permet de répondre à toutes les questions que vous posez, dans votre lettre.

C) Monsieur Gelman vous a dit que notre discussion(2) portait sur la différence entre les écoles ‘Habad et celles du Mizra’hi(3), dans le domaine précédemment cité. J’en suis très surpris, car nous n’avons pas du tout évoqué ce sujet.

Me référant au contenu et à la formulation de ma lettre, dont une copie vous a été adressée, je disais uniquement que cela ne concerne pas les écoles du courant non affilié(4), c’est-à-dire celles de ‘Habad.

D) Je vous adresse le fascicule édité à l’occasion de Lag Baomer, qui approche(5).

Notes

(1) Le Rav Chlomo Yossef Zevin, de Jérusalem, auteur de l’Encyclopédie talmudique. Voir, à son sujet, la lettre n°1565.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°1359.
(3) Le courant national religieux.
(4) A un parti politique.
(5) Il s’agit du fascicule n°108, qui se trouve dans le Séfer Hamaamarim 5701, du précédent Rabbi, à la page 115.



2107*

Par la grâce de D.ieu,
15 Iyar 5713,
Brooklyn,

Je vous bénis et vous salue,

Je fais réponse à votre lettre du 7 Iyar, dans laquelle vous me dites qu’en tant qu’enseignante au Beth Yaakov, vous aimeriez savoir s’il est vrai que l’on a permis d’enseigner la Guemara aux filles. Mais, vous ne précisez pas de quel traité il s’agit et de quelle manière l’enseigner.

Les méthodes d’enseignement appropriées dépendent de la personnalité des élèves, de leurs capacités et de leurs connaissances. Les principes généraux, permettant de déterminer ce qu’il convient de faire, sont énoncés dans les lois de l’étude de la Torah, dans le Yoré Déa, au chapitre 247, paragraphe 3 et dans les commentateurs de ce texte.

Vous trouverez la synthèse et la conclusion finale dans les lois de l’étude de la Torah de l’Admour Hazaken, auteur du Choul’han Arou’h, à la fin du premier chapitre, qui dit :

“ Les femmes sont tenues d’apprendre les lois qui leur sont nécessaires, par exemple celles de Nidda, de l’immersion rituelle, du salage de la viande, de l’interdiction de s’isoler avec un homme, toutes les Injonctions qui ne sont pas limitées dans le temps, toutes les Interdictions de la Torah et des Sages, qu’elles sont tenues de respecter, au même titre que les hommes. ”

Par ailleurs, la foule, en particulier les jeunes, possèdent les principes de la foi d’une manière beaucoup plus faible et, bien plus, ils ont même recours à la ruse. Il est donc indispensable que les jeunes filles étudient la Torah. Dans quelques années, celles-ci sont appelées à diriger leur propre foyer. Il faut donc qu’elles connaissent la beauté de la Torah, qu’elles apprennent les conceptions de notre sainte Torah, à propos de tous les problèmes auxquels elles sont quotidiennement confrontées, dans leur relation avec leur mari ou bien avec leurs enfants. L’expérience de ces dernières années a montré à quel point il est important de posséder de telles connaissances.

C’est la raison pour laquelle, dernièrement, il est devenu indispensable que les jeunes filles connaissent au moins les grandes lignes de l’enseignement de la ‘Hassidout, qui permet de ressentir d’une manière plus profonde la relation avec le Créateur, l’amour et la crainte de D.ieu, de même que l’amour du prochain et celui de la Torah.

S’il est important que les hommes et les femmes possèdent ces connaissances, à titre personnel, combien plus est-ce le cas pour ceux qui ont une activité pédagogique et exercent une influence directe sur la jeune génération. En effet, une faute légère, le moindre écart par rapport au droit chemin, de la part d’un enseignant et d’un éducateur, peut causer beaucoup de tort aux élèves. Il est sûrement inutile d’en dire plus.

Je suis surpris que vous ne donniez pas, dans votre lettre, plus de détails sur votre travail d’enseignante et sur vos élèves, dans l’environnement qui est le vôtre.

Avec ma bénédiction de réussite et pour que vos élèves connaissent l’avancement, sur le chemin qui conduit vers la maison de D.ieu,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,