Par la grâce de D.ieu,
23 Iyar 5713,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu, avec plaisir, votre lettre du 2 Iyar, dans laquelle vous m’annoncez de bonnes nouvelles. Vous avez invité les élèves(1) aux Séders(2) afin qu’ils y diffusent l’amour de la Torah et des Mitsvot, pour tout le reste de l’année. Il est sûrement inutile de vous souligner à quel point cette action est importante, de même que la réunion ‘hassidique de Pourim, que vous évoquez également dans votre lettre.
Nos Sages disent que le fait de partager un repas a le pouvoir de rapprocher. C’est aussi le cas lorsque ce repas a une connotation négative(3) et combien plus en est-il ainsi quand il s’inscrit dans le domaine du bien, qu’il offre l’occasion de dire des paroles encourageant l’étude de la Torah, la pratique des Mitsvot, l’amour du prochain, l’amour de la Torah et l’amour de D.ieu.
Sans doute utiliserez-vous, de la même manière, les jours de Chavouot, temps du don de notre Torah, qui approchent.
Vous me dites que ces efforts n’ont pas entraîné de fatigue pour votre épouse. Je suis convaincu que cela a bien été le cas, plus encore, qu’elle en a même tiré un profit. Néanmoins, à l’avenir, s’il est certain que ces réunions ‘hassidiques doivent se poursuivre, l’effort physique, en revanche, doit également être réparti entre les autres femmes. L’apport de cette pratique sera double, puisqu’en procédant de la sorte, on attire de nouveaux membres(4), comme la pratique concrète en fait la preuve.
A mon sens, pour la même raison, toutes les dépenses relatives au Mikwé ne doivent pas incomber à une seule personne. Tout d’abord, ce mérite doit également être conféré à d’autres Juifs. De plus, ce mode de fonctionnement conditionne aussi l’avenir, car celui qui investit son argent en comprend la valeur et se sent personnellement impliqué.
Vous pourrez évoquer tout cela, quand l’occasion s’en présentera. Tous savent, en effet, que vous avez donné votre argent pour cela(5).
Vous ne dites pas comment le Mikwé a été construit, de quelle manière l’eau est collectée. Sans doute vous êtes-vous conformé aux instructions des Rabbanim ‘Habad. En effet, pour un Mikwé en particulier, il est important de s’accorder à tous les avis émis, en la matière.
Vous n’évoquez pas votre étude de la ‘Hassidout, dans votre lettre, mais j’ai bon espoir que cette étude est effective, même si vous n’en parlez pas. Nos Sages disent que l’on doit connaître l’élévation dans le domaine de la sainteté. C’est donc ce que vous ferez à l’avenir, en particulier pour la fête du don de notre Torah, qui approche et qui est un moment propice pour l’étude de sa dimension cachée.
En effet, nous avons alors entendu(6) uniquement les dix Commandements, dans lesquels est “ caché ” tout l’enseignement révélé de la Torah. A l’opposé, le Char céleste, aspect le plus ésotérique de la partie cachée de la Torah, put être observé par tous (7).
Je vous adresse ma bénédiction pour recevoir la Torah avec joie et profondeur, pour accomplir encore mieux les Mitsvot et pour parfaire votre étude de la Torah.
Votre demande de bénédiction sera lue, en un moment propice, près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera.
Notes
(1) De la Yechiva.
(2) De Pessa’h organisés par le destinataire de cette lettre.
(3) Comme c’est le cas de l’épisode rapporté par nos Sages, duquel ils déduisent cet enseignement.
(4) Au féminin. Il s’agit ici de membres des femmes et jeunes filles ‘Habad.
(5) Pour le fonctionnement du Mikwé.
(6) Directement de la bouche de D.ieu.
(7) Voir également la lettre n°2140.