Par la grâce de D.ieu,
29 Iyar 5713,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Efraïm Eliézer Hacohen(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai eu l’occasion de consulter le Ze’houta De Avraham(2), l’ouvrage du Rav Aryé Morde’haï Rabinovitch, publié à Jérusalem, en 5711(3). J’y ai trouvé, à la page 29, le récit du Maguid de Koghnits, relatif à l’ange préposé à la gestation, que vous m’aviez auparavant communiqué(4). Il est dit qu’il n’est pas de plus grande joie que le fait d’être libéré du doute et je vous transmets donc ce qu’il dit à propos de la question que je me posais. Il y apporte effectivement une réponse satisfaisante(5).
J’ai reçu votre lettre du 26 avant de me rendre auprès du saint tombeau(6).
Concernant la différence qui doit être faite entre Baomer et Laomer, vous consulterez Igueret Hakodech, au chapitre 13.
Avec mes respects et ma bénédiction à l’occasion du saint Chabbat,
“ Le saint Maguid : ‘la valeur numérique du nom de l’ange préposé à la gestation est soixante quinze. Vous voudrez bien m’indiquer où il est fait allusion à cela.’
Le Rav de Padheits répondit au saint Maguid : ‘Le traité Nidda 16b dit que cet ange s’appelle Laïla, ainsi qu’il est dit (Job, 3) : “ Laïla parla et enseigna à l’homme ”. Or, la valeur numérique de Laïla est soixante quinze.’
Le saint Maguid dit alors : ‘Votre explication est la bonne, mais elle provient d’un endroit obscur. Je vous en citerai donc une qui émane d’une source lumineuse et non sombre. Il est rapporté, dans la Parchat Le’h Le’ha, que l’ange dit : “ Voici, tu (Hina’h) est enceinte et tu auras un fils ”. Or, la valeur numérique de Hina’h est soixante quinze et c’est précisément pour cette raison que cette homme eut un garçon.’ ”
Notes
(1) Le Rav E. E. Yalles, de Chicago. Voir, à son propos, la lettre n°1893.
(2) “ Le mérite d’Avraham ”.
(3) 1951.
(4) Voir, à ce sujet, les lettres n°1949 et 2040.
(5) Il s’agit du texte présenté entre guillemets, à la fin de la lettre.
(6) Du précédent Rabbi, vraisemblablement à la veille de Roch ‘Hodech.
2118
Par la grâce de D.ieu,
1er Elloul 5713,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je vous confirme avoir bien reçu vos deux lettres, dans lesquelles vous me faites part de votre état d’esprit, de votre étude de la Torah, en général, de celle des livres de ‘Hassidout, en particulier et de quelques idées que vous ont suggérées les commentaires de nos Sages.
Vos lettres semblent indiquer que vous recherchez des méthodes d’interprétation spécifiques et des explications nouvelles. Vous voulez innover, non seulement dans le commentaire, mais aussi dans la manière de l’obtenir. Même si l’on admet que vous ne commettiez pas d’erreur, que vous mettiez en évidence l’idée juste et la bonne méthode, en général et surtout à votre sens, il ne fait pas de doute qu’il vous faudra beaucoup de temps et d’effort, pour parvenir au résultat.
Certes, nos Sages disent que “ l’on comprend les paroles de la Torah uniquement lorsqu’on les a d’abord interprétées de manière fausse ”. Néanmoins, votre erreur aura porté sur la méthode d’interprétation et non sur le détail d’une certaine Hala’ha.
Les Juifs sont “ croyants et fils de croyants ”. Ils considèrent donc comme une évidence que D.ieu n’a rien créé d’inutile, dans le monde, en particulier pour ce qui concerne un Juif. Or, nos jours sont comptés en fonction de la Torah et des Mitsvot que l’on doit accomplir. Chaque journée, chaque heure qui est perdue à retrouver ce qui a déjà été établi par les premiers Sages, lesquels étaient comparables à des anges, est un écart par rapport à ce que l’on doit réaliser, même si l’on se consacre ainsi au commentaire de la Torah, activité pour laquelle on mérite, par ailleurs, une récompense.
En pareil cas, on perd donc du temps en effectuant ce que l’on n’est pas chargé de faire. En conséquence, il y aura nécessairement un manque en ce qui doit effectivement être accompli. Une image permettra de le comprendre. Un homme peut indiquer qu’il veut étudier la Michna, mais qu’il ne souhaite pas en consulter les commentateurs, préférant découvrir, par lui-même, les explications figurant dans la Guemara, les commentaires de Rachi et des Tossafot.
Si vous voulez m’écouter, abandonner cette manière de procéder, étudiez les livres de ‘Hassidout dans lesquelles nos maîtres nous ont clairement indiqué la voie que nous devons suivre afin d’apprendre la partie révélée de la Torah et la ‘Hassidout, d’accomplir les Mitsvot avec joie et de la meilleure façon.
De la sorte, vous vous apercevrez que de nombreux points sur lesquels vous avez encore des doutes ont déjà été clairement expliqués par les premiers Sages, que plusieurs explications que vous pensez avoir découvertes ne sont, en réalité, pas exactes ou ont été mal abordées.
Comment déterminer si l’on est sur la bonne voie ou non ? L’un des moyens d’y parvenir est de considérer la synthèse finale, la conclusion qui en découle quant à la meilleure manière d’accomplir la Mitsva, au temps fixé pour l’étude de la Torah, à l’ardeur que l’on doit éprouver à aimer son prochain. Etablissez donc un bilan sincère de votre comportement dans tous ces domaines. Demandez-vous si les études auxquelles vous faites allusion dans votre lettre ont apporté un renforcement en tout cela ou, au contraire, un affaiblissement. Il est sûrement inutile d’en dire plus.
Voici la synthèse de ce qui vient d’être dit. Oubliez, au moins pendant quelques heures par jour, vos compétences et votre nature. Etudiez les Hala’hot qui sont nécessaires pour l’existence quotidienne et la ‘Hassidout, par exemple le Tanya et le Dére’h Mitsvoté’ha. Pour que D.ieu vous vienne en aide, dans cette démarche, vous donnerez, chaque jour de semaine, quelques pièces à la Tsédaka, avant la prière. Après celle-ci, vous lirez des Tehilim, dans la semaine, le Chabbat et les fêtes, selon leur répartition mensuelle.
D.ieu vous accordera le mérite et la réussite. Ainsi, vous pourrez avancer sur la voie royale, sans rechercher des chemins et des voies détournées. Et, vous connaîtrez le bien matériel et spirituel.
Avec ma bénédiction afin que vous soyez inscrit et scellé pour une bonne année, que vous étudiez la Torah en craignant D.ieu,