Par la grâce de D.ieu,
21 Sivan 5713,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Yochoua,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 17 Sivan. J’en ai lu avec effroi le début, dans lequel vous faites état de vos difficultés(2). Pourquoi vous préoccuper de ce qui dépasse notre entendement ? Vous citez les propos du Rambam, selon lesquels D.ieu ne fait pas de miracle surnaturel pour un individu. Or, nous avons constaté concrètement qu’il peut, néanmoins, en être ainsi, en particulier ces dernières années, et surtout quand il s’agit de problèmes physiques car, à l’issue de toutes les analyses, nombreux sont ceux qui se trouvaient dans l’erreur. De plus, on découvre, chaque jour, de nouveaux traitements.
En fait, il est indispensable de s’attacher à D.ieu et il ne peut en être autrement. Il “ guérit toute chair et accomplit des merveilles ”, ce qui veut dire, au sens le plus littéral, qu’Il fait effectivement des prodiges, y compris à titre individuel. C’est précisément la raison pour laquelle chacun récite cette bénédiction. Il est sûrement inutile d’en dire plus.
Puisse D.ieu faire que vous ne réfléchissiez pas trop à tout cela. Il vaut mieux s’en tenir à l’affirmation de nos Sages selon laquelle “ celui à qui le miracle survient n’en a pas conscience ”(3). Bien évidemment, tout cela n’exclut pas la nécessité de consulter au moins deux médecins, spécialistes en la matière et de savoir ce qu’ils prescrivent. Comme vous le savez, le Tséma’h Tsédek souligne que la Torah permet au médecin de guérir, mais non de causer de la peine, ce qu’à D.ieu ne plaise.
Vous évoquez la fête de Chavouot et les pratiques que vous avez trouvées dans les livres des ‘Hassidim. Il a été dit, lors de la réunion ‘hassidique(4), ce Chavouot, qu’à l’inverse de ce que l’on pense couramment, la partie révélée de la Torah resta cachée, quand celle-ci fut donnée. En effet, ce jour-là, les enfants d’Israël entendirent uniquement les dix Commandements. Bien plus, ils perdirent l’âme(5) après chacun d’eux. Il est donc clair qu’ils ne pouvaient pas comprendre. Et, le reste de la Torah fut aussi donné de manière cachée.
En effet, différents textes et, en particulier, les Hazharot de Rabbi Saadya Gaon expliquent que les 613 Mitsvot de la Torah et les 7 des Sages figurent, en allusion, dans les 620 lettres des dix Commandements.
Il n’en est pas de même pour la dimension cachée de la Torah. Ainsi, ses secrets les plus profonds sont exprimés dans le Char céleste. Or, tous les enfants d’Israël le virent, même les plus humbles, même ceux que l’on pouvait soupçonner de s’écarter du droit chemin, parce qu’ils figuraient parmi les Egyptiens qui accompagnèrent Israël. Car, les Juifs se départirent de toute impureté, quand ils reçurent la Torah. Mais, ils la retrouvèrent partiellement, après la faute du veau d’or. Pourtant, ils restèrent fondamentalement différents, y compris au sens physique, comme l’établit le traité Chabbat 147a.
Avec ma bénédiction pour que D.ieu vous accorde de toujours annoncer de bonnes nouvelles, de vos préoccupations personnelles et communautaires,
Notes
(1) Le Rav Y. Sheftman. Voir, à son propos, la lettre n°1872.
(2) D’une maladie que les médecins considèrent comme incurable.
(3) Il devient ainsi inutile de penser à la maladie et la guérison survient, néanmoins.
(4) Voir Likouteï Si’hot, tome 1, page 149. Voir également les lettres n°2114 et 2115.
(5) Du fait de l’extase.