Par la grâce de D.ieu,
16 Elloul 5713,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav El’hanan Hacohen(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu avec plaisir votre lettre du 24/8, dans laquelle vous me dites que notre ami commun va un peu mieux. Il faut souhaiter qu’il continue à faire tout ce qui dépend de lui. Ainsi, D.ieu fera qu’il aille beaucoup mieux.
J’espère que le chèque qu’il envoie(2) n’est pas un don unique. En effet, je me souviens lui avoir souligné qu’en ce qui le concerne, le montant importait peu. Il est nécessaire, avant tout, qu’il contribue à la Tsédaka, chaque jour de semaine.
Il est clair que l’on ne peut pas être rassasié aujourd’hui par un repas que l’on a consommé la semaine dernière. Et, il en est de même pour la nourriture de l’âme. Certaines actions peuvent être accomplies en une seule fois et être suffisantes pour une longue période. On peut citer, à ce propos, dans l’environnement de l’homme, une maison ou des vêtements. A l’opposé, on doit manger chaque jour et le repas d’une journée n’est d’aucune utilité pour la suivante.
Il en va de même pour ce qui concerne la Torah et les Mitsvot. Certains Commandements doivent être mis en pratique une fois et sont ensuite suffisants pour une longue période. C’est le cas de la Mitsva de sonner du Choffar(3) qui est, selon l’interprétation de nos Sages, le moyen de proclamer la royauté du Saint béni soit-Il. Et, il suffit de le faire une seule fois pour toute l’année.
A l’opposé, l’étude de la Torah et le don à la Tsédaka, au moins par petits montants, doivent être des pratiques quotidiennes, même si des distinctions peuvent, là aussi, être faites. Ainsi, avant Roch Hachana ou bien dans un moment de détresse, ce qu’à D.ieu ne plaise, ou encore lorsque l’on rencontre un homme qui se trouve particulièrement dans le besoin, on doit effectivement perdre toute proportion. Mais, l’on n’en est pas dispensé pour autant d’en donner également, le lendemain, puis chaque jour suivant, un montant moins important, sans en faire le vœu.
Vous me pardonnerez de dire tout cela de manière crue, mais, psychologiquement, le fait de rédiger une idée ou d’en parler permet de la clarifier également pour soi-même. J’espère que notre ami, même s’il est impatient(4), n’en donnera pas moins un certain montant à la Tsédaka, chaque jour et ne se contentera pas de donner une somme plus importante par la suite.
Lorsque le docteur Nissan Mindel(5) reviendra de vacances, j’écrirai à notre ami avec plaisir, afin de lui souhaiter Mazal Tov pour les fiançailles de son fils. Je vous remercie chaleureusement de vouloir vous en charger, mais, comme je l’ai dit, je voudrais lui écrire en anglais.
Avec ma bénédiction afin que vous soyez inscrit et scellé pour une bonne année,
Notes
(1) Le Rav E. Kowen. Voir, à son sujet, la lettre n°458.
(2) Pour la Tsédaka.
(3) A Roch Hachana.
(4) De donner une importante contribution à la Tsédaka.
(5) Le secrétaire du Rabbi, chargé de sa correspondance en anglais.