Par la grâce de D.ieu,
10 Mar’hechvan 5714,
Brooklyn,
Je vous bénis et vous salue,
J’ai bien reçu votre lettre, dans laquelle vous me dites que votre fille a fait la connaissance d’un jeune homme, il y a quelques temps. Ils sont devenus proches et ont pris la décision de se marier. Les fiançailles ont effectivement été célébrées, en un moment bon et fructueux. Or, vous considérez que le fiancé pourrait avoir une pratique juive plus intense que celle qui est actuellement la sienne et vous me demandez une bénédiction pour cela.
Il est clair qu’en tout événement de la vie, en particulier quand il s’agit de la satisfaction que l’on peut éprouver de ses enfants, de ses gendres et de ses brus, il est nécessaire de recevoir la bénédiction de D.ieu et la réussite qu’Il accorde. Mais, cela ne dispense nullement les parents de faire tout ce qui est en leur pouvoir afin d’obtenir un tel résultat.
Bien au contraire, celui qui souhaite obtenir de D.ieu la bénédiction et la réussite doit préparer les moyens et les canaux qui les véhiculent. Il peut ainsi les recevoir plus rapidement et dans une plus large proportion. Pour cela, il faut se mobiliser et se renforcer, jusqu’à parvenir à ce résultat.
Vous devez donc faire usage de toutes les possibilités, avec votre mari, pour que votre fille et son fiancé mettent en pratique tout ce qui est lié à la pratique juive.
En effet, il ne faut pas penser que les enfants doivent se suffire de ce que les parents désirent leur transmettre. On ne doit pas oublier que l’engagement juif que l’on adopte, parvenu à un âge moyen, est ce qui reste de ce que l’on a pu recevoir de ses parents, après en avoir mis de côté une partie, parfois même significative, pour différentes raisons.
Et, lorsque ceux qui sont actuellement des parents transmettent le message à leurs enfants sans l’ardeur et l’enthousiasme qui conviendraient, ces derniers, à leur tour, en mettront de côté une certaine partie. Et, au final, que restera-t-il ?
Bien plus, il faut tenir compte du fait que la jeune génération doit affronter des épreuves et des obstacles bien plus importants que la génération précédente ou les époques passées, en ce qui concerne la pratique juive. Elle doit donc être préparée pour cela, c’est-à-dire attachée à la Torah et aux Mitsvot, bien au delà de cette génération précédente et même de celle qui était avant elle.
On cherche à se persuader qu’auparavant, il fallait enseigner le Choul’han Arou’h aux enfants pour qu’ils l’acceptent et le mettent en pratique, alors qu’à l’heure actuelle, on peut se contenter des cours du dimanche ou bien du Talmud Torah jusqu’à l’âge de la Bar Mitsva. Tout au plus, enverra-t-on l’enfant dans une Yechiva tiède. Or, une telle conception est erronée et, bien plus, la pratique fait la preuve que l’inverse est vrai.
Lorsque l’on a, auparavant, reçu son éducation et évolué dans un milieu pratiquant, on est renforcé dans son engagement juif, même si on n’a pas fréquenté le ‘Héder ou la Yechiva. A l’opposé, quand on a grandi en Amérique, surtout dans les petites villes, on ne reçoit pas un tel soutien et, bien plus, il faut parfois lutter pour ne pas être découragé, dans son Judaïsme, par la synagogue ou l’école juive elles-mêmes.
Les parents font beaucoup d’efforts pour que leurs enfants puissent subvenir largement à leurs besoins matériels. Combien plus doivent-ils donc satisfaire leurs besoins spirituels! C’est uniquement à ce prix que le corps adoptera le comportement qui doit être le sien.
Que D.ieu vous vienne en aide, de même qu’à votre mari, afin que tout ce qui vient d’être dit soit suivi d’un effet concret. Et, le premier pas dans cette direction consiste à vous lier vous-même à une pratique juive sans compromis. De la sorte, il y a bon espoir que vos enfants accepteront ce que vous leur dites du Judaïsme. En effet, ils constateront que leurs parents ont eux-mêmes un tel comportement, bien plus qu’ils l’adoptent de tout leur cœur.
En vous souhaitant de concevoir une satisfaction juive de votre fille et de son fiancé, de même que de vous-même et de votre mari,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
N. B. : Bien que cela soit sans doute inutile, je tiens quand même à vous faire remarquer qu’au moins deux mois avant son mariage, vous devez faire connaître à votre fille les lois de la pureté familiale. Vous lui présenterez également des jeunes femmes ayant adopté le mode de vie juif, bien qu’elles soient nées en Amérique et sont également issues de familles riches.