Par la grâce de D.ieu,
26 Mar’hechvan 5714,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je viens de recevoir votre lettre du mercredi de la Parchat ‘Hayé Sarah, dans laquelle vous me dites que l’intervention chirurgicale nécessaire pour votre fracture a été fixée à vendredi prochain.
Comme je le disais dans le télégramme que je vous ai adressé, je voudrais vous réitérer ma bénédiction afin que cette opération se déroule en un moment bon et fructueux. Très vite, vous recouvrerez la santé et retrouverez votre travail, qui vous permet de venir en aide aux enfants d’Israël, dans le domaine matériel et, au final, également de manière spirituelle.
De fait, les enfants d’Israël sont “ un peuple de prêtres et une nation sainte ”. Leurs préoccupations matérielles sont donc saintes pour notre D.ieu. Selon le dicton bien connu du Baal Chem Tov(1), une âme peut s’introduire dans un corps physique pendant soixante dix ans ou même, si des forces particulières lui sont accordées, pendant quatre vingt ans, uniquement pour rendre un service, une fois, à son prochain, matériellement ou spirituellement.
J’ai lu avec plaisir que votre fille s’est bien mariée. Certes, vous me dites qu’il n’est pas aisé d’influencer son mari, pour tout ce qui concerne la Torah et les Mitsvot. Néanmoins, le résultat est à la mesure de l’effort et qu’importe si D.ieu a décidé de vous attribuer une large récompense(2) ? Bien au contraire, ceci doit vous faire redoubler d’ardeur, en la matière. Car, si des parents doivent venir en aide à leurs enfants en leurs besoins matériels, combien plus doivent-ils le faire spirituellement.
Vous savez que tout ce que l’homme obtient est, en réalité, un prêt que le Créateur du monde lui consent. Pour le rembourser, cet homme doit organiser sa vie et ses actions en sorte qu’il cause du plaisir à Celui Qui accorde le prêt. Or, son existence est physique et il fut façonné avec de la terre. Il peut donc trébucher, rembourser ce prêt avec retard. Néanmoins, l’assurance a été donnée que rien ne résiste à la volonté et à la Techouva.
De plus, le Saint béni soit-Il agit “ mesure pour mesure ”(3). Lorsque celui qui prête ne fait pas subir de pressions à ceux qui en sont les bénéficiaires, quand il accepte de leur accorder un délai supplémentaire, bien plus, le fait avec bienveillance, en leur disant un mot agréable, il obtient que le Prêteur suprême, le Saint béni soit-Il, adopte envers lui la même attitude.
J’attends de vos bonnes nouvelles. Vous m’annoncerez, après l’opération, que vous allez bien et que vous retournez à votre travail, de la manière qui vient d’être décrite. Que D.ieu fasse que vous donniez également de bonnes nouvelles de votre gendre, de votre fille et de votre épouse.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Voir à ce propos, les lettres n°911, 1450, 2021, 2587 et 2593. Voir aussi les lettres du précédent Rabbi, tome 8, lettre n°2342.
(2) En attendant, de sa part, un intense effort pour convaincre son gendre.
(3) A la façon dont l’homme le fait lui-même.