Par la grâce de D.ieu,
5 Kislev 5714,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Après un long mutisme, j’ai enfin reçu votre lettre du 3 Kislev, dans laquelle vous me faites part des nombreuses difficultés que vous supportez pour intégrer les nouveaux élèves. Vous connaissez l’affirmation de la Me’hilta selon laquelle “ tous les débuts sont difficiles ”. Certes, en avoir connaissance ne facilite pas la situation, mais cela la rend, en revanche, moins inattendue. Il n’y a donc pas lieu de s’en affecter. Il est certain que D.ieu vous accordera la réussite, pour peu que vous fournissiez l’effort nécessaire. Vous parviendrez à organiser cette nouvelle classe et donc à développer progressivement la Yechiva.
Vous évoquez la venue ici de ces élèves, à l’occasion de la fête de la libération du 19 Kislev, qui approche. De façon générale, l’ordre établi veut qu’un élève reçoive, pour cela, l’autorisation de la direction de la Yechiva. Celle-ci, dans la lettre qu’elle rédige à ce propos, précise la date limite de ce séjour ou bien s’en remet à mon secrétariat pour la fixer. Elle peut aussi adopter une position plus rigoriste. Néanmoins, l’usage, aux Etats Unis, veut que l’on ne compte pas sur la soumission naturelle des jeunes gens et des élèves, qu’on ne les soumette donc pas à une épreuve.
Si, comme vous l’écrivez, certains élèves désirent fortement venir ici, il serait peut-être bon d’en profiter pour leur fixer des conditions. Ainsi, si on les autorise à ce voyage, ils devront redoubler d’ardeur à l’étude et se distinguer dans celle-ci. Toutefois, on peut se demander s’il serait judicieux d’interdire totalement ce voyage, d’autant que, comme vous le précisez, ils souhaitent également voir leur famille.
Pour autant, il faut limiter leur séjour ici à quelques jours. Bien évidemment, cette condition diffère également pour chacun. Il appartient donc à la direction de la Yechiva, sur place, de prendre une décision pour chaque élève en particulier.
Je vous adresse ma bénédiction de réussite dans votre mission sacrée. Sans doute les ‘Hassidim de votre ville vont-ils bien, puisque vous ne me dites rien, à ce sujet. Il est dommage que l’on ne cherche pas à s’approcher d’eux et en particulier de ceux qui étaient proches auparavant, puis, pour différentes raisons, se sont quelque peu éloignés.