Par la grâce de D.ieu,
9 Kislev 5714,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du vendredi de la Parchat Toledot. J’espère ne pas vous offusquer en vous rappelant que certaines questions doivent être posées depuis le début ou bien ne pas être posées du tout.
Vous avez sûrement vu la lettre(1) de mon beau-père, le Rabbi, qui est imprimée dans le fascicule n°93. Il y est dit que la publication des écrits, des livres et des discours ‘hassidiques de nos maîtres, et donc également de ce Rabbi(2), qu’ils portent sur la ‘Hassidout ou sur la partie révélée de la Torah, appartient aux éditions Kehot.
On peut en justifier les raisons. L’une d’entre elles est la suivante. De nombreuses versions comportent des fautes. Parfois, il en existe plusieurs versions. Mais, avant tout autre considération, nos Sages disent que “ tout dépend du Mazal, y compris le Séfer Torah qui se trouve dans l’arche sainte(3) ”. En conséquence, il est clair que ce n’est pas une manière d’agir(4) ! Chacun pourrait-il éditer ou reproduire de tels écrits comme il l’entend ? N’est-il pas souhaitable de demander conseil à une autre personne ?
Il y a également d’autres raisons(5), mais, de fait, il n’est pas réellement utile de les rechercher, dès lors que mon beau-père, le Rabbi a indiqué ce qu’il fallait faire.
En conséquence, si vous aviez, dès le début, interrogé les éditions Kehot avant de faire éditer ces discours ‘hassidiques, la question aurait été envisagée, comme elle devait l’être a priori. On aurait pu se demander s’il convenait d’imprimer ces textes ou si d’autres étaient prioritaires. Mais, en l’occurrence, une partie du travail a déjà été effectuée et c’est seulement après cela que l’on pose la question à New York. Doit-on interrompre l’impression de l’enseignement du Rabbi Rachab ou ne pas le faire, de sorte qu’ils puissent être diffusés largement ?
Quelle réponse pensez-vous recevoir à une telle question ? Bien plus, vous m’écrivez que vous avez déjà investi dans ce projet quelques centaines de livres. Il en résulte que l’amour du prochain intervient également, en la matière(6). J’ai donc les pieds et les poings liés et je dois vous dire d’achever cette édition, en un moment bon et fructueux.
Vous m’expliquez que les recteurs de Yechiva l’ont demandé(7). Il n’est pas surprenant qu’ils apprennent les discours ‘hassidiques auxquels ils ont été habitués, lorsqu’ils se trouvaient eux-mêmes à la Yechiva. Nos Sages disent que “ l’on doit toujours étudier un texte envers lequel on éprouve de l’attirance ”. Il est clair que cela leur est plus facile que d’aborder de nouveaux textes. Car, à chaque époque, un Rabbi introduit nécessairement des idées nouvelles dans son enseignement. Le style et le contenu en sont modifiés, en conséquence.
A l’opposé, si ces enseignants veulent instaurer qu’il en soit de même pour les élèves de la Yechiva, ils doivent se rappeler, de même que les élèves les plus âgés, de la relation qu’ils avaient envers leurs propres professeurs, lorsque ceux-ci voulaient leur enseigner les textes des maîtres des précédentes époques et non du chef de leur génération, le Rabbi Rachab.
Comme vous le savez, l’Admour Hazaken tranche, dans ses lois de l’étude de la Torah, que l’on doit, dans le courant de sa vie, étudier au moins une fois l’ensemble de la Loi Ecrite et de la Loi Orale, avec toutes les parties qu’elles comportent. Ceci inclut également les enseignements des maîtres de ‘Habad, à chaque époque.
Néanmoins, je maintiens ma position. Plus de cent fascicules contenant des discours ‘hassidiques de mon beau-père, le Rabbi, ont été édités, de même que des années entières de ces discours. Ils doivent donc être étudiés de manière systématique, dans la Yechiva Loubavitch(8).
Que D.ieu accorde à chacun d’entre nous de mener à bien la mission qui lui est confiée, conformément à la vérité.
Avec ma bénédiction à l’occasion de la fête de la libération(9) et pour que vous connaissiez la réussite dans vos préoccupations communautaires et personnelles,
N. B. : Votre lettre a été retardée, car vous l’avez envoyée au numéro 177, au lieu du numéro 770.
Notes
(1) Voir les lettres du précédent Rabbi, tome 9, lettre n°3145.
(2) Le Rabbi Rachab.
(3) Toute chose doit donc avoir sa place.
(4) D’éditer sans autorisation les écrits du Rabbi Rachab.
(5) Pour lesquelles il n’est pas bon d’agir ainsi.
(6) Puisque faire cesser l’impression serait faire perdre de l’argent au destinataire de cette lettre.
(7) Ont demandé cette édition pour utiliser ces livres dans les Yechivot.
(8) Voir, à ce sujet les lettres n°850, 1146, 1171 et 2394.
(9) De la libération de l’Admour Haémtsahi, le 10 Kislev et de l’Admour Hazaken, le 19 Kislev.