Lettre n° 2420

Par la grâce de D.ieu,
21 Chevat 5714,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du 8 Chevat mais, du fait de mes nombreuses occupations, ma réponse a été retardée.

D’une part, j’ai été satisfait de lire que notre conversation a suscité le doute en votre cœur, que vous considérez la possibilité d’adopter un comportement plus proche de la Tradition de nos ancêtres. Mais, d’autre part, je suis désolé qu’il s’agisse uniquement d’un doute et d’une réflexion, de laquelle il n’est encore rien résulté dans votre existence quotidienne. Car, au final, c’est bien là l’essentiel(1). Chaque jour, chaque instant qui n’est pas conforme à cette attitude cause une perte que l’on ne pourra pas combler, par la suite.

Durant notre conversation, je vous ai brièvement expliqué qu’en considérant l’avantage et l’inconvénient que possèdent l’une et l’autre de ces formules(2), vous constaterez qu’il n’y a aucune commune mesure entre elles. Si quelqu’un emprunte la voie de la Torah et des Mitsvot dans l’optique de prendre, à terme, la ferme résolution qu’il doit nécessairement en être ainsi, il acquiert le monde et vit sa vie en conformité avec la vérité.

Même si, pour une quelconque raison, vous restez dans le doute pendant toute votre vie, et vous savez que notre Torah compare le doute à une maladie, même si vous prenez la décision inverse(3), la perte que vous aurez subie aura été, en tout et pour tout, de consacrer une partie de votre temps à ce qui n’est d’aucun apport pour vous.

A l’opposé, si vous attendez, pour agir, d’avoir adopté une position définitive, ce qui prend, en général, un certain temps, votre attitude passive fera que vous aurez du mal à obtenir une compréhension satisfaisante. Même si, au final, vous prenez la bonne décision, vous aurez gâché de nombreuses années. Non seulement, ce que celles-ci auraient pu vous apporter sera perdu, mais, bien plus, vous aurez dilapidé votre existence en vous causant du tort et donc en en causant également au monde, dont vous êtes partie intégrante.

C’est à ce propos que nos Sages, dont le souvenir est une bénédiction, enseignent : “ Considère la perte d’une Mitsva par rapport à sa récompense et ce qu’apporte la transgression, par rapport à sa perte ”.

J’ai fais part à mon secrétariat de votre problème personnel et de la question que vous me soumettez et qui concerne l’action concrète, comme le veut l’usage courant. On vous contactera donc directement, à ce sujet.

Avec ma bénédiction,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétariat,

Notes

(1) L’action concrète.
(2) Appliquer immédiatement la Torah et les Mitsvot même si l’on n’en comprend pas la nécessité ou bien attendre d’être parvenu à cette compréhension pour le faire.
(3) En considérant qu’il est justifié de s’écarter de la Torah et des Mitsvot, sans toutefois le faire concrètement.