Lettre n° 2464

Par la grâce de D.ieu,
12 Iyar 5714,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Il est inutile de vous expliquer par le détail ce qui est clairement établi par nos Sages, c’est-à-dire l’immense importance de la paix. En effet, “ il n’est pas de réceptacle contenant la bénédiction comme la paix ”. C’est uniquement de cette façon que l’on est en accord avec la volonté de nos saints maîtres, dont le mérite nous protégera, car ils firent don d’eux-mêmes pour aimer leur prochain. En axant son comportement sur l’esprit de leur enseignement, on reçoit une bénédiction et un succès accrus en ce que l’on accomplit.

Ainsi, les autres directeurs, les enseignants et les enseignantes verront que, pour votre part, vous adoptez une position de compromis et vous ne cherchez pas à imposer vos vues, pourvu que le projet avance. En effet, il est parfois nécessaire, pour obtenir ce résultat, d’appliquer le principe “ quand vient le moment d’agir pour D.ieu, on contrevient à la Torah(1) ”.

J’ai bon espoir qu’en agissant de la sorte, la paix et donc la réussite de vos activités se renforceront dans votre ville. Parfois, le compromis place momentanément en position de faiblesse, dans certains domaines, mais, comme je l’ai dit, “ quand vient le moment d’agir… ”. Cette interruption momentanée apporte ensuite la plus grande rétribution.

Bien évidemment, il n’est pas possible d’adopter une position tranchée, en la matière, car les conditions évoluent selon les endroits et les personnes. Mes remarques ont donc uniquement une portée générale. Il est indispensable que ceux qui prennent part à une même activité agissent de leur plein gré et non sous la contrainte ou bien comme s’ils s’acquittaient d’une obligation, afin d’obtenir un salaire.

Celui qui a l’esprit large pourra plus facilement s’abstenir totalement de rechercher toute victoire personnelle. Il faut également tenir compte du fait que ce que l’on perd par une concession est parfois largement compensé par ce que l’on gagne.

Par ailleurs, il est particulièrement nécessaire, comme je l’ai déjà écrit plusieurs fois, que tous les ‘Hassidim, ou même leurs descendants, les enseignants et les enseignantes prennent part au travail qui est accompli. Souvent, cela n’apparaît pas comme une nécessité absolue, car il n’en résulte aucun apport. Il est malgré tout bon qu’il en soit ainsi, surtout quand il s’agit d’éduquer les enfants(2), car le moindre élément apporté à un enfant peut, par la suite, prendre des dimensions considérables.

Lorsque le travail se développera, vous trouverez sûrement, à une échéance qui n’est pas éloignée, le moyen d’utiliser pleinement leurs forces(3).

Dans l’attente de vos bonnes nouvelles en ce domaine et en vous remerciant de me les transmettre au plus vite,

Notes

(1) Parfois, dans l’intérêt de ce que l’on veut accomplir, il peut être nécessaire, de manière exceptionnelle, de passer outre à ses principes.
(2) D’une école.
(3) Celles des enseignants et enseignantes.