Lettre n° 2515

Par la grâce de D.ieu,
11 Adar Cheni 5714,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Betsalel(1), émissaire des Sages,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu vos lettres du 3, du 7 et du 12 Adar Cheni, avec ce qui y était joint. J’ai également reçu le chèque, d’un montant de sept cent cinquante Shekels.

Vous évoquez l’achat d’un bâtiment pour la Yechiva(2). Je suis satisfait de constater que vous voyez grand(3). Vous poursuivrez donc, dans le même état d’esprit, que les membres de votre communauté considéreront comme une qualité. Nos Sages disent que “ l’or fut créé uniquement pour le Temple ” et ils vérifieront qu’il en est bien ainsi. L’avantage spirituel en est bien évident, puisque, de la sorte, la Yechiva se développera.

Il faudrait encourager ceux qui sont actifs, en la matière, leur inspirer l’enthousiasme afin que ne se produise pas ce qui est décrit dans le Likouteï Torah, au début de la Parchat Vaykra, à propos de l’initiative divine, ainsi qu’il est dit : “ Lorsque l’homme ensemence le premier…(4) ”.

Il faut obtenir un résultat concret. La Yechiva doit se développer, connaître une réussite considérable, un accroissement quantitatif et, avec le temps, qualitatif également.

Vous connaissez sûrement le récit(5) rapportant ce que les élèves du Maguid(6) disaient de l’Admour Hazaken : “ Un lituanien souhaite recompter(7) ”. En tout état de cause, il ne faut pas laisser de place au doute et à l’hésitation.

A l’occasion de Pourim, qui approche, D.ieu fasse que l’on se réjouisse “ jusqu’à ne plus savoir…(8) ”. Pour cela, il faut être ivre de vin, qui fait allusion à l’enseignement de la ‘Hassidout et conserver tout cela pour le reste de l’année.

Avec ma bénédiction,

On vous a demandé l’explication du passage suivant du Colbo, à la fin du chapitre 122(9) : “ Pour retrouver le compte des années d’un homme, alors que celui-ci ne l’a pas révélé, on prendra ce qui reste d’une division par trois multiplié par soixante dix, ce qui reste d’une division par cinq multiplié par vingt et un et ce qui reste d’une division par sept multiplié par quinze. Du total, on ôtera cent cinq et le reste sera le chiffre recherché ”.

Au Moyen Age, de tels calculs étaient fréquents. Ils se font encore, à l’heure actuelle, parmi les élèves de la Yechiva. Vous consulterez également l’interrogation de nos Sages, au traité Meguila 23a : “ A quoi correspondent le trois, le cinq, le sept ? ”

Notes

(1) Le Rav B. Wilshanski. Voir, à son sujet, la lettre n°1778.
(2) De Melbourne, en Australie.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°2310.
(4) “ Il donne naissance à une fille ”. Lorsque l’effort est suggéré à l’homme, mais ne vient pas de son fait, le résultat obtenu est faible.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°2550.
(6) De Mézéritch.
(7) Il souhaite observer de ses propres yeux le résultat concret.
(8) Faire la différence entre “ béni soit Morde’haï ” et “ maudit soit Haman ”.
(9) Voir, à ce sujet, le recueil Hadarom, volume n°19, page 171 et volume 20, page 150. On y trouve un exemple de ce calcul, pour une personne âgée de 32 ans. Lorsque ce chiffre est divisé par trois, il reste 2. Or, deux fois 70 font 140. Si l’on divise 32 par 5, il reste également 2. Et, 2 fois 21 font 42. Si l’on divise 32 par 7, il reste 4. 4 fois 15 font 60. Si l’on additionne 140, 42 et 60, on obtient 242, desquels on retire 2 fois 105, soit 210. On retrouve ainsi le chiffre initiale de 32.