Par la grâce de D.ieu,
11 Adar Cheni 5714,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à vos lettres du 22 Adar Richon, de Roch ‘Hodech et du 6 Adar Cheni. Je vous remercie de m’avoir informé de l’amélioration de votre état de santé. Sans doute vous préoccupez-vous de votre santé physique. Plusieurs textes de ‘Hassidout expliquent, en effet, que l’on doit mettre en pratique le Précepte : “ Tu lui viendras en aide ”(1).
Lorsque le corps est en bonne santé, il est plus aisé de le convaincre qu’il ne doit pas troubler l’homme, qu’il doit, bien au contraire, lui venir en aide pour servir D.ieu. Et, le Baal Chem Tov souligne qu’il faut le faire joyeusement.
Bien évidemment, l’importance du voile et de l’obscurité me peine. On peut constater de ses yeux de chair que les difficultés s’amenuisent, que le moment est propice pour multiplier les élèves, issus de différents milieux, y compris de ce que l’on peut, à proprement parler, qualifier d’extérieur. Cette augmentation pourra être d’abord quantitative puis, le moment venu, elle deviendra également qualitative. A la place de tout cela, les difficultés internes se multiplient et se développent, dans des domaines dont l’âme animale elle-même perçoit la futilité.
J’ai déjà écrit de nombreuses fois qu’il y a suffisamment de travail pour tous, suffisamment d’honneurs, véritables ou contrefaits. Or, chacun tire l’ensemble vers lui. Les décisions et les explications évoluent, selon les périodes, d’une extrême à l’autre.
Mon beau-père, le Rabbi, explique, dans l’une de ses causeries(2) qu’un moment viendra bientôt où l’on se frappera sur le front, en se disant que l’on vient d’avoir l’occasion de servir D.ieu de manière agréable et que l’on n’a pas su en profiter.
Certes, mon beau-père, le Rabbi faisait allusion à la délivrance complète et, de fait, lorsque nous l’obtiendrons, on regrettera de ne pas avoir saisi les opportunités qui se présentaient, pendant le temps de l’exil. Mais, à une dimension plus réduite, il en est ainsi pour chacun, pendant le temps de l’exil. Certains faits sont plus clairement révélés, car on supprime ce qui leur impose le voile. En la matière, on peut donc appliquer ce qui vient d’être dit et adopter cette manière de raisonner.
Il faudrait expliquer aux professeurs qu’ils travaillent dans les institutions de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. En conséquence, même si ce qu’ils reprochent à telle ou telle autre personne est justifié, ils ne doivent pas, pour autant, se punir eux-mêmes, diminuer leur mérite et leur réussite personnels, en réduisant leur participation à ces institutions. Vous saurez trouver les mots pour leur dire tout cela.
Je ne veux pas dire qu’ils doivent souffrir, ce qu’à D.ieu ne plaise. Bien au contraire, nous avons pu constater dernièrement, la grande bénédiction, non seulement spirituelle mais également matérielle, au sens le plus littéral, qui peut être obtenue lorsque mon beau-père, le Rabbi, invoque la miséricorde divine pour ceux qui prennent part à son œuvre. On peut vérifier qu’il en est concrètement ainsi.
Je veux simplement souligner la nécessité de leur expliquer qu’ils se trompent dans leur manière d’aborder la question. Ils se comportent comme s’il s’agissait de l’affaire personnelle de telle ou telle autre personne, contre lesquelles ils entrent en guerre. S’il n’en était pas ainsi, pourquoi feraient-ils tout cela plutôt que d’aller trouver un autre travail ?
Or, une telle approche du problème est totalement fausse. Mon beau-père, le Rabbi, leur a confié un sort enviable, matériellement et spirituellement. Il leur a indiqué ce qu’il devait choisir, ainsi qu’il est dit : “ Tu choisiras la vie ”. Il est sûrement inutile d’en dire plus.
Que D.ieu vous accorde la réussite afin que vous annonciez de bonnes nouvelles dans tous ces domaines. Vous le ferez sans emportement et de manière réfléchie, acceptable également pour les élèves. Ainsi, la solution trouvée sera durable.
Avec ma bénédiction de joyeux Pourim, pour vous-même et pour tous les membres de votre famille, en bonne santé,
M. Schneerson,
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°2475.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°680.