Lettre n° 2655

Par la grâce de D.ieu,
15 Iyar 5714,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre, dans laquelle vous me décrivez ce qui vous est arrivé. Et, vous vous plaignez de votre situation actuelle, car vous enseignez la Torah aux enfants et vous considérez que votre propre étude s’en trouve affaiblie. Vous souhaitez donc vous rendre en Terre Sainte ou bien enseigner à une plus grande classe.

De façon générale, de tels problèmes doivent être réglés par la direction des écoles Yossef Its’hak Loubavitch, au Maroc, à qui j’ai transmis votre demande et qui vous contactera.

Mais, je suis particulièrement surpris que vous vous plaignez de votre situation actuelle. Vous concluez votre lettre en précisant qu’il s’agit d’une immense douleur et que, de cette manière, votre étude a chuté. Or, vous connaissez l’enseignement du Baal Chem Tov(1), que nous avons maintes fois entendu de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, selon lequel une âme peut descendre et se trouver ici-bas, dans un corps physique, pendant soixante dix ou quatre vingt ans afin de rendre, une seule fois au cours de cette vie, un service, matériel ou spirituel, à un Juif ou à une Juive.

Or, l’âme est “ une parcelle de Divinité véritable ”(2) et elle se trouve sous le Trône céleste. Malgré cela, la Présence divine lui assure qu’une telle descente, du lieu de sa gloire, d’une cime élevée vers une fosse profonde, est justifiée si elle permet de rendre, une fois, un service à quelqu’un.

D.ieu vous a accordé le mérite et la réussite de mener une action, chaque jour, pour rapprocher le cœur des enfants d’Israël de notre Père, Qui se trouve dans les cieux. De la sorte, vous contribuez à ce que D.ieu se réjouisse de Ses créatures et qu’Israël se réjouisse de son Créateur. Comment pouvez-vous dire que votre étude de la Torah connaîtra ainsi la chute, que votre douleur est immense ? L’origine de tels arguments n’est-elle pas bien évidente ? Comment pouvez-vous être dans le doute et même imaginer qu’ils émanent du bon penchant ?

Abandonnez complètement une telle conception ! Consacrez-vous entièrement à cette mission sacrée, celle d’enseigner la Torah aux enfants d’Israël ! Cette étude commence effectivement par celle de l’alphabet et qui peut déterminer ce qui est le plus important pour D.ieu ? De fait, nos Sages disent : “ Ne soupèse pas les Mitsvot de la Torah, ainsi qu’il est dit : Ne soupèse pas le chemin de la vie ”.

Bien évidemment, on doit faire tout cela joyeusement, dès lors qu’on a le mérite de l’accomplir. De la sorte, on connaît la réussite en ses préoccupations personnelles et, selon l’expression de l’Admour Hazaken(3), on a “ un cerveau et un cœur mille fois plus affinés ”. On peut alors étudier fructueusement la partie révélée de la Torah et la ‘Hassidout(4).

Avec ma bénédiction,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

Notes

(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°2641.
(2) Voir, à ce sujet, le chapitre 2 du Tanya.
(3) Au début du Torah Or.
(4) En comprenant, en une heure, ce qui n’aurait pu l’être qu’en mille heures, si l’on n’avait pas agi pour le bien de l’autre.