Par la grâce de D.ieu,
29 Iyar 5714,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Chlomo(1),
Je vous salue et vous bénis,
A) J’ai bien reçu votre lettre des 20 et 27 Iyar. J’ai reçu également le Séfer Torah(2). Vous voudrez bien me préciser s’il faut écrire une lettre de remerciement, à ce sujet. Il me semble que vous aviez évoqué ce sujet dans l’une de vos précédentes lettres. En tout état de cause, ce projet aboutit maintenant et vous me direz donc, encore une fois et de manière détaillée, ce qu’il en est.
Vous préciserez qui est la personne ou qui sont les personnes à qui il faut écrire et quel titre il convient de leur accorder. S’agit-il d’un responsable communautaire ou d’un Rav ? Cette lettre peut-elle comporter également des paroles de Torah ? Le cas échéant, celles-ci doivent-elles être simples ou bien peuvent-elles être plus profondes ?
B) Certains désirent que les jeunes filles poursuivent leurs études au Beth Rivka de Paris(3). Il faut donc clarifier la situation, du point de vue des professeurs comme de celui des élèves. Les candidates sont-elles suffisamment disciplinées ?
Il est clair que la surveillance, au Beth Rivka, n’est pas aussi efficiente qu’à la Yechiva Loubavitch. A l’opposé, la responsabilité que l’on prend pour ce qui concerne des jeunes filles est plus importante que celle qui concerne les jeunes gens.
En tout état de cause, tout cela présente un intérêt uniquement s’il y a une raison pour laquelle une jeune fille doit se rendre en France, parce qu’elle ne peut recevoir une bonne éducation dans l’endroit où elle se trouve actuellement. Ainsi, s’il s’agit de filles jusqu’à douze ans, je ne vois pas pourquoi elles devraient aller en France.
Concernant les professeurs, je voulais dire qu’il faut savoir quelle est la situation du Beth Rivka en France, décrire la nature et les attentes de ces élèves, la surveillance dont elles ont besoin. Il faut vérifier que cette institution peut satisfaire ces attentes. Avant de prendre une décision finale, vous me communiquerez sûrement le pour et le contre.
C) Vous exprimez le souhait de votre cœur, celui que nous puissions nous voir, en un moment propice. Il s’agit d’une bonne initiative. Néanmoins, il faut, avant tout, s’assurer que deux conditions sont réunies :
1. Votre épouse doit exprimer son plein accord, sans contrainte.
2. Les réalisations, au Maroc, ne doivent pas en souffrir.
Cette seconde condition limite nécessairement le temps(4) à quelques dates bien précises. Vous me direz lesquelles.
Avec ma bénédiction de réussite en votre mission sacrée et en vos préoccupations personnelles, pour vous et pour tous les membres de votre famille,
M. Schneerson,
Notes
(1) Le Rav C. Matusof, de Casablanca. Voir, à son sujet, la lettre n°2640.
(2) Offert par la communauté de Casablanca.
(3) De Yerres, dans la région parisienne.
(4) Le moment de cette visite.