Lettre n° 2723

Par la grâce de D.ieu,
9 Sivan 5714,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 17 Iyar et à celle qui la précédait. Vous me parlez du jeune homme qui est proposé à votre belle-sœur, la sœur de votre épouse et vous soulignez vous-même tous les avantages que présenterait une telle union.

Néanmoins, votre soucis transparaît entre les lignes et vous expliquez qu’ils n’ont pas les moyens de louer un appartement. Imaginez donc qu’il est aussi difficile de conclure une union que de fendre la mer Rouge, selon l’expression de nos Sages! Or, votre belle-sœur a trouvé le parti qui lui convient, matériellement et spirituellement. Après qu’un tel miracle se soit passé, comment pouvez-vous être préoccupé par la cuisine et par les meubles?

Il s’agit de votre proche parente et vous devriez donc remercier D.ieu qu’elle ait trouvé un jeune homme craignant D.ieu et étudiant la Torah, comme vous le soulignez dans votre lettre. Bien que celui-ci ne possède pas de grands moyens, elle a, de tout son cœur, donné son accord à cette union. Puisse D.ieu faire qu’à l’avenir, vous m’annonciez uniquement de bonnes nouvelles comme celle-ci!

Pour ce qui concerne votre personne et l’activité que vous devez adopter, j’ai déjà dit, me basant sur ce que nous ont expliqué nos saints maîtres, depuis le Baal Chem Tov et ses successeurs jusqu’à mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, que chaque Juif, qui qu’il soit, doit rejeter la mauvaise humeur et la tristesse, qui ne sont d’aucune utilité, bien plus, qui sont à l’origine de tous les maux.

Il en est bien ainsi, pour ce qui vous concerne. Il est dommage que vous ayez de telles pensées. Vous devez poursuivre votre activité pédagogique, malgré les différents arguments que vous développez pour proposer d’y mettre un terme. Ainsi, vous en concevrez de la satisfaction morale et vous vous apercevrez que vos hésitations et vos doutes étaient sans fondement. D.ieu fasse qu’il en soit ainsi au plus vite.

Avec ma bénédiction de réussite en tout ce qui vient d’être dit et dans l’attente de vos bonnes nouvelles, en particulier pour ce qui concerne l’état de santé de votre fils,