Par la grâce de D.ieu,
3 Tamouz 5714,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de mercredi, dans laquelle vous envisagez que les femmes et les hommes puissent s’asseoir ensemble, sans aucune séparation(1).
Sur ce point, l’Association rabbinique et l’Union rabbinique ont déjà fait des publications(2) dans la presse. Il me semble que Young Israël l’a fait également, un peu avant, de même qu’un autre groupement rabbinique. Il suffit donc de vous en procurer les coupures de presse. L’Association rabbinique vous indiquera sûrement comment le faire, de même, peut-être, que le grand Rav, le docteur Weiss, de Young Israël.
Lorsque vous diffuserez ces coupures de presse auprès des membres de votre communauté, a fortiori si vous les leur montrez en anglais, telles qu’elles ont été publiées, il vous sera plus aisé d’échanger avec eux. Il s’agissait peut-être du Jewish Life(3).
Vous envisagez de rechercher aussitôt un autre poste(4). Tout d’abord, il est difficile d’en trouver un qui soit convenable et, même si celui-ci se présentait à vous, vous ne pourriez pas déterminer d’emblée si vous ne serez pas confronté à un problème encore plus douloureux.
De plus, votre situation(5) démontre à quel point est exacte l’affirmation de nos Sages selon laquelle “ celui qui flatte son prochain finit par tomber dans ses mains ”. En effet, en différents domaines, vous avez adopté une position hypocrite et flatteuse. Vous avez cherché à leur ressembler, à prendre une apparence ne laissant pas apparaître que vous avez été un élève de la Yechiva Loubavitch.
Il est clair que vous n’entérinez pas un tel comportement. Néanmoins, il y a là, de votre part, un moyen de flatter votre entourage et, au final, vous en êtes la victime, car on vous en fait le reproche. Le Rav, dirigeant la communauté, cherche à ressembler à son entourage et, dès lors, pourquoi les membres de la communauté n’en feraient-ils pas de même, envers ce qu’ils considèrent comme leur propre entourage ?
Vous vous justifierez en disant qu’il s’agit(6) uniquement d’une interdiction des Sages, que, selon certains, un tel usage est même totalement permis. La réponse est bien évidente. Lorsqu’il convient d’écarter toute ambiguïté, il faut prendre en compte ce que pense l’observateur et non la justification de celui qui est concerné.
Je connais l’explication qui est donnée, à ce sujet. La majeure partie des jeunes rabbins adoptent une telle attitude. Néanmoins, ils ont également des ennuis. De plus, on constate dernièrement une tendance à améliorer l’apparence extérieure, même lorsqu’il est possible de la “ cachériser ”. Plus tôt vous le ferez et plus le mérite de toute la communauté en dépendra.
Comme à votre habitude, vous ne mentionnez pas, dans votre lettre, vos études de la partie révélée de la Torah et de la ‘Hassidout. Le fait que celles-ci soient réduites explique également, au moins pour partie, la situation décrite plus haut.
Avec ma bénédiction pour que les voiles et les obstacles que vous subissez disparaissent, pour que votre rôle soit facilité en tant que ‘Hassid, en tant que Rav et en tant qu’homme animé par la crainte de D.ieu,
Notes
(1) Dans une synagogue, dont le destinataire de cette lettre est le Rav.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°2471.
(3) Dans lequel ces articles sont parus en anglais.
(4) De devenir le Rav d’une autre communauté.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°2871.
(6) Le fait de ressembler à son entourage.