Lettre n° 2810

Par la grâce de D.ieu,
15 Tamouz 5714,
Brooklyn,

Aux dirigeants de l’école professionnelle de
Kfar ‘Habad, que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du 3 Tamouz.

A) Vous évoquez les études profanes et l’idée essentielle, en la matière, est la suivante. Il n’appartient pas au mouvement ‘Habad de créer des écoles pour y enseigner les matières profanes, même de manière accessoire.

Il n’est qu’une seule exception, dans ce domaine, qui correspond elle-même à un cas de force majeure. Il s’agit de ce qui a été fait aux Etats Unis(1) et porté à la connaissance de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Un minimum d’études profanes est maintenu, aux âges où celles-ci sont légalement obligatoires. En effet, si l’on passe outre à ce principe, il est impossible de maintenir le ‘Héder et les plus petites classes(2).

Cette manière de procéder peut donc s’appliquer aux écoles du réseau(3), au Talmud Torah du Kfar(4), au Beth Rivka, mais non à l’école professionnelle et, plus généralement, à toutes les classes dont l’âge est supérieur à celui où ces études sont obligatoires.

Néanmoins, il y a des parents, et même une tendance émanant de certaines personnes, proches de ‘Habad, considérant que les études profanes sont nécessaires. Il y a là une évolution que l’on ne peut pas tolérer.

Il est clair que cela concerne toutes les études profanes, en général. En revanche, ce qui est accessoire aux métiers enseignés à l’école professionnelle n’est pas une discipline indépendante, mais partie intégrante de la formation à ces métiers.

Il en est de même pour le programme de l’école professionnelle. Peu importe que, selon certains, cette école doive être définie comme un collège. En effet, j’ai négocié ici, avec le Rav Jung, la création d’une école professionnelle et non d’un collège pour les matières profanes ou même pour les matières sacrées et profanes à la fois.

En conséquence, on doit y enseigner tout ce qu’il faut connaître dans le cadre d’un métier, comme vous l’écrivez dans votre lettre. A l’opposé, il n’y a pas lieu d’y introduire les enseignements qui permettront aux élèves, par exemple, de recevoir le diplôme de fin d’études secondaires.

Là encore, il vous faudra introduire votre propos de manière calme et amicale, sans pour autant transiger sur cette position.

B) J’ai été satisfait d’apprendre que les études sacrées et la prière occupent beaucoup plus de temps(5) que la formation à un métier, avec tout ce que cela implique. Vous maintiendrez sûrement cette façon de faire.

Il est sans doute inutile de vous rappeler encore une fois que l’école professionnelle ne doit pas servir à s’enfuir de la Yechiva Loubavitch de Lod(6). Plus généralement, on n’y entrera qu’après avoir été, pendant un certain temps, étudiant de cette Yechiva. Les autres élèves seront acceptés uniquement de manière exceptionnelle.

Avec ma bénédiction de réussite dans votre mission sacrée,

Notes

(1) Dans les écoles affiliées au mouvement Loubavitch.
(2) D’un point de vue légal.
(3) Ohaleï Yossef Its’hak Loubavitch.
(4) Kfar ‘Habad.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°2729.
(6) Voir, à ce sujet, la lettre n°2660.