Par la grâce de D.ieu,
29 Tamouz 5714,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
Rav David Meïr(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 28 Tamouz, dans laquelle vous mentionnez, pour préciser ce que signifie le fait de demander une bénédiction pour le service de D.ieu, le proverbe suivant du Tséma’h Tsédek, qui est cité dans le Hayom Yom, à la date du 24 Tamouz: “ Celui qui est profond voit, dans le fait de demander une bénédiction pour le service de D.ieu, l’application du verset: ‘Vous ne serez pas sauvés par ce qui n’est que vanité’. Il faut, bien au contraire, mettre en pratique les termes du verset ‘Que l’effort pèse sur les hommes’. ”
On peut comprendre l’expression “ demander une bénédiction pour le service de D.ieu ” sur la base de différents textes, en particulier le chapitre 15 du Tanya, précisant qui est “ celui qui sert D.ieu ”, par opposition au Juste ou bien à celui qui agit par habitude ou encore par nature. Il est, en effet, celui qui lutte contre la nature et contre le mauvais penchant.
Vous consulterez également le Torah Or, au début de la Parchat Michpatim, qui rapproche les termes Avoda, service de D.ieu et Orot Avoudim, peaux tannées(2). De fait, on pourrait ajouter, d’une manière plaisante et allusive, que l’on tanne les peaux avec des excréments de chien(3).
En conséquence, celui qui doit encore servir D.ieu et demande une bénédiction pour y parvenir, afin d’en révéler en lui la possibilité, comme celui qui repique une vigne(4), va à l’encontre même de ce service de D.ieu, qui suppose un effort accompli ici-bas, par les hommes.
Comme vous me le demandez, je mentionnerai tous ceux que vous citez dans votre lettre, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin qu’ils obtiennent la satisfaction de tous leurs besoins, matériels et spirituels.
Avec ma bénédiction pour que, très prochainement, D.ieu transforme ces jours en joie et en allégresse, lors de la délivrance véritable et complète, par notre juste Machia’h,
Notes
(1) Le Rav D. M. Shulman. Voir, à son sujet, la lettre n°1935.
(2) De même, l’effort du service de D.ieu doit transformer la personnalité.
(3) L’effort doit porter jusque sur la partie la plus basse.
(4) En en introduisant en terre l’extrémité supérieure, Mavri’h, de la même étymologie que Bera’ha, bénédiction, qui révèle ici-bas ce qui se passe là-haut.