Par la grâce de D.ieu,
11 Mena’hem Av 5714,
Brooklyn, New York,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Mena’hem Zeev Halevi(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je vous remercie d’avoir commencé à vous préoccuper de la forme des lettres(2). Lorsque vous découvrirez des points nouveaux, vous ne manquerez pas de me les faire connaître. Bien évidemment, vous pouvez écrire aux personnes, susceptibles de posséder des informations, que vous citez, en leur précisant que vous le faites de ma part.
Concernant l’auteur que vous mentionnez, je suis surpris de constater que, dans ces livres, il ne cite pas une seule fois la littérature de ‘Habad, bien qu’il rappelle, une fois, le nom du Tséma’h Tsédek. Il faudrait lui expliquer que l’appartenance de cette littérature à notre sainte Torah est une évidence, reconnue par tout Israël.
A) On sait, en effet, que, dans ses lois de l’étude de la Torah, chapitre 2, paragraphe 10, l’Admour Hazaken tranche qu’un Juif doit, durant sa vie, étudier, au moins une fois, l’ensemble de la Torah.
B) On sait aussi ce que disent nos Sages, au traité Erouvin 64a, à propos de celui qui dit: “ Telle explication est agréable. Telle ne l’est pas. ”
C) Il faut lui montrer la portée des propos de mon beau-père, le Rabbi, chef d’Israël, dont le mérite nous protégera. En effet, dans son “ Fascicule sur l’étude de la ‘Hassidout ”, celui-ci réfute la position des personnes qui se dispensent d’une telle étude.
D) Il est dit que “ nous ferons et (ensuite) nous comprendrons ”. C’est uniquement à cette condition que les enfants d’Israël reçurent la Torah. Or, elle ne fut pas nécessaire uniquement le 6 Sivan 2448(3). Elle le reste, quotidiennement, même après cette date, car on reçoit la Torah chaque jour. C’est la raison pour laquelle nous bénissons “ Celui Qui donne la Torah ”, au présent.
Or, si cette condition doit être remplie pour une partie révélée de la Torah, comme le dit le Zohar, tome 3, page 275b, bien que celle-ci soit plus proche de l’âme telle qu’elle se trouve dans le corps, combien plus doit-elle l’être pour “ l’âme de la Torah ”.
Peut-être cette argumentation est-elle trop incisive pour cet auteur. Vous pourrez donc en modifier la formulation, mais non le contenu, car peut-être...(4). Vous pourrez introduire la lettre que vous lui écrirez en disant que vous en êtes profondément désolé. Vous citerez également l’affirmation du Sage, figurant dans une lettre que le Tséma’h Tsédek adressa, me semble-t-il, à Mandelstam, selon laquelle “ la vérité doit être aimée plus que tout ”.
Avec ma bénédiction pour que vous donniez de bonnes nouvelles,
Notes
(1) Le Rav M. Z. Gringlass, de Montréal. Voir, à son sujet, la lettre n°2690.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°2822.
(3) Le jour même du don de la Torah.
(4) Pourra-t-il le convaincre.