Par la grâce de D.ieu,
15 Elloul 5714,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu, avec plaisir, votre lettre du 8 Elloul, qui m’annonçait une bonne nouvelle, celle de votre installation dans cette ville. Je suis surpris que vous ne m’ayez pas communiqué cette information plus tôt.
Dans votre lettre, vous me décrivez la nature des personnes de cette ville, les propos de ceux qui ont essayé, au préalable, d’y mener une campagne de diffusion de la Torah et des Mitsvot, des difficultés inhérentes à de telles actions.
Vous connaissez sûrement la lettre de mon beau-père, le Rabbi, dans laquelle, il raconte que son grand-père, le Rabbi Maharach écrivit à un homme qui s’était installé dans un endroit où les Juifs étaient relativement éloignés de la pratique de la Torah et des Mitsvot. Il lui expliqua que D.ieu aurait, bien évidemment, pu faire qu’il gagne sa vie en un lieu où l’on étudie la Torah et où on Le craint. Il faut en conclure que D.ieu l’avait conduit en ce coin reculé afin d’y assurer sa subsistance morale, consistant à y exercer une influence positive.
On met la Divinité encore plus clairement en évidence en intensifiant l’étude de la Torah et la pratique des Mitsvot. Il n’est donc pas surprenant d’affronter des difficultés. Plus l’action est utile et plus les forces du mal cherchent à lui faire obstacle. Plus encore, l’intensité de la pénombre fait la preuve de l’immense lumière qui peut se révéler en cet endroit.
Une image permet de le comprendre. Lorsque l’on fait tomber une pierre du haut d’une muraille, elle s’éloignera beaucoup plus que si on la jette du milieu de cette muraille. Tout dépend donc de l’émissaire qui a été délégué en ce lieu. Celui-ci doit s’acquitter de la meilleure façon de la mission qui lui est confiée.
Si vous entretenez des rapports amicaux et agréables avec les personnes de l’endroit, si vous commencez l’action menée auprès d’eux par celle qui concerne leurs enfants, j’ai bon espoir que vous pourrez observer comment un peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité. Combien plus en est-il ainsi quand il s’agit de beaucoup de lumière. Bien évidemment, il faut se garder d’éveiller la suspicion de ceux qui résident en ce lieu en montrant qu’on les considère comme des ignorants.
L’idée est donc la suivante, comme l’explique le chapitre 32 du Tanya. Il faut adopter le comportement d’Aharon, aimer les créatures et, bien entendu, ne pas leur demander de se transformer, d’une extrême à l’autre. Elles le feront peu à peu et il est certain qu’un effort n’est jamais vain.
Avec ma bénédiction de réussite et afin que vous soyez inscrit et scellé pour une bonne année, dans l’attente de vos bonnes nouvelles,