Par la grâce de D.ieu,
18 Elloul 5714,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 17(1) Elloul, qui m’est parvenue pendant le jour lumineux du 18 Elloul(2), puisque, selon le proverbe de mon beau-père(3), le Rabbi, rapporté au nom des premiers ‘Hassidim, “ ce jour introduit la vitalité(4) en Elloul ”.
Bien évidemment, la vitalité va à l’encontre de la tristesse et même, jusqu’à un certain point, de l’amertume. Certes, différents textes expliquent que l’enthousiasme est nécessaire lorsque l’on éprouve de l’amertume(5), mais il est clair que ce sentiment n’est nullement identique à celui qui accompagne la joie, car celle-ci brise toutes les contingences.
Mon but n’est absolument pas de vous faire de la morale, mais uniquement de répondre au contenu de votre lettre. Il n’y a pas lieu d’être amer parce que vous ne parvenez pas à fixer un temps pour étudier la Torah. Car, vous avez le moyen de le faire. A tout moment, vous pouvez imposer un temps pour l’étudier.
L’avancement, dans le domaine de la Sainteté, est tel que “ Je le renverrai peu à peu ”(6). Il ne faut donc pas, lorsque l’on désire changer, s’engager pour plusieurs heures, mais uniquement pour un quart d’heure ou une demie heure, chaque jour, dont une partie sera le matin et une autre, le soir, si cela est possible. Là encore, il ne faut pas en faire le vœu. De façon générale, à l’heure actuelle, on précise systématiquement qu’on ne fait pas de vœu, comme le dit le Likouteï Torah, au début de la Parchat Matot.
Néanmoins, il faut garder scrupuleusement ce quart d’heure. Ainsi, l’on s’engagera sur ce chemin qui, peu à peu, deviendra large. Dès lors, l’étude sera fixée non seulement dans l’esprit, mais aussi dans le temps. Ainsi, disent nos Sages, le Saint béni soit-Il se tient à la droite de chaque Juif pour lui venir en aide, afin qu’il Le serve.
Si l’homme pratique une ouverture comme la pointe d’une aiguille, on lui ouvre, là-haut, comme le portail du Sanctuaire. Et, vous savez que celui-ci n’avait pas de portes. Il était donc ouvert en permanence. L’effort consistait donc uniquement à pénétrer sur l’esplanade du Temple. La pointe d’une aiguille permet d’obtenir un tel résultat.
Je vous joins un recueil sur Elloul qui contient également une lettre, adressée à tous, avec une bénédiction pour la nouvelle année. Bien évidemment, ce qui y est dit vous concerne, de même que les membres de votre famille.
Avec ma bénédiction afin de servir D.ieu avec joie et dans la joie, d’être inscrit et scellé pour une bonne année,
Notes
(1) Le Rabbi écrit Tov, bon, mot dont la valeur numérique est dix sept.
(2) Date de la naissance du Baal Chem Tov et de l’Admour Hazaken.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°1851.
(4) ‘Haï, dix huit, signifie vivant.
(5) Afin de pouvoir mieux faire la fois suivante.
(6) Il est progressif.