Par la grâce de D.ieu,
28 Tichri 5715,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Ephraïm Eliézer(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 27 Tichri, avant de me rendre près du saint tombeau(2) et, comme vous me le demandez, je mentionnerai votre nom, lorsque je m’y trouverai.
Vous évoquez, dans ce courrier, la lecture du Modé Ani(3). Dans son Sidour, l’Admour Hazaken le place avant le lavage des mains. Il est donc clair que, selon lui, on doit dire cette phrase avant de se laver les mains. On peut également le déduire de la formulation qu’il utilise: “ On dira dès son réveil ”. De fait, même s’il ne le disait pas clairement, pourquoi aurait-on retardé cette pratique, puisqu’elle constitue une entrée en matière(4)?
Certes, on pourrait le faire sans se laver les mains(5). Ainsi, le Sidour(6) de Rabbi Kopel explique que cette phrase est basée sur les dix Sefirot, ce qui, pourtant, n’apparaît pas clairement. Vous consulterez le Meassef Le ‘Hol Ha Ma’hanot, Ora’h ‘Haïm, chapitre 1, paragraphe 23, le Sidour séfarade Chaareï Tefila, page 1b, mentionnant l’avis de plusieurs, parmi les derniers Sages, affirmant qu’il n’est pas nécessaire de se laver les mains.
Parmi ceux qui ne sont pas de cet avis, il mentionne uniquement le Ré’hev Elyahou et le Min’hat Aharon, selon lesquels on dit cette phrase après avoir versé de l’eau une première fois sur la main droite. Le Amoudeï Chamaïm et le Sidour Yaabets disent qu’avant de se laver les mains, on se contente de penser à cette phrase. Le Kecher Gadol mentionne les deux avis à la fois, celui qui dispense du lavage des mains et celui qui le rend nécessaire.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Le Rav E. E. Yalles, de Philadelphie. Voir, à son sujet, les lettres n°2710, 3160 et 3370.
(2) Du précédent Rabbi.
(3) La phrase d’action de grâce que l’on dit dès que l’on se réveille. L’Admour Hazaken indique, dans son Sidour, qu’il n’est pas interdit de la réciter avant de se laver les mains. Le Rav Yalles se demande, néanmoins, s’il n’est pas préférable de la dire après s’être lavé les mains.
(4) Le Rabbi dit, dans une note, en bas de page: “ En effet, on se lave les mains, parce que l’on rend grâce à D.ieu ”.
(5) Le Rabbi dit, dans une note, en bas de page: “ J’ai effectivement observé que, selon un avis, il en est bien ainsi ”.
(6) Le Sidour Kol Yaakov de Rabbi Kopel dit: “ Dès que l’on se réveille, on dit cette phrase, avant même de se laver les mains, car aucun Nom sacré n’y est mentionné et elle est basée sur toutes les dix Sefirot ”.