Par la grâce de D.ieu,
3 Kislev 5715,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu, en son temps, votre demande de bénédiction et j’ai mentionné votre nom près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin que vous obteniez, quand il le fallait(1), d’être inscrit et scellé pour une bonne année.
Je fais maintenant réponse à votre question. Devez-vous vous joindre au groupe qui, dans votre quartier, étudie la ‘Hassidout, alors que vous faites déjà partie d’un autre groupe, étudiant la Guemara? De plus, vous considérez que celui qui enseigne la ‘Hassidout, dans ce groupe, ne l’explique pas bien.
Me basant sur la décision de nos saints maîtres, j’ai déjà donné l’explication suivante, que j’illustrerai et que j’éclairerai, en rappelant l’affirmation du traité Chabbat 31a, selon laquelle on dit à celui qui a placé une mesure de blé dans sa grange: “ Si tu y as mis du sel(2), c’est bien. Si ce n’est pas le cas, il eut été préférable de ne pas l’engranger(3) ”, ce qui, de fait, est une expression particulièrement dure et incisive(4).
Certes, quelques personnes, parmi lesquelles figurent des érudits de la Torah, semblent ignorer cet enseignement de nos Sages. Mais, cela ne change absolument rien. Et, il est inutile d’en dire plus, pour ce qui est à ce point évident.
Pourquoi cette mesure de sel est-elle comparable aux parties de la Torah que sont la ‘Hassidout et la Kabbala? Le Likouteï Torah, Vaykra, Lo Tachbit, chapitre 5 l’explique et vous consulterez ce texte.
S’il en est ainsi pour chacun, combien plus est-ce le cas pour quelqu’un qui, par un effet de la divine Providence, a étudié la ‘Hassidout, pendant quelques temps. En pareil cas, l’Injonction de nos Sages est bien plus impérative.
A l’opposé, si l’on est motivé, on peut l’étudier(5) de manière beaucoup plus fructueuse que la partie révélée de la Torah. Elle est, en effet, appelée “ l’arbre de vie ” et, de ce fait, elle est soustraite à l’emprise des forces du mal.
Igueret Hakodech de l’Admour Hazaken, au chapitre 26 et le Kountrass Ets ‘Haïm, du Rabbi Rachab, expliquent longuement pourquoi il en est ainsi, même si l’opposition du mauvais penchant est particulièrement forte. Bien plus, celui-ci accepte parfois un compromis dans d’autres domaines, pourvu que l’on ne s’attache pas à l’arbre de vie. Bien évidemment, ces faits sont liés.
Vous gardez sûrement les trois études qui concernent chacun, instituées par mon beau-père, le Rabbi. Elles portent sur le ‘Houmach, les Tehilim, le Tanya et sont bien connues.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) C’est-à-dire au début de l’année.
(2) Qui permet de conserver le blé.
(3) Car ce blé se gâtera et, de la sorte, le travail pour l’engranger aura été inutile.
(4) De même, c’est l’étude de la ‘Hassidout qui préserve celle de la Guemara.
(5) La ‘Hassidout.