Par la grâce de D.ieu,
11 Kislev 5715,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Yochoua Chnéor Zalman(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu avec plaisir votre lettre de Roch ‘Hodech Kislev, qui faisait suite à une très longue interruption. Vous me décrivez la situation actuelle de la Yechiva(2) et vous me demandez si vous devez obliger quelques élèves à venir y prier. Il est clair que la contrainte n’est pas la solution. Il faut en parler en un moment propice, lors d’une réunion ‘hassidique. Et, il serait bon de donner la parole non seulement aux dirigeants de la Yechiva, mais aussi à d’autres ‘Hassidim, qui n’appartiennent pas à la direction.
Néanmoins, il ne faut pas les contraindre et dire que, dans le cas contraire...(3). Bien au contraire, une attitude basée sur “ la main droite (qui) rapproche ” sera plus efficace que la position opposée, “ la main gauche repousse ”.
Concernant l’étude de la ‘Hassidout de ces élèves, il convient de reprendre la même idée. Ce domaine est particulièrement important et l’effort le concernant doit être plus fréquent. Il faut l’expliquer(4) d’après le Zohar, à la Parchat Beaalote’ha, page 152a, qui évoque l’âme de la Torah. Vous consulterez également le Baït ‘Hadach sur le Tour Ora’h ‘Haïm, au chapitre 47. Vous verrez aussi l’explication du Kountrass Limoud Ha ‘Hassidout, de mon beau-père, le Rabbi et le Kountrass Ets ‘Haïm(5).
Une question est fréquemment posée, en la matière: que faisait-on dans les précédentes générations(7)? La réponse peut être trouvée simplement, dans différents textes, en particulier le Likouteï Torah Bamidbar, commentaire sur le serpent d’airain, page 61d, rappelant que, d’après la Torah, il est suffisant de lire le Chema Israël. Malgré cela, les Sages imposèrent également deux prières(8) quotidiennes et actuellement, Arvit(9) est, en outre, devenu obligatoire. Par la suite, les sentiments s’amenuisèrent, l’obscurité devint plus intense et l’on rajouta donc des Psaumes(10).
Et, si quelqu’un proclame qu’il se contentera d’adopter le comportement des Justes de la période du Temple, qu’il ne dira donc pas les Psaumes et les bénédictions du Chema Israël, la réponse qu’il faudra lui faire est bien claire pour tous.
Or, il en est strictement de même pour l’étude de la ‘Hassidout. Comme l’explique Igueret Hakodech, au nom du Ari Zal, “ il est, dans cette génération, une Mitsva de révéler cette sagesse ”. Puis, à chaque époque, cette révélation se trouva accrue. La ‘Hassidout se répandit donc, de plus en plus et elle s’exprima sous une forme accessible à l’intellect humain.
Vous trouverez sûrement les mots qui conviennent, selon l’esprit de ces élèves. Comme je l’ai dit, l’effort envers eux commencera au cours d’une réunion ‘hassidique. En effet, ce qui est accompli en un moment propice est beaucoup plus efficace.
Je vous joins la copie d’une lettre que j’ai adressée à une institution ‘hassidique. Ce qui y est dit concerne, tout autant, les ‘Hassidim d’Australie. Vous trouverez sûrement les termes pour l’expliquer.
Pour faire suite à ce qui vient d’être dit, j’aborderai ce que vous mentionnez dans votre lettre, le fait que la nécessité de gagner votre vie vous empêche de vous consacrer à toutes ces activités comme il le faudrait.
La ‘Hassidout explique et la logique indique que deux notions doivent être prises en compte, s’agissant de la subsistance matérielle. D’une part, la bénédiction doit être accordée là-haut. D’autre part, il faut encore la révéler ici-bas, obtenir enfants, santé et prospérité matérielle. Différents textes expliquent tout cela, en particulier le Kountrass Oumayan, “ une source émane de la Maison de D.ieu ”.
Il ne serait pas logique de dire que l’on n’a pas le temps de susciter la bénédiction là-haut, car on est trop occupé à la révéler ici-bas. Or, pour obtenir cette bénédiction, là-haut, on doit précisément se consacrer à la Torah et aux Mitsvot, ici-bas.
Il n’est pas nécessaire d’en dire plus, surtout à des ‘Hassidim, anciens élèves de la Yechiva, que la divine Providence a conduit dans un pays particulier, pour y assumer une mission particulière. A quoi bon être plus occupé(11) si, de la sorte, on diminue son engagement dans cette mission et donc la bénédiction que l’on reçoit du ciel, ce qu’à D.ieu ne plaise? Et, point n’est besoin d’évoquer plus largement ce qui est pénible.
Concernant les élèves issus de familles qui, pour l’heure, ne sont pas pleinement pratiquantes, il faut, bien sûr, les rapprocher, dans toute la mesure du possible. Et, je ne comprends pas pourquoi vous vous interrogez, à ce sujet.
Vous évoquez le fait de faire venir dans votre pays des élèves et même un enseignant de Terre Sainte. Vous devez prendre conseil auprès de ceux qui connaissent cet enseignant. Ceux-ci pourront vous dire dans quelle mesure sa présence sera utile, dans votre pays.
Vous profiterez également du 19 Kislev(12) et de ‘Hanoukka, qui approchent, pour tout ce qui vient d’être dit. Que D.ieu vous accorde la réussite.
Avec ma bénédiction et en saluant tous les ‘Hassidim,
Notes
(1) Le Rav Y. C. Z. Serebrianski, de Melbourne, Australie. Voir, à son sujet, les lettres n°2681, 3257 et 3333.
(2) Ohaleï Yossef Its’hak de Melbourne. Voir, à ce sujet, la lettre n°3000.
(3) Ils seront renvoyés de la Yechiva
(4) La nécessité d’étudier la ‘Hassidout.
(5) Du Rabbi Rachab.
(6) Qui ne possédaient pas la ‘Hassidout et parvinrent, néanmoins, à servir D.ieu.
(7) Voir, à ce sujet, la lettre n°2136.
(8) Des dix huit bénédictions.
(9) La troisième prière.
(10) Au début de la prière, avant le Chema Israël.
(11) Pour gagner sa vie.
(12) Fête de la libération de l’Admour Hazaken.