Lettre n° 3098

Par la grâce de D.ieu,
12 Kislev 5715,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Chimeon(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 3 Kislev et à celle qui la précédait. Malgré l’explication que vous y donnez, je ne comprends toujours pas la raison de votre long silence, mais il est inutile de se plaindre du passé.

Vous m’interrogez sur les coutumes de l’anniversaire du décès et sur le fait que l’on ne conduit pas la prière, durant le Chabbat qui précède cette date. Vous me demandez s’il y a lieu d’en empêcher ceux qui souhaiteraient le faire. Je n’ai jamais entendu qu’on le fasse et je n’en vois pas l’utilité.

Concernant les ornements et les inscriptions que l’on peut faire figurer sur le pupitre, il me semble que ceci peut troubler celui qui prie, l’empêcher de se concentrer sur la prière qu’il récite, laquelle ne correspond pas nécessairement à ce qui est inscrit sur le pupitre et sur l’estrade.

Certaines synagogues ne prêtent pas attention à tout cela. En pareil cas, on considère vraisemblablement que l’habitude de voir ces dessins et ces mentions permet de ne plus en tenir compte. Et, l’on trouve une même affirmation à propos de la bénédiction des Cohanim, puisque celui(2) qui passe fréquemment dans la ville(3) peut la dire.

Mais, à mon sens, la valeur de cette explication est limitée. En effet, des personnes différentes conduisent l’office, y compris celles qui n’ont pas l’habitude de prier dans cette synagogue et n’ont pas vu ces inscriptions, même rapidement. Et, l’on peut également s’interroger en considérant les commentateurs du Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haïm, chapitre 90, paragraphe 23.

Vous me demandez si l’on doit dire Bare’hou avant Alénou, un jour de lecture de la Torah(4). Je n’ai jamais entendu parler d’une telle coutume. Sans doute m’expliquerez-vous plus précisément de quoi il s’agit. Faites-vous également allusion à la prière de Cha’harit du lundi et du jeudi ?

Concernant les Seli’hot du jeûne de Guedalya(5), il me semble qu’on doit les dire dans l’ordre normal à partir de Ze’hor Ra’hamé’ha, mais ni comme cela est imprimé dans les fascicules, ni comme on le fait à la veille de Roch Hachana. C’est ce que j’ai instauré à la synagogue, ici-même.

Bien évidemment, si l’on a dit Achamnou dans la prière, il ne faut pas répéter ce passage une seconde fois, conformément à l’usage du Ari Zal, selon lequel on ne le dit qu’une seule fois(6).

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Le Rav C. Jacobovits. Voir, à son sujet, la lettre n°3023.
(2) Le Cohen frappé d’infirmité aux mains, qui, d’ordinaire, ne peut réciter la bénédiction, de peur qu’il détourne l’attention des présents, risquant d’observer ses mains, alors qu’il est interdit de les regarder, pendant la bénédiction.
(3) Tous le voient couramment et il n’attire donc plus l’attention.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°3254.
(5) Voir Seli’hot, Minhag ‘Habad, paru aux éditions Kehot, en 5715.
(6) Par prière.