Lettre n° 3110

Par la grâce de D.ieu,
17 Kislev 5715,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du 11 Kislev. Vous me citez les paroles des médecins et je suis très surpris que l’on déforme mes propos, ce qui, en conséquence, vous donne un mauvais moral.

J’ai dit et écrit que l’on doit s’en tenir aux prescriptions de médecins spécialistes. J’ai également dit et écrit, à maintes reprises, qu’il ne faut pas s’affecter de leur diagnostic. Vous connaissez la précision(1) que donne, à ce sujet, le Tséma’h Tsédek. Les Sages disent que “ le médecin est autorisé à guérir ” et guère plus(2).

Or, dans ces deux domaines(3), on fait exactement le contraire. On n’écoute pas les spécialistes et l’on s’émeut, quand on entend leur avis. Que puis-je donc faire, en la matière ?

Il est impossible d’ôter à un Juif ou à une Juive le libre arbitre qu’il possède. Différents textes de ‘Hassidout expliquent qu’un Juif le reçoit parce qu’il est lié à l’Essence de D.ieu. On peut également le déduire du Likouteï Torah, Parchat Emor, page 38b. En effet, c’est uniquement pour l’Essence de D.ieu que le choix est réellement libre et sans contrainte.

Que D.ieu vous accorde la réussite, de même qu’à votre épouse, pour que vous vous conformiez à ces deux points, ce qui permettra de révéler, au plus vite, un bien visible et tangible.

Vous évoquez l’étude du Tanya et vous me dites que, ne connaissant pas le commentaire qu’en a donné telle personne, vous ne l’enseignez pas aux élèves. Je suis surpris qu’un jeune homme, ancien élève d’une Yechiva Loubavitch, puisse formuler une telle réponse, conforme en tout point à celle qu’avanceraient les personnes refusant l’étude de la partie profonde de la Torah, comme le dit le Kountrass Limoud Torat Ha ‘Hassidout. Car, de fait, quelle valeur peut avoir un tel prétexte, dès lors qu’il empêche l’étude effective? Vous m’écrivez que vous en recherchez le sens simple(4) et je suis choqué par une telle humilité. Vous consulterez, à ce propos, l’introduction du Tanya, au paragraphe commençant par : “ J’en appelle à vous ”.

Le grand mérite du jour lumineux de la libération de l’Admour Hazaken, qui est également la nôtre, permettra que chacun de nous se défasse de ses entraves, y compris celles qui viennent d’être citées, depuis le début de cette lettre jusqu’aux lignes précédentes. Ainsi, on étudiera la ‘Hassidout en abondance, on l’enseignera largement. Car, s’attacher à cet arbre de vie(5) est aussi le moyen de se lier à l’arbre de vie, au sens physique(6).

Je vous adresse ma bénédiction, à l’occasion de la fête de la libération et je salue ceux qui vous suivent, ce qui inclut, bien entendu, les membres de votre famille, puisque vous êtes le maître de la maison et que vous devez interpréter ce titre au sens littéral.

Notes

(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°2922.
(2) Il n’est donc pas habilité à condamner.
(3) Respecter les prescriptions du médecin et ne pas l’écouter, lorsque son pronostic est négatif.
(4) Du Tanya.
(5) La ‘Hassidout.
(6) D’avoir une longue vie.