Par la grâce de D.ieu,
16 Chevat 5709,
Au distingué érudit, qui craint D.ieu, dont les connaissancessont particulièrement étendues, le Rav H., qui est appelédocteur Bloch(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre.
Conformément à votre demande, j’ai interrogé le responsable de la bibliothèque de mon beau-père, le Rabbi Chlita. Il m’a confirmé ne jamais avoir reçu votre livre, le Hé’hal(2).
De fait, peu après sa parution, le bibliothécaire l’a acheté, chez le négociant de livres Pardès. C’est ce seul exemplaire que nous possédons.
A cette occasion, je formulerai quelques remarques sur ce livre:
A) Il est évident, dès la première lecture, que vous y avez investi beaucoup d’efforts et il sera d’une grande utilité. Il est dommage que son prix empêche de nombreuses personnes, qui auraient pu en faire un bon usage, de l’acquérir.
B) Il existe plusieurs recueils des enseignements de nos Sages qui sont exprimés dans le Talmud, le Midrach et le Zohar. Certes, quelques uns ont été oubliés, mais, pour la plupart, ils ont déjà été recensés dans ces ouvrages.
A l’opposé, pour ce qui concerne le moyen-âge, la situation est inverse. Seuls quelques proverbes ont été recensés par ces livres. Et, je ne connais pas un seul ouvrage digne de ce nom qui puisse être considéré comme un recueil de références sur la littérature du moyen-âge, y compris parmi les livres les plus célèbres pour l’ensemble de notre peuple, comme les écrits de Rachi, des Tossafot, du Rambam, les responsa de nos premiers Sages.
Vous m’avez dit ou écrit, il y a quelques temps, que vous souhaitiez combler cette lacune avec votre Hé’hal. Il semble que vous n’ayez pu réaliser cet objectif et c’est bien dommage.
C) J’ai recherché les références des propos de nos Sages que vous commentez dans la lettre qui est reproduite à la page 611 de votre Hé’hal, dans le cadre de mon travail pour éditer les livres de maîtres de la ‘Hassidout.
L’enseignement que cite Heyman(3), à la page 318, "Les honneurs évitent celui qui les recherche" est cité également dans le Boné, sur le Eïn Yaakov Yoma 5b.
Celui qui apparaît à la page 232 du livre de Heyman, "Lorsque quelqu’un commence une Mitsva, on lui demande de la finir", figure aussi dans le Midrach Tan’houma Ekev 6.
Heyman, à la page 370, indique plusieurs raisons pour lesquelles le porc est appelé ‘Hazir. Vous consulterez mon commentaire sur la séquence de discours ‘hassidiques intitulée "les eaux nombreuses", de 5636(4), à la page 87.
A la page 307, Heyman cite plusieurs références à propos de l’affirmation selon laquelle "celui qui s’emporte est considéré comme s’il avait servi les idoles". On peut y ajouter le Zohar, tome 3, page 234b et, me semble-t-il, également les responsa du Rambam, au chapitre 369.
Une note de l’éditeur renvoie également au Sefer Hamitsvot, du Rambam, édition du Rav H. Heller, de New York, qui, à la page 67, donne les références de cette affirmation(5). C’est ce que j’ai noté, mais je ne dispose pas actuellement de ces livres.
A propos de l’affirmation selon laquelle "les propos émanant du coeur pénètrent dans le coeur", j’ai noté la référence suivante, le Chirat Israël, de Rabbi M. Ibn Ezra, qui la cite à la page 156. Mais, je ne dispose pas de ce livre(6).
En vous souhaitant tout le bien,
Rav Mena’hem Schneerson,
Notes
(1) Le docteur ‘Haïm Bloch. Voir la lettre n°457, qui fait suite à celle-ci.
(2) Encyclopédie des enseignements et proverbes de nos Sages, qui ne figurent pas dans les livres de références usuels.
(3) Dans son encyclopédie des enseignements et des proverbes de nos Sages.
(4) 1876, du Rabbi Maharach.
(5) Le Rabbi note, en bas de page: "Et renvoie aux responsa du Rambam, chapitre 160. Celles du Rachbach, chapitre 370, citent le traité Nedarim et demandent de consulter les responsa Yad Eliézer, au chapitre 32".
(6) Le Rabbi note, en bas de page: "Omission: Il est dit que "Erets Israël se répandra dans tous les pays du monde", mais l’Admour Hazaken écrit, dans le Likouteï Torah, "Erets Israël se répandra dans le monde entier". Des références sont citées à la page 479 de Heyman, qui dit aussi "Jérusalem se répandra". Cette citation figure également dans le Or Hatorah."